Sport
Vendée Globe 2016. Derniers instants sur terre avant le grand départ !
Les heures s’égrènent aux Sables d’Olonne à moins de 18 heures du coup d’envoi. Demain, dimanche 6 novembre, S.A.S. le prince Albert II de Monaco donnera le top départ du 8e Vendée Globe à 13h02. Un départ à suivre en direct vidéo sur les réseaux sociaux d’Angers Info et au plus près de l’angevin Fabrice Amédéo.
Ce matin, les 29 skippers ont participé au dernier briefing de la Direction de Course, écouté les ultimes conseils prodigués par Alain Gautier, le consultant sécurité du Vendée Globe. Tels des astronautes en partance pour une autre planète, les marins goûtent pour la dernière fois aux bonheurs des terriens : manger un bon repas, dormir dans un vrai lit et profiter des proches. Bientôt, il sera temps de gérer la grande émotion du départ ponton, le premier appareillage aura lieu demain matin à 8h50.
« Le dernier briefing est toujours un moment important. C’est le dernier échange serein que l’on peut avoir avec les skippers. Demain sur les pontons, les visages ne seront plus les mêmes, il y aura beaucoup d’émotion. Nous leur avons donné les ultimes recommandations avec Alain Gautier (consultant sécurité du Vendée Globe, ndlr), nous avons reparlé de la disparition de Guo Chuan, un marin qui nous était cher à tous. Cela remet les choses dans un certain contexte même s’il ne faut pas dramatiser. Tous savent qu’ils partent pour un tour du monde qui ne sera pas simple. J’ai essayé de leur faire passer qu’ils doivent prendre du plaisir, et on leur redit que l’équipe de la Direction de Course est avec eux 24h/24 », expliquait ce matin Jacques Caraës, Directeur de Course à la sortie du traditionnel briefing skipper la veille du départ.
Un peu de douceur avant de rentrer dans le dur…
Peu de marins ont fait leur apparition sur le ponton du Vendée Globe aujourd’hui, plongés dans leur cocon familial, un œil sur les fichiers météo des prochains jours. « Il faudra être en forme demain matin. Ce soir, je dîne tranquillement en famille, je fignole mes petites affaires, je regarde la météo et je vais me coucher tôt », confiait Vincent Riou à la sortie du briefing. Yann Eliès, lui-aussi, a décidé de profiter une dernière fois de ces petits moments de douceurs : « Ce soir, je fais un repas à la maison, tranquille avec les enfants, ma femme m’a préparé un filet mignon et des carottes… Hier soir, on a regardé Koh Lanta à la télé en famille, j’ai besoin de normalité et de choses très simples avant de partir. »
Vers un sprint jusqu’à l’équateur
Dimanche à 13h02 donc, les 29 solitaires vont pouvoir s’élancer rapidement, poussés par 15-20 nœuds de vent, vers le cap Finisterre distant de 350 milles. Si tout va bien, les IMOCA à foils devraient être déjà aux larges des côtes espagnoles lundi matin avec un vent qui devrait monter d’un cran : 35 nœuds, peut-être 40 dans les rafales. Premier passage à niveau, première option : le contournement du DST, le dispositif de séparation de trafic, interdit à la navigation. La logique voudrait que les concurrents poursuivent le long des côtes portugaises, là où la brise est bien présente, mais certains pourraient jouer la prudence et contourner par le large. Déjà, les skippers auront en tête leur stratégie et leur angle d’attaque pour éviter les trois archipels qui sont sur leur route : Madère, les Canaries puis le Cap Vert. « Il y aura des choix stratégiques à faire rapidement après le dégolfage, il ne faudra pas se tromper, et rester en accord avec soi-même, ne pas trop regarder ce que font les autres », confiait Arnaud Boissières ce midi. Dans tous les cas, la descente de la première moitié de l’Atlantique devrait faire tomber des records !
L’Angevin Fabrice Amedeo sur le bateau Newrest-Matmut
« Je commence à vraiment me projeter dans la course vu que les routages sont assez précis. J’imagine ce bord de reaching sur le cap Finisterre, l’envoi du gennaker, du jibe le long des côtes portugaises et le vent qui se renforce. Je décompose un peu les choses : le matossage, la configuration de départ du bateau. Je ne pense pas à l’émotion. J’ai quitté mes enfants mercredi. Je voulais les tenir à l’écart de tout ça, de cette émotion. Je ne voulais pas leur imposer les pleurs sur le ponton ni m’imposer ça à moi aussi. Ça a été un moment d’émotion mais pas plus que ça parce que je n’étais pas non plus en train de remonter le chenal quand je leur ai dit au revoir. C’était sur le quai de la gare, ça a duré un petit quart d’heure. C’était très sympa. Le plus dur a été fait donc je suis très serein.»