Angers Noyant Handball: La lettre de Laurent Sorin
On finirait par banaliser l’exploit… dans notre fort intérieur, on était sûr qu’il n’allait pas la rater…cette finale et cette chance de rentrer grandement dans l’histoire du sport français.
Mais quand même…Il ne faut pas se laisser griser par la victoire sans penser aux événements du tournoi. Ils ont d’abord réussi à imposer leur jeu dès le début en retrouvant le plaisir d’être ensemble, ils se sont ensuite adapter aux mésaventures physiques qui handicapaient leur plan de départ c’est-à-dire utiliser Barachet, Bosquet , Accambray et Roiné le plus souvent possible pour économiser les titulaires en prévision des joutes finales. Ils se sont remis du retour dans le money time de cette brillante équipe espagnole en match de poule et ont su remédier pour contenir les hongrois, les norvégiens et les islandais en 2ème phase.
CHAPEAU BAS …Messieurs pour avoir su maitriser les suédois dans leur antre qui voulait venger leurs ainés de cette finale perdue à Bercy en 2001. La motivation chez les adversaires et leurs supporters était de taille à renverser des montagnes mais encore une fois elle était trop haute. Les français étaient appliqués, s’arcboutant ensemble pour faire face à l’hostilité ambiante et surtout ne faisant pas preuve de suffisance.
Quelle finale et quelle joie…
Reconnaissons que sans les danois, la fête aurait été moins belle. Ils ont une équipe athlétique composée de joueurs plein de talent mais les Français ont à la fois su faire la course en tête sans s’énerver de ne pas les écarter plus tôt ou d’avoir rater quelques pénaltys, sans vaciller de s’être fait égaliser dans les dernières secondes du temps réglementaires et surtout en étant très solide au début des prolongations en infériorité numérique.
Je ne vous parle même pas des valeurs qu’ils partagent quand Omeyer n’apparait pas à son meilleur niveau et que çà n’agace personne , quand Bertrand Gille échoue seul devant le gardien à 1 minute de la fin du math sans que çà fasse ombrage à leur disposition mentale. Ils se savaient attendus, ils connaissaient l’immense poids qu’ils avaient sur les épaules mais rien ne pouvait les dérouter de ce Graal qu’il voulait aller chercher. Ils ont exploités à merveille les erreurs des danois en 1ère période des prolongations, ils étaient à l’affût de la défaillance de l’adversaire et prêt à surmonter leurs points forts : Le fabuleux gardien Landin ou le bombardier Hansen.
On voudrait tous les citer tellement tous ces joueurs ont été exceptionnels mais ce qu’on retient c’est la force de leur groupe, c’est cet état d’esprit qu’ils entretiennent et qui veulent qu’on s’imprègne afin de les véhiculer.
Je ne peux finir cet article sans vous exprimer notre fierté de voir que 2 de ces joueurs soient issus de notre formation : Bertrand Roiné ,déjà 30 ans, symbolise à la fois la gentillesse et l’abnégation, la force et la tranquillité et de le voir monter sur la plus haute marche du podium mondial dans la meilleure équipe de tous les temps m’a procuré une joie presque fraternelle tellement son sourire était beau à voir. Cédric Sorhaindo, 26 ans, a réussi ce qu’il voulait, ce qu’il avait dans les tripes avant même d’arriver à Angers à 17 ans c’est-à-dire être en équipe de France et gagner des titres. Avec son côté jovial et nounours, c’est un colosse. Il a un grand sens de l’effort et a beaucoup progressé. Avec son attitude souvent discrète, il est franchement attachant.
Bravo messieurs…respect pour ce que vous avez fait et Merci…merci des valeurs que vous véhiculez. Ne changez pas.
Laurent Sorin – Angers Noyant handball