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Au pied du Château, les gilets jaunes bloquent Angers

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Crédit : B.D. Des dizaines de « Gilets jaunes » étaient présents, ce matin du 17 novembre, pour bloquer le carrefour entre le pont de la Basse-Chaîne et le boulevard du Général de Gaulle, à Angers.

 

Ce matin du 17 novembre, les gilets jaunes étaient nombreux à bloquer les accès principaux d’Angers. Policiers et gendarmes ont tenté tant bien que mal de restaurer la circulation. Le blocage devrait se poursuivre jusqu’en fin de journée.

Certains sont venus dès 6h du matin, ce samedi 17 novembre, des quatre coins du département du Maine-et-Loire. En famille, entre amis ou entre collègues, les gilets jaunes ont convergé à Angers pour bloquer les accès principaux de la ville et la circulation sur la rocade. Au pied du Château, les manifestants ne laissaient passer que les véhicules de secours, pompiers, ambulances et forces de l’ordre. Les conducteurs, qui cherchaient à emprunter le boulevard du Général de Gaulle ou le pont de la Basse-Chaîne, n’ont pas eu d’autre choix que de faire demi-tour.

Tout est parti du prix du carburant. Les taxes sur l’essence et le diesel « compliquent la vie » pour les manifestants qui disent être « dépendants de la voiture ». « On n’a pas le choix quand on habite en milieu rural », explique François, 42 ans, qui parcourt 60 kilomètres par jour pour se rendre au travail. « En plus, les petits commerces ferment », ce qui rend les déplacements routiers toujours plus indispensables dans les villages dépourvus de gare ferroviaire. Aujourd’hui, la colère est dirigée contre le gouvernement et le président de la République. Emmanuel Macron « n’entend pas » le mécontentement des citoyens modestes, qui refusent toute récupération politique de leur mouvement.

Toute la matinée, plus d’une soixantaine de manifestants, tous ou presque vêtus d’un gilet jaune au-dessus du manteau pour affronter le froid de novembre, sont restés présents en contrebas du Château d’Angers. De tous âges et toutes professions, ils partagent à la fois « un ras-le-bol général », contre « les taxes qui ne servent qu’à remplir les caisses de l’Etat », et la satisfaction de voir que « ça bouge enfin ». Pour la plupart d’entre eux, c’est « la première manifestation » de leur vie. De leur barrage, matérialisé par les plots blancs et rouges disposés d’ordinaire autour du chantier du tramway, on pouvait voir non loin de là un autre point de blocage, au bout du pont de Verdun. Là-bas, des dizaines d’autres gilets jaunes étaient présents pour barrer la route à tous les véhicules, hors secours.

A plusieurs reprises, les policiers et gendarmes postés des deux côtés du barrage du Château ont tenté d’ouvrir la voie à la circulation des voitures. Venue parlementer, une foule de gilets jaunes écoutait et réagissait aux propositions des forces de l’ordre, comme le « 10-10 » : « 10 minutes de blocage filtrant, puis 10 minutes de circulation ». Une suggestion refusée plusieurs fois par les manifestants. « On bloque tout, sinon ça sert à rien » résumait Emilie. « Macron cherche à nous faire peur, à nous faire lâcher. » Les gilets jaunes restent déterminés à bloquer « jusqu’en fin de journée ».

Les bloqueurs ont été, quelques fois, confrontés à des automobilistes qui perdaient patience ou tentaient de passer, mais le barrage n’a pas été forcé. Au moindre signe d’énervement, les gendarmes intervenaient pour calmer le jeu. Plusieurs véhicules des pompiers, dont la sirène amenait les manifestants à ouvrir le passage rapidement, sont passés durant la matinée. Les camions rouges, sur lesquels on pouvait lire de grandes inscriptions « pompiers en colère », étaient salués par les citoyens mobilisés. Une quarantaine de motards, gilets jaunes eux aussi, faisaient le tour de la rocade, fermée aux véhicules ordinaires, sous les acclamations des bloqueurs du pont de la Basse-Chaîne. « Ce qu’il se passe, c’est exceptionnel », selon François, qui ajoute : « C’est juste le début ».

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