Angers

Thomas Neveu, « comme sur des roulettes »

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Thomas Neveu des Hawks d'Angers

Victime de la concurrence du football et du hockey sur glace, les Hawks d’Angers – le club de roller hockey – peine à prendre son envol. Une situation qui ne semble pas déstabiliser un groupe homogène composé de joueurs et d’hommes différents mais complémentaires. Un groupe qui, malgré son anonymat, joue les têtes d’affiche au plus haut niveau national et continental. Attaquant des Hawks d’Angers depuis maintenant trois ans, Thomas Neveu s’est parfaitement acclimaté à son nouveau club et à ce sport – son sport – le Roller in line Hockey. Quelques questions lui ont été posées afin d’en savoir un peu plus sur lui, son club, son sport…

Est-ce que tu peux présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Thomas Neveu, j’ai 25 ans. Je fais du roller hockey. C’est ma troisième année au Hawks d’Angers. Avant ça j’étais au hockey sur glace.

Justement, quel a été ton parcours avant d’intégrer le roller hockey et les Hawks ?

À l’âge de 5 ans j’ai commencé le hockey sur glace. Donc j’en ai fait jusqu’à mes 22 ans, à Cholet. Suite à ça, j’ai été contacté par Geoffrey (Tijou) l’entraineur des Hawks, qui m’a proposé de venir jouer au roller hockey… vu que c’est un sport qui se rapproche énormément (du hockey sur glace), je me suis dit pourquoi pas.

Qu’est-ce qui diffère entre ces deux sports ?

Déjà le terrain. Ça paraît évident mais c’est vrai que… les gens font souvent l’amalgame avec le hockey (sur glace). Donc le terrain change, les patins aussi forcément. La surface est plus petite en général ; après la taille varie selon les salles. Sinon c’est du quatre contre quatre au lieu du cinq contre cinq ; sur un plus petit terrain c’est plus adapté. Contrairement au hockey sur glace, il n’y a pas de contact (pas de mise en échec) c’est pour ça qu’on ne porte pas d’épaulières ; et pas de hors-jeu.

Mais c’est un sport qui reste physique quand même…

Oui c’est sur, ça reste un sport physique. Il y a quand même un minimum de contact, on se pousse un peu. Mais on n’a pas les mises en échec qu’il peut y avoir au hockey sur glace.

Qu’est-ce qui t’a poussé à aller vers le roller hockey ? Qu’est-ce qui t’a attiré dans ce sport ?

C’était lors de ma dernière saison de hockey sur glace, on était venu faire un match amical ici, à la salle Debussy, contre l’équipe des Hawks. Moi, en tant qu’attaquant, j’avais trouvé ça intéressant dans le sens où il n’y a pas de hors-jeu, donc le jeu peut se développer beaucoup plus rapidement vers l’avant. Ça devient un jeu beaucoup plus technique du fait qu’il n’y a pas de mise en échec, du coup ça permet de mettre en place un jeu beaucoup plus technique, un jeu beaucoup plus en passes, plus collectif.

Avec les Ducs d’Angers qui sont bien classés en Ligue Magnus, il y a une concurrence qui se forme…

C’est sûr. Nous, on n’a pas la visibilité que peuvent avoir les Ducs sur Angers. Déjà les infrastructures : la patinoire, même si elle se fait vieille, on peut accueillir quand même 800 spectateurs, voire 1000 spectateurs à chaque match ; nous, avec notre malheureuse salle et nos 200 spectateurs c’est plus difficile d’attirer du monde et de se rendre visible. On n’a pas les infrastructures qui nous le permettent.

D’ailleurs, vous n’avez plus de locaux… (La mairie a décidé de reprendre ses anciens locaux au club, lui promettant de le reloger. Cela fait maintenant un an qu’il attend)

Ils avaient prévu de nous donner la maison du gardien qui est devant, pour créer un bureau. Et en fait, ça ne s’est pas fait. C’est un peu dommage. Ça ne va pas dans notre sens pour développer le roller hockey.

En juillet-août prochain ont lieu les Jeux Olympiques de Londres. Qu’est-ce qui manque à cette discipline pour être olympique ?

C’est toujours le problème de la médiatisation. Le roller hockey n’est pas médiatisé. Même si, ces derniers temps, il y a des gros efforts de faits, notamment le site RHAF qui est dédié au roller hockey, qui fait des articles, des interviews de joueurs, qui permet d’avoir un peu plus de visibilité, de notoriété. Après, il y a tous les réseaux sociaux qui font que l’on essaye de drainer du monde pour venir nous voir. Mais c’est vrai que, pour l’instant, le roller hockey ça reste une discipline mineure en France, avec un manque de médiatisation évident, et aussi un manque de moyens financiers ce qui fait que, au final, il est difficile de se développer. Les Jeux Olympiques c’est pas pour tout de suite à mon avis.

D’un point de vue personnel, comment tu vois la suite de ta carrière ? Une continuation du roller hockey ? Un retour vers le hockey sur glace ?

Pour l’instant je me plais très bien au roller hockey. Je me vois continuer dans cette voie là. Après, je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait mais, pour l’instant, tant que je me plais, tant que je me fais plaisir à jouer comme c’est le cas en ce moment. J’ai mon travail aussi sur Angers qui fait que je ne peux pas bouger comme ça donc je me vois continuer ici. Tant que le plaisir est présent, il n’y a aucune raison que j’arrête.

Quel est votre objectif pour cette année ?

Notre objectif – on est passé troisième ce week-end avec notre victoire contre Grenoble – va être les playoffs, dans un premier temps, c’est-à-dire être dans les six premiers. Après, c’est d’aller le plus loin possible. On ne s’est pas fixé de limites. L’année dernière, on s’était arrêté en demi-finale ; cette année, personnellement, je compte bien accéder à la finale.

Et au niveau européen ? Vous avez terminé 4ème de la dernière édition de la Coupe d’Europe en novembre dernier…

On perd en demi-finale également. On n’est pas passé loin de la finale ; on perd en prolongations. On a un groupe super sympa. On a pris pas mal de plaisir. On a passé de bons moments dans cette Ligue des Champions. Ça reste pour moi un très bon souvenir. L’année prochaine, la Coupe d’Europe on va jouer pour la gagner. Je ne suis pas là pour avoir des objectifs précis. Plus je peux aller loin mieux c’est. J’ai faim de victoires et de trophées. Je le répète, le plus haut je peux aller mieux je me porte.

Quelques dates sur les Hawks d’Angers :

1996 : Création de la section roller au sein de l’Association des sports de glace d’Angers.

1998 : Premier titre de champion de France. (Il le sera aussi en 2000, 2001 et 2002).

2001 : Vainqueur de la Coupe de France.

2009 : Création de l’association Hawks Angers Rollers. Le club devient indépendant.

2010 : Finaliste de la Coupe de France

2011 : 190 licenciés

Malo RICHARD avec Philippe Caillebeau et Laurence Montet pour les photos 

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