Anjou et design à Angers, portrait de designer

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A la collégiale Saint Martin à Angers, Anjou et design se poursuit jusqu’au 9 janvier 2011.

Nous vous proposons aujourd’hui un nouveau portrait de designer.

Jean-Michel Letellier et Miki Nakamura, son épouse, travaillent le papier. Après un périple de trois ans pour s’initier et pratiquer les techniques de fabrication du papier en Asie (Japon, Inde, Népal),

Jean-Michel Letellier installe son atelier à Trélazé en 2001, sur l’ancienne manufacture d’allumettes de la SEITA. C’est au Japon qu’il se spécialise dans la fabrication de papiers translucides en grand format, dans l’idée de revisiter les « shogi », ces cloisons coulissantes japonaises en papier.

Jean-Michel Letellier a souhaité pérenniser le papier pour l’intégrer dans l’habitat occidental.

Son idée a été de protéger le papier en l’insérant dans le verre ou dans la résine acrylique.

Ainsi protégé, le papier réalisé avec des motifs en filigrane ou teinté dans la masse devient une alternative au verre sérigraphié ou gravé. Les technologies sophistiquées de l’assemblage en verre feuilleté ou de l’inclusion dans le métacrylate, combinées au savoir-faire de Jean-Michel Letellier en font un produit adapté au marché du luxe. Encore nouveau et peu connu, particulièrement dans notre région, la plupart des réalisations ont été faites sur Paris ou à l’étranger.

L’application de ces produits se décline en premier lieu dans l’architecture intérieure, mais aussi dans le mobilier et le luminaire. Leur qualité hydrofuge permet également des installations en extérieur.

Un savoir-faire ancestral au service d’un produit innovant et créatif

La création de papier telle que l’exerce TRANSLUCIDES est un mélange d’une pratique proche de la naissance de cette tradition (500 ans avant J.C. en Chine) et d’une recherche contemporaine. La technique actuelle de préparation de la pâte a très peu changée. Seul le broyage de la fibre en machine a remplacé le pilonnage fastidieux au marteau de bois. A contrario, la feuille de papier où la pâte se suffit à elle-même pour créer une expression plastique est un concept novateur.

Dans l’assemblage verre/papier, trois points sont déterminants :

1. l’apport du végétal au minéral, qui donne une chaleur au matériau froid qu’est le verre

2. la diffusion de la lumière provoquée par l’écran que forme le papier est apaisante

3. la créativité du dessin réalisé à la fabrication de la feuille.

Ces trois points se rassemblent alors pour développer une qualité supplémentaire, la translucidité : voir ce qui se passe derrière le panneau sans vue directe. Le panneau de verre/papier rétro-éclairé devient une source lumineuse. Ses applications sont nombreuses : garde-corps, hall d’entrée, salle d’attente, vitraux, dalles de plancher…

Une certaine approche du design

Créativité : autodidacte, la définition de Jean-Michel Letellier de la créativité passe par une énergie issue du besoin de faire autrement, de ne pas se répéter, d’aller de l’avant en faisant des choses que l’on ne sait pas faire. L’instant créatif passe par deux moments opposés. Le premier dans la réflexion, l’échange d’idée et le croquis avant la réalisation, le second dans la création instantanée, sans réflexion préalable. Quelle sera la gestuelle quand la tête ne dirige pas complètement le corps ?

Déconstruction : quand une nouvelle idée s’impose confortée par des essais prometteurs, l’effort de déconstruction est nécessaire pour poétiser la création. Les chemins empruntés doivent disparaître pour laisser alors toute la place à l’idée fondatrice.

Minimalisme : la simplicité des techniques de fabrication offre une multiplicité d’expressions.

La fabrication de papier artistique s’apparente aux Arts plastiques. Il n’y a aucune limite dans la recherche et pourtant, dans la création de papier, plus l’expression est minimale, plus elle est forte.

“Décompartimentage”: artiste, artisan, artisan d’art, designer, architecte… Tous ces métiers sont complémentaires et, selon la personnalité du créateur, ces compartiments sont exploités en même temps. Être « touche-à-tout » devient alors une qualité indispensable.

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