Angers

Les trésors enluminés s’exposent à Angers [VIDEO]

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Traversée de la Mer rouge (détail + page entière), lettrine du livre de l’Exode, dans Pentateuque,
Angleterre, Channel style, 1200, 468 x 324 mm, Angers, musée des Beaux-Arts, legs Duclaux,
© Musées d’Angers, cliché IRHT

Le musée des Beaux-Arts d’Angers organise du 16 novembre 2013 au 16 mars 2014 une exposition exceptionnelle consacrée aux manuscrits à peinture conservés dans les musées des régions des Pays de la Loire et du Centre qui seront réunis pour la première fois dans l’écrin du logis Barrault, chef d’œuvre du XVe siècle qui a appartenu à Olivier Barrault, trésorier du roi et maire d’Angers.

Cette exposition s’inscrit dans un projet national de recensement des manuscrits enluminés, conservés dans les musées de France, mené sur tout le territoire métropolitain, à l ’initiative de l ’Institut national d’histoire de l’art (INH A). Les premiers résultats de cette enquête se traduisent par trois expositions concomitantes à Angers, Toulouse (musée des Augustins) et Lille (palais desBeaux-Arts), chacune pour les régions qui les concernent directement. L’ exposition d’ Angers bénéficie en outre du soutien de l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT ) et de la collaboration exceptionnelle de la Bibliothèque nationale de France (BnF).

L’ art de l’ enluminure consiste à illuminer un texte par l’ apport d’or ou de couleurs. Art du livre par excellence, il semble en France être l’apanage des bibliothèques publiques. Les musées en conservent aussi de remarquables témoins, mais ils sont moins nombreux et souvent moins connus. Un regain d’intérêt se manifeste depuis quelques années à travers les grands musées européens pour ce pan trop souvent ignoré de leurs collections. Après le Louvre en 2011, c’est donc au tour des musées de sept régions de se dévoiler à travers trois expositions simultanées. Les plus beaux manuscrits du Moyen Âge et de la Renaissance des musées des régions Pays de la Loire et Centre sont ainsi présentés à Angers, pendant que le palais des Beaux-Arts de Lille et le musée des Augustins de Toulouse exposent les livres et feuillets peints des régions Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Champagne-Ardenne pour le premier, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon pour le second.

L’ exposition fait découvrir un pan méconnu, parfois inédit, des collections du Moyen Âge et de la Renaissance des musées français. Alors que bibliothèques et archives publiques se sont constituées à partir des confiscations révolutionnaires et ont enrichi leurs collections par une politique volontariste d’achats, heureusement complétée de dons exceptionnels, les musées ont reçu de précieux témoignages de l’art de l’enluminure principalement au gré de legs et de donations de collectionneurs et n’ont pris que très rarement l’initiative d’achats volontaires en ce domaine.

Seize musées des Pays de la Loire et du Centre ont ainsi bénéficié de la générosité de grands collectionneurs, comme Thomas Dobrée à Nantes, Charles Lair à Saumur, André Franck à Blois, Alexis Pierre à Orléans et plus récemment, Daniel Duclaux à Angers. Parmi la centaine de livres ou de feuillets peints recensés dans ces deux régions, soixante-sept des plus significatifs sont rassemblés et montrés au musée des Beaux-Arts d’ Angers pour la première fois.

Les passions et pratiques des collectionneurs sont au coeur de l’exposition, mais le parcours de visite s’attache plus largement aux grandes évolutions stylistiques de la peinture médiévale du XI e au XVI e siècle, aux différents usages du livre et de l’illustration et aux survivances de cet art face aux grandes mutations de la Renaissance. Aux côtés d’oeuvres attachantes de l’Ouest de la France (des quatre manuscrits angevins acquis par Thomas Dobrée à la vente de Toussaint  Grille en 1851, tous de retour à Angers, aux feuillets de Jean Colombe et de Jean Bourdichon), l’ exposition présente de somptueux exemples de l’enluminure anglaise, italienne, flamande et parisienne, provenant pour certains des grandes collections du roi Charles VI et de son oncle, le célèbre duc de Berry, ou de la reine Anne de Bretagne.

L’exposition est enfin l’occasion pour les musées d’Angers de célébrer la figure hors du commun de Daniel Duclaux (1910-1999), ingénieur et chef d’entreprise d’exception, amateur d’art et connaisseur éclairé. Il y a dix ans ouvrait, grâce à sa générosité, le musée-château de Villevêque.C’est là, dans cette ancienne résidence des évêques d’Angers, que Daniel Duclaux installa l’une des collections les plus insignes d’oeuvres d’art du Moyen Âge et de la Renaissance rassemblées en France, fruit d’années de recherches et de passion indéfectible. Une large sélection des plus beaux manuscrits à peinture de cette collection, qui a rejoint depuis 2003 celles des musées d’Angers, sera présentée.

Avant-propos d’ Ariane James-sarazin, conservateur en chef, directeur des musées d’Angers et Commissaire Général de l’exposition

Reportage de France 3 : E.Aubon/G.Rihet/C.Person

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