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« Grève du chômage » : Une première à Trélazé
Vendredi, un groupe de chômeurs trélazéens a investi le Super U de la Pyramide pour accomplir des tâches utiles auprès des clients. Une initiative saluée par la direction du supermarché et la mairie.
Pour sa troisième édition, ce vendredi 26 octobre, la « grève du chômage » a été déclinée en Anjou, plus précisément à Trélazé. A l’initiative, l’association Territoires Zéro chômeurs de longue durée (TZCLD), qui avait aidé en juillet dernier à former un groupe d’une quinzaine de femmes et d’hommes privés d’emploi dans la ville des ardoises, avec le Relais pour l’emploi. Ce groupe, chasuble bleu sur le dos, s’est réuni sur le parking du Super U de la Pyramide pour donner un coup de main aux clients, notamment en portant les courses du magasin jusqu’aux coffres des voitures. Les clients ont apprécié, tout comme le directeur du supermarché, qui avait donné son autorisation au préalable.
Ils vivent le chômage « comme une injustice »
Ce petit événement est une pierre solide ajoutée à l’édifice de la lutte contre le chômage dans l’agglomération angevine. De tous âges et de tous parcours, les personnes « privées d’emploi », comme préfère les appeler l’association TZCLD, et qui vivent le chômage « comme une injustice », se sont « enfin senties à nouveau utiles ». « Les hommes et les femmes avec qui nous travaillons ne se satisfont pas du chômage, elles ont l’impression de dépérir » précise Benoît Akkaoui, administrateur et représentant local de Territoire Zéro chômeur de longue durée. « Aujourd’hui, c’était une étape importante. »
Le groupe de chômeurs de longue durée a ainsi pu accomplir des travaux utiles tels que l’aide à l’empaquetage des courses, ou le nettoyage du parking avec pas moins de 10 kilos de déchets ramassés sur la matinée. En plus, ces Trélazéens ont pu rencontrer Bruno Raveneau, le directeur du Super U de la Pyramide, ainsi que Marc Goua, le maire de la Ville. L’occasion de leur dire leurs difficultés, comme la mobilité quand on leur propose des offres d’emploi à Saint-Barthélémy, à 45 minutes de bus, par exemple. Ou encore le nombre conséquents de candidats, jusqu’à 80, pour une seule offre d’emploi. Bruno Raveneau, de son côté, leur a témoigné « du mal à trouver des salariés qui restent longtemps » travailler au supermarché.
« D’eux-mêmes, les Trélazéens privés d’emploi ont pu identifier un certain nombre de travaux utiles aujourd’hui délaissés, qui pourraient se transformer en vrai travail » indique Benoît Akkaoui. Nettoyer les abords des ardoisières, passer le karcher sur les aires de jeux des enfants, entretenir les allées du cimetière ou bien accompagner les personnes âgées. L’association TZCLD cible des territoires, une dizaine en expérimentation, pour accompagner dans chacun « 150 à 200 chômeurs » et mettre « en adéquation » l’offre et la demande de main d’oeuvre. Emmanuel Macron, dans son plan pauvreté présenté le mois dernier, a affirmé vouloir étendre le dispositif dès 2019. « Pourquoi pas en Anjou ? » interroge B. Akkaoui. « A Trélazé, aux Ponts-de-Cé ou à Belle-Beille, ce serait une expérience vraiment intéressante. »
Sur la quinzaine de participants à la journée de « grève du chômage » à Trélazé, deux ont trouvé un emploi dans la matinée. De futures initiatives auront lieu dans l’agglomération d’Angers. Renseignements supplémentaires sur le site de l’association, www.TZCLD.fr.