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La Ville d’Angers fait l’acquisition de trois coupes signées David d’Angers à la vente Pierre Bergé
Les musées d’Angers ont fait l’acquisition, pour la galerie David d’Angers, de trois coupes réalisées par le sculpteur David d’Angers (1788-1856) chez Sotheby’s, lors de la prestigieuse vente Pierre Bergé : d’une demeure à l’autre (30 et 31 octobre 2018, Paris). Les coupes ont été adjugées 3200 € (hors frais) avant d’être préemptées par les musées d’Angers.
Ces trois coupes, intitulées Les Quatre Âges de l’enfance (modèle en cire ; plâtre de fondeur ; tirage en bronze), sont exceptionnelles. Par leurs différentes techniques de mise en œuvre, elles permettent de mieux connaître les étapes d’élaboration d’un objet d’art du XIXe siècle, destiné à la fonte en bronze (modèle en cire, plâtre original, puis tirages multiples en alliage cuivreux). Elles complèteront la nouvelle vitrine – prochainement mise en place dans la galerie David d’Angers – consacrée à la création d’un bronze au XIXe siècle. En outre, ces œuvres témoignent d’un aspect relativement méconnu de la production de David d’Angers, à savoir la production d’objets d’art de plus petit format. Cette production le rattache à la tradition paternelle, puisque son père, Pierre-Louis David, était sculpteur ornemaniste. Les musées d’Angers possèdent un très riche fonds de plâtres originaux du sculpteur (bas-reliefs et sculptures monumentales), mais aucun objet d’art. Ils conservaient seulement, jusqu’à présent, des dessins préparatoires à ces trois coupes, publiés à plusieurs reprises.
Par ailleurs, ces trois coupes participent du dialogue artistique qu’a nourri le sculpteur angevin avec les artistes allemands dans la première moitié du XIXe siècle (Caspar David Friedrich, notamment). La comparaison entre leur iconographie et certains dessins de Friedrich l’atteste. Cette question a fait l’objet d’une exposition récente à Angers, au musée des Beaux-Arts (2017, « David d’Angers et l’Allemagne »).
Enfin, la provenance de cet ensemble (collection Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent) témoigne de l’intérêt de certains grands collectionneurs du XXe siècle pour le maître angevin. Deux de ces trois coupes ont été prêtées lors d’une exposition récente à New York, présentée à la Frick Collection (2013, « David d’Angers : Making the Modern Monument »).