Culture
Angers développe la médiation numérique au sein de ses musées avec la nouvelle application « L’Amour à l’espagnol »
En 2012, grâce à une importante opération de mécénat, les musées d’Angers ont acquis le tableau L’Amour à l’Espagnole de Jean-Baptiste Le Prince, tableau qui a appartenu au collectionneur angevin Pierre-Louis Eveillard de Livois (1736-1790). Une importante partie de sa collection, rassemblée au cours du XVIIIe siècle, constitue aujourd’hui le coeur des collections anciennes du musée des Beaux-Arts d’Angers.
Commandée par le financier Laborde, présentée au Salon de 1773 et rapidement acquise par Livois, L’Amour à l’Espagnole est l’un des chefs-d’oeuvre de Jean-Baptiste Le Prince, surtout connu pour ses scènes russes, inspirées par son long séjour à Moscou et Saint-Pétersbourg.
Dans l’embrasure d’une fenêtre, un jeune homme joue un air de guitare à une jeune fille richement vêtue qui semble endormie. C’est donc la représentation des jeux de l’amour et de la séduction. On ne sait pas si la jeune femme est réellement endormie ou si elle feint de l’être, absorbée par sa rêverie amoureuse. La facture lisse du tableau atteint une perfection formelle saisissante dans le raffinement et la sophistication des vêtements, des accessoires et du mobilier.
Situé dans la salle XVIIIe siècle du Musée des Beaux-Arts, le tableau sera bientôt accompagné d’une tablette numérique via laquelle le visiteur pourra naviguer sur l’application numérique éponyme, créée par la société Cent Millions de Pixels. Cette application permettra aux visiteurs d’aiguiser leur regard sur l’oeuvre, par l’intermédiaire de contenus additionnels portant sur la découverte du travail de restauration ; des informations sur l’artiste, son oeuvre et l’époque dans laquelle elle s’inscrivait ; des détails sur le collectionneur ; ou encore tout un ensemble d’interactions sensorielles. Traduit en anglais, cet outil est également accessible aux personnes déficientes visuelles grâce à une audio-description et aux personnes déficientes auditives grâce aux sous-titres.
Un soutien de Mécène et Loire
L’acquisition du tableau a été rendue possible en 2012 grâce à une opération inédite de mécénat qui a réuni la générosité de deux fondations – Mécène et Loire et le Crédit Agricole –, de la société des Amis du musée « Angers Musées Vivants », d’une dizaine d’entreprises et de nombreux particuliers en complément des financements publics de la Ville d’Angers, de la Région Pays de la Loire et de l’État. Aujourd’hui, elle est complétée par le développement d’une application numérique entièrement financée par la Fondation d’Entreprise Mécène et Loire.
L’application a été présentée en avant-première aux membres Fondateurs, le mercredi 7 décembre au musée des Beaux-Arts. Elle sera par la suite proposée à tous les visiteurs du musée avec l’installation d’une tablette à proximité immédiate de l’oeuvre.
Angers, ville du numérique
Angers est l’une des villes les plus actives en matière de numérique. Labellisée French Tech, elle s’est positionnée sur l’internet des objets depuis 2015.
La Ville d’Angers, soucieuse d’améliorer continuellement la qualité des services offerts au public, a déjà développé plusieurs applications de médiation culturelle parmi lesquelles « Patrimoine caché » ou « Laissez-vous conter Angers », « Le Portrait d’Esther » BD numérique sur les oeuvres spoliées pendant la seconde Guerre mondiale et l’application sur les oeuvres de François Morellet. En 1 an, pas moins de 3 applications sont venues compléter ce tableau : « Tri et + », « Angers l’agenda », et « Angers-connectez-vous » permettant aux Angevins et aux non Angevins de mieux appréhender la ville.