Angers
Allocations familiales. Pour ou contre, les élus angevins montent au créneau !
Les députés PS vont déposer « en accord avec le gouvernement » un amendement au projet de budget 2015 de la Sécurité sociale proposant une modulation des allocations familiales, a indiqué jeudi la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine.
Les allocations de base seront divisées par deux à partir de 6.000 euros de revenus pour le foyer, et par quatre à partir de 8.000 euros, a précisé la rapporteure pour la partie famille du budget de la Sécurité sociale, Marie-Françoise Clergeau.
En revanche, la prime à la naissance ne devrait pas êtres diminuée. Déjà octroyée sous conditions de ressources, elle ne sera pas divisée à partir du 2e enfant, et la majoration des allocations à 14 ans sera maintenue.
Cet amendement sera déposé dans le cadre du projet de loi de finances de la sécurité sociale 2015 qui sera débattu à l’Assemblée nationale dès la semaine prochaine.Luc BELOT, Député de Maine-et-Loire se félicite de « l’accord intervenu avec le Gouvernement à partir de l’amendement que j’ai signé proposant une modulation des allocations familiales » ajoute que « dans un contexte économique difficile, cet amendement module l’effort demandé à la branche famille pour 2015 selon les capacités financières des familles et renforce ainsi la justice sociale de notre politique familiale. L’universalité des allocations familiales est maintenue, aucune famille n’en sera privée. Mais elles perdent leur caractère uniforme en devenant dégressives à partir d’un revenu de 6 000 euros. »
A l’origine, l’universalité des allocations familiales avait été conçue pour permettre aux familles modestes d’avoir la même protection que les familles favorisées. Mais le quotient familial et les abattements fiscaux par enfant ont rompu ce principe d’égalité en bénéficiant prioritairement aux plus hauts revenus, poursuit l’élu angevin.
Le Député de Maine-et-Loire précise que « cette réforme, plébiscitée par une très forte majorité de Français, est beaucoup plus équitable que les mesures d’économies initialement prévues. Elle préservera une grande majorité de familles et permettra de maintenir à 14 ans la majoration des allocations, l’intégralité de la prime à la naissance et les aides à la garde d’enfant. La politique familiale retrouve ainsi son équilibre. »
Jean-Charles TAUGOURDEAU, député de Maine et Loire, a pris connaissance, comme tous les Français, hier soir, des derniers arbitrages de l’Elysée concernant la politique familiale.
« Une fois n’est pas coutume, ce sont encore les familles qui vont payer le prix fort ! Après les baisses du quotient familial, la réduction du congé parental, la fiscalisation des compléments de retraites des familles nombreuses… ces mesures portent un coup fatal à notre politique familiale, reconnue et enviée partout en Europe comme une politique efficace en faveur de la vitalité démographique et conciliant vie personnelle et vie professionnelle », précise l’élu UMP
« Pourquoi une nouvelle fois serait-ce aux familles, et notamment aux femmes, de payer la facture de l’ouverture permanente de la vanne de la dépense publique ? Je ne comprends absolument pas pourquoi les familles sont sans cesse la variable d’ajustement des mauvais choix budgétaires du Gouvernement ! » s’étonne Jean-Charles TAUGOURDEAU.
Du côte de la Ville et Sénateur-maire d’Angers, Christophe Béchu, c’est « Une décision injuste et irresponsable » « La décision du gouvernement de mettre sous conditions de ressources les allocations familiales est une décision injuste et irresponsable.Sous couvert de justice sociale, le président de la République et le premier ministre portent un nouveau coup à la politique familiale, quelques mois après avoir déjà baissé le plafond du quotient familial. Ce texte applicable dès le mois de juillet va ouvrir une brèche dans le système de protection social français. Quelle est la prochaine étape ? Le remboursement des dépenses de santé en fonction des revenus ? La fin du système de retraite par répartition ? En décidant de « moduler » les allocations familiales en fonction du revenu des familles, le gouvernement envoie également un mauvais signe aux Français en matière de pouvoir d’achat. Et il prépare d’autres « modulations » qui demain toucheront les classes moyennes.Ce n’est pas en privant nos concitoyens, et plus particulièrement les familles nombreuses, d’une partie de leurs revenus que le gouvernement va améliorer leur situation au regard d’une conjoncture économique déjà extrêmement tendue. » précise t-il cet après-midi dans un commmuniqué.
Même son de cloche de son Adjointe à l’enfance et à la famille, Caroline Fel « Les familles ne doivent pas être une variable d’ajustement budgétaire » indique t-elle, en poursuivant « La mise sous conditions de ressources des allocations familiales annoncée par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances 2015 touche à l’un des principes fondamentaux de notre société : l’universalité des droits. En France, la politique familiale n’a jamais été une politique sociale. Elle ne doit surtout pas le devenir. C’est pourtant ce qu’envisage le gouvernement, qui utilise encore une fois les familles de la classe moyenne comme variable d’ajustement de ses incohérences budgétaires.Dans un contexte où la pression fiscale augmente de manière continue, les familles, et particulièrement les familles nombreuses, vont subir une perte durable de leur pouvoir d’achat avec cette mise sous conditions des allocations familiales.C’est l’injustice sociale érigée en politique familiale que nous propose ce gouvernement. »