Angers
La barbarie a t-elle existé durant la Révolution sur des milliers de prisonniers vendéens aux Ponts-de-Cé?
Vient de paraître aux éditions vendémiaire, un essai rédigé par un des plus éminents spécialiste de la révolution et des conflits entre chouans et partisans de la convention, le docteur ès lettres et professeur émérite de la Sorbonne Paris 1, Jean-clément Martin. Il s’intitule » Un détail inutile ? Le dossier des peaux tannées- Vendée,1794. » Ce livre nous apprend que lors de la guerre civile de la chouannerie, près des Ponts-de-Cé, un homme était établi pour tanner les peaux d’une trentaine de chouans arrêtés puis écorchés, pour en faire divers articles dont des reliures pour livres. Le livre nous informe que cette pratique persistait depuis l’antiquité jusqu’au 18e et 19e siècles selon l’auteur, « Établir la vérité sur l’écorchement d’hommes pendant la Révolution française et le tannage de ces peaux humaines. Il s’agit d’une affaire unique à Angers en 1793, mais surtout d’un bruit injustifié répandu autour du château de Meudon en 1794. L’important est de voir ce qui est retenu par la suite et de démonter les accusations qui continuent aujourd’hui encore à courir notamment sur Internet » Charmant !
Par delà et plus généralement, les nombreux travaux de cet auteur tendent à prouver que le conflit entre républicains et royalistes ne peut se caractériser comme un génocide appliqué aux chouans mais comme des crimes de guerre commis en temps de guerre civile. Investissez les bibliothèques universitaires de Belle-Beille et Toussaint pour en savoir plus. Bonne lecture !
Résumé
Des hommes capturés, exécutés, qu’on aurait écorchés avant de procéder au tannage de leur peau, utilisée pour confectionner des objets ou relier des livres… Le fait est attesté, durant la Révolution. En décembre 1793, près d’Angers, aux Ponts-de-Cé, des milliers de prisonniers vendéens sont tués, selon les témoignages recueillis par les représentants en mission. Quelques-uns citent l’écorchement de 32 hommes sur ordre d’un officier de santé, Pecquel, qui aurait ensuite fait traiter les peaux par un tanneur d’Angers.
Bavure isolée ou bien, comme une légende noire le laisse entendre depuis deux siècles, véritable entreprise d’État ? Des membres du Comité de salut public sont accusés d’avoir installé à Meudon une tannerie de peaux humaines, pour en faire des culottes ou pour relier des exemplaires de la Constitution.
Jean-Clément Martin entreprend ici d’examiner les pièces du dossier, afin de rendre compte des rumeurs, des accusations et des faits, tels qu’ils peuvent être recensés dans les années 1793-1799. Mais au-delà, il inscrit ces éléments dans la perspective plus large de l’histoire de l’écorchement, supplice ou pratique chirurgicale, voire sociale, repérable de l’Antiquité à nos jours.
Jean-Clément Martin est professeur émérite de l’université Paris-1-Sorbonne; il a dirigé l’Institut d’histoire de la Révolution française. Il dirige la collection Révolutions aux éditions Vendémiaire, dans laquelle il a publié La Machine à fantasmes (2012).
« Un détail inutile ? : le dossier des peaux tannées, Vendée, 1794 » de Jean-Clément Martin chez Vendémiaire (Paris, France)