The Forks s’installe le 10 Mai au Chabada

Pour The Forks en concert au Chabada d’Angers le 10 mai , l’Art doit être vivant. Donc éphémère, fugace, imparfait, incertain. Un peu comme une pièce de théâtre qu’on rejoue chaque soir sans savoir si on arrivera au bout cette fois-ci.

Car, dans l’Art comme dans la Vie, il faut parfois savoir se mettre en danger pour toucher du doigt l’intime, le beau, le vrai.

Plutôt que de se cacher derrière le confort de l’overdub et des logiciels de retouche, ce jeune duo guitare / batterie a donc décidé d’enregistrer son premier disque d’une seule traite. Du premier au dernier morceau. Comme un concert sans public. Eux qui jouent habituellement au beau milieu des spectateurs pour se sentir vibrer à l’extrême.

Le disque que vous écoutez est par conséquent unique. Il aurait été différent s’il avait été enregistré la veille, et encore bien autre le lendemain. Il est surtout à l’image de son processus. Une tension palpable transpire à chaque instant de ce dialogue maîtrisé entre les deux instruments. Le post-noise des deux hommes joue ainsi les funambules sur une corde raide, tirée à s’en rompre entre rage canalisée et moments de grâce intense, comme ont su aussi le faire Shellac, Slint ou Lightning Bolt en d’autres temps. On ferme les yeux parfois, on se crispe souvent, mais l’équilibriste avance pas après pas.

Au final, The Forks ont eu raison. Ce premier album est incertain et imparfait. Fugace et éphémère. Mais il est vivant.