Politique
Collèges. Le département de Maine-et-Loire et la ville d’Angers vont sauver Jean-Vilar et Jean-Lurçat
Face à l’évolution démographique, les collèges Jean-Vilar et Jean-Lurçat auraient pu fermer dans les prochaines années. Le département de Maine-et-Loire et la ville d’Angers se sont mis d’accord pour investir dans les deux établissements.
Suite à une commande auprès du cabinet IAD par le département, l’étude a relevé qu’il y avait près de 3 500 places « théoriques » vides parmi les 50 collèges de Maine-et-Loire, dont 1 500 à Angers. Un phénomène contrastant avec les effectifs pléthoriques observés à Seiches-sur-le-Loir, Beaufort-en-Vallée ou encore Durtal.
La responsabilité des collèges revient alors au département de trouver une solution à ce problème. Christian Gillet, président du conseil départemental, et ses équipes ont voulu inscrire leur démarche avec « l’ensemble des acteurs concernés (direction académique, communes, intercommunalités, communauté éducative, représentants des parents d’élèves, organismes responsables des transports scolaires. » Pour assurer une « qualité d’accueil des élèves, une répartition équilibrée des effectifs sur le territoire, la mixité sociale et l’optimisation du patrimoine existant. »
Rénovation, reconstruction et mixité sociale
Les collèges Jean-Vilar (Roseraie) et Jean-Lurçat (Monplaisir) sont en « sous-effectif » et sont « situés dans des quartiers refuges, ghettos. Il n’y a pas assez de mixité sociale. Plus de 50 dérogations ont été déposées par des familles pour que leurs enfants étudient ailleurs« , indique Christian Gillet. Jean-Lurçat pourrait approcher de la barre symbolique des 200 élèves en 2026. En deçà, « il y a moins de variétés dans l’enseignement proposé », alarme le président du conseil départemental.
Le cabinet d’étude proposait la fermeture des deux établissements et d’effectuer la répartition dans les collèges voisins (Claude Debussy, Jean Mermoz). Finalement, ils seront conservés, mais connaîtront des changements qui interviendront dans quelques années. Jean-Vilar « fera l’objet d’une reconstruction sur une base de 232 élèves, auxquels s’ajouteraient 65 élèves de Segpa (Sections d’enseignement général et professionnel adapté) ». Jean-Lurçat subira une rénovation de ses bâtiments qui accueilleront un « effectif réduit » à 232 collégiens et l’accueil d’enfants de CM1 et CM2, « dans le cadre d’une cité scolaire (avec le lycée Mounier) élargie au primaire ».
Le coût ? « Une dizaine de millions d’euros »
Cette opération permettra d’éliminer 500 places vides sur les 1 500 dans les collèges angevins. Mais c’est surtout un « pari sur l’avenir » concernant le collège Jean-Lurçat et son accueil d’élèves de primaire. Basé sur la forte accélération démographique et des effectifs scolaires à Monplaisir. « On espère aussi changer l’image du collège avec la rénovation du quartier », ajoute Christian Gillet. Un changement du nom de l’établissement est aussi prévu, « si la région le permet », explique Christophe Béchu, maire d’Angers. À l’image du collège Californie qui est devenu Jean-Renoir dans le quartier Bichon.
Le maire devra négocier dans quelques mois avec l’Anru (Agence nationale de rénovation urbaine) qui effectue la « métamorphose » du quartier de Monplaisir depuis 2016, pour inclure les travaux du collège Jean-Lurçat. L’ensemble des travaux pourraient coûter « une dizaine de millions d’euros ».