Invitée au conseil municipal d’Angers ce matin, Claire Schweitzer ne mâche pas ses mots.

Elue le 14 mars dernier avec la liste « Angers Citoyenne et Populaire », Christophe Béchu l’a invité en tant qu’auditrice au conseil municipal qui se tiendra ce matin, en attendant une prochaine séance d’installation du conseil municipal qui se tiendra en présentiel.

« Avant toute chose, je tiens à saluer l’engagement et le dévouement des agents de la collectivité en cette période si particulière, dans des conditions de travail inédites. Le bon déroulement de ces opérations de confinement a grandement reposé sur leur profond sens du service public. Ce service public est un bien précieux, prenons en soin.

En vue de la préparation du Conseil municipal de lundi prochain je tiens, au nom de la France Insoumise et du collectif Angers Citoyenne et Populaire, à interpeller le Maire sur certains sujets actuels et futurs.

Depuis l’appel au secours des enfermés du 115 début avril, je m’interroge sur la situation en termes d’hygiène, de sécurité, d’hébergement, de nourriture des personnes confinées. Une attention a été portée également aux personnes en difficultés économiques par le CCAS. Comme dans d’autres villes, je souhaiterais que soit négociée avec les bailleurs sociaux la possibilité d’annulation des échéances de loyers pour les plus en difficulté. Dans cette période si exceptionnelle, les plus précaires sont les plus exposés, la solidarité doit primer sur tous les autres intérêts.

Je me questionne également sur les conditions dans lesquelles se fait la reprise des différents grands chantiers sur notre territoire. Les conditions d’hygiène et de sécurité des travailleurs sont-elles assurées ? Nous lisons dans la presse que la municipalité s’engage à nommer un référent COVID-19 pour ces chantiers. Nous voulons des engagements fermes en faveur de la sécurité des travailleurs, pas juste de l’affichage : que la municipalité s’engage à contrôler le respect des mesures de sécurité sur ces chantiers et à suspendre l’intervention de toute entreprise qui ne respecterait pas ces mesures.

Concernant les agents municipaux, nous nous interrogeons sur la qualité du dialogue social au sein de la collectivité. Nous demandons que la municipalité prenne véritablement en compte l’avis et la situation des agents dans ses prises de décision, qui sont en première ligne. Pourquoi par exemple avoir repris des travaux dans les espaces verts, travaux pour le moins non essentiels et parfaitement programmables en période de déconfinement ? Enfin, l’engagement des agents sera-t-il reconnu également financièrement par l’octroi d’une prime versée à celles et ceux mobilisés pendant le confinement ?

La fin du confinement a été annoncée, l’une des premières préoccupation est celle de la reprise de l’école. La FCPE et des syndicats d’enseignants interpellent sur cette situation. Nous savons qu’il nous reste moins de trois semaines pour déterminer comment assurer des conditions de sécurité sanitaire, organiser ou non un accueil périscolaire, organiser la préparation éventuelle des repas, des transports scolaires… Certains maires s’inquiètent à juste titre de la précipitation et de l’impréparation du gouvernement dans ses projections au 11 mai. Quelle est la position de M. le Maire ? Envisage-t-il de ne pas rouvrir les écoles comme certains de ses collègues?

Enfin nous devons apprendre de cette période, en tirer des leçons fortes pour entamer la création du monde d’après, engager la transformation écologique et sociale de notre ville. La question des transports en communs, de la place de la voiture, du vélo et du piéton prend ici une dimension toute particulière. N’est-ce pas le moment de repenser la ville au travers d’un nouveau prisme, plus doux, moins polluant et socialement plus juste ? »