Culture
L’artiste angevin Marc-Antoine Mathieu présente son expo « Décalages » au Grand Théâtre d’Angers
En parallèle de la sortie de Otto, l’homme réécrit, la ville d’Angers honore le travail de Marc-Antoine Mathieu dans le cadre d’une grande exposition nommée Décalages qui prendra place du 22 octobre au 11 décembre 2016 au Grand Théâtre de la ville.
Les visiteurs seront invités à revisiter l’espace et le temps, à travers des travaux en bande dessinée bien sûr, mais aussi avec des illustrations, des sculptures, des vidéos… et la réalité virtuelle : munis d’un casque immersif, vous pourrez errer dans S.E.N.S. VR, une expérience labyrinthique sans mur et infinie, comme dans le désert cher à Jorge Luis Borges.
BIOGRAPHIE
Marc-Antoine Mathieu explore les formes, qu’elles soient narratives ou plastiques. Aux Beaux-Arts d’Angers d’abord, où il pratique la sculpture, le super 8 et la perspective. À l’atelier Lucie Lom ensuite, où il expérimente et invente, avec son collègue Philippe Leduc, des mises en scène graphiques et scénographiques : “Opéra Bulles” à la Grande Halle de la Villette en 1991, la rétrospective de Mœbius/Giraud (2000) ou “Ombres et lumières” à Beaubourg et à la Cité des Sciences (2004). Ils expérimentent également l’espace urbain au cours d’installations aussi féériques qu’éphémères : “La Forêt suspendue” (2004) ou “Les Rêveurs” (2000-2014). Parallèlement à ses recherches de plasticien, Marc-Antoine Mathieu creuse depuis une vingtaine d’années un sillon particulier dans la bande dessinée. Son univers en noir et blanc puise sa poésie chez Kafka et Borges. Paris-Mâcon, en 1987, mais le tome 1 de Julius Corentin Acquefacques L’Origine, publié aux Éditions Delcourt et unanimement reconnu par la presse (Alph-Art Coup de Cœur à Angoulême en 1991), révèlent un auteur majeur du 9e Art. Chaque album de la série Julius Corentin Acquefacques exploite une astuce scénaristique et repousse les frontières de médium BD. Mathieu fait parfois des infidélités à son héros dans des albums traitant de thématiques fortes : Mémoire morte (1999) voit l’avènement d’une dictature de l’information en temps réel. Avec Le Dessin (2001), il engage une réflexion sur la création et l’intime via un tableau magique, sorte de boîte de Pandore inversée. En 2006, dans Les Sous-sols du révolu, coédité par Le Louvre & Futuropolis, il nous entraîne dans les profondeurs d’un musée infini où il multiplie les fausses pistes, les mises en abyme et les interrogations sur l’art. 2009, nouveau terrain d’essai : il s’empare de Dieu et façonne une fable déstabilisante et jubilatoire pour une lecture tout simplement (post)divine ! Dieu en personne reçoit le Grand Prix de la Critique. En 2011, il invente encore avec 3 Secondes, la première BD pensée simultanément pour le papier et le numérique. Avec Le Décalage, 2013 voit le retour de son héros. En 2014, il publie S.E.N.S., une œuvre protéiforme qui questionne le temps et l’espace d’un monde sans bord, avec l’absurde pour horizon.
« Décalages » – Exposition du 22 octobre au 11 décembre 2016 -Grand Théâtre d’Angers- Entrée libre