Social-citoyenneté

Fraudeurs au RSA. La gauche du Maine-et-Loire monte au créneau

Publié

le

Credit AM – Fraudeurs au RSA. La gauche du Maine-et-Loire monte au créneau

C’est vendredi dernier qu’a été annoncée une “chasse aux fraudeurs du RSA”. Cette décision délicate prise par le président du Conseil départemental de Maine-et-Loire s’est attirée les foudres de la gauche lors du dernier conseil départemental qui a eu lieu le 17 Octobre et au delà.

C’est lors d’un point presse vendredi dernier que le Président Gillet a souhaité mettre en avant son point de vue et sa vision. Les dépenses sociales flambent et les compensations de l’Etat se font attendre. La consultation des fichiers de Pole emploi, de la Caf et des impôts apportent un nouvel outil à la collectivité départementale, « une solution que nous accorde accorde la loi depuis un an » nous explique le Président du Conseil départemental. Un premier croisement des fichiers laisserait apparaître que sur « 10 000 bénéficiaires du RSA qui devraient être inscrits à Pole emploi, 3000 ne le sont pas » affirme l’élu. Des mesures vont être prises.

Lundi lors de la session départementale , la fin de l’introduction du président Christian Gillet a tout de suite laissée place à des attaques de la part de l’opposition.  “Nous avons un désaccord de fond. Nous, notre objectif, c’est la diminution du nombre d’allocataires. Pour cela, la lutte contre la fraude est un des moyens, mais un moyen ne fait pas une politique.” Affirme Grégory BLANC, socialiste et premier secrétaire de la fédération du Maine-et-Loire. “Très peu choisissent la précarité et la pauvreté. Il y a suffisamment de souffrance dans certaines familles pour montrer les pauvres du doigt.” ajoute-il “Il ne sert à rien de culpabiliser l’ensemble de nos concitoyens. Faire croire que parce qu’on fait la chasse aux fraudeurs, nous allons tout régler est un mensonge. Comme dans tout groupe humain de la société, il y a des tricheurs.” rétorque Jean-Luc ROTUREAU, membre du groupe de gauche.

Hors conseil départemental, le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), opposé à la majorité élue, mène campagne contre cette décision par le biais d’un communiqué de presse. “La preuve de la “fraude” qu’il invoque est que ces 3000 n’auraient pas rempli leur obligation de s’inscrire à Pôle emploi. Or les bénéficiaires du RSA qui ne sont pas en capacité de travailler ou qui travaillent et gagnent plus de 500 euros par mois n’ont aucune obligation à être inscrits à Pôle Emploi.”

Le RSA, “un droit comportant des devoirs”.

“Ne m’accusez pas de ne pas avoir une fibre sociale.Le RSA est un droit qui doit s’accompagner de devoirs. Il ne faut pas confondre culpabilisation et responsabilisation” s’explique Christian GILLET. Ce droit, ce sont 20 500 allocataires du Maine-et-Loire qui en bénéficient, dont 2850 sont dans l’irrégularité et ne respectent pas le contrat d’insertion qu’ils ont signé, indique le Président de la collectivité.

Une diminution au lieu d’une suppression.

“On n’a jamais dit que les allocataires ne toucheraient pas leur RSA, mais qu’on ne verserait pas intégralement le mois de Décembre à la caisse d’allocations familiales” explique le président du conseil.  Une suppression totale n’est donc pas envisagée par le conseil, mais on parle ici d’une baisse de 25% du RSA pour les personnes non régularisées et ce dès le deuxième mois. Si la personne, malgré les 25% de diminution, n’est toujours pas régularisée au bout de 5 mois, 50% de son RSA lui seront retirés.

Cette “chasse” aux fraudeurs permettrait au Maine-et-Loire, selon M.GILLET, de récupérer 7 millions d’euros par an.

La rédaction avec Steven Héry.

Les + vus

Quitter la version mobile