Angers
Angers-Noyant : le DBHB bourreau d’un soir, sauveur du lendemain ?
Ce n’est pas ce soir que les joueurs de David Peneau obtiendront leur maintien en Pro D2. Dijon a livré un gros match, justifiant sa 4e place au classement. Tout se jouera donc lors de la dernière journée.
Ce dernier match à domicile de la saison a une saveur particulière. Angers-Noyant joue gros. Le club angevin le sait, et n’hésite pas à utiliser les grands moyens pour soutenir les rouges : toutes les équipes de jeunes sont présentes sur le parquet pour accueillir « les rouges » pour cette rencontre clé. En cas de victoire, ou de défaite de Massy à Nanterre, les hommes du Président Maniable s’assurent le maintien. Les coéquipiers de Michal Baran débutent tambours battants, menant rapidement 2-0. Le début de match est serré, et les angevins font la course en tête. Il faut attendre la 22e minute pour voir un premier écart significatif : 12 à 9 pour les locaux, suite à un but heureux de Lukas Buchta.
Angers craque à deux reprises
Seulement les angevins vont complètement craqués lors de la fin du premier acte. Le contrecoup d’un début de match où les angevins ont « joué en surrégime » comme le reconnait David Peneau. Au score, ce temps faible va se payer cash. Ses joueurs vont concédés un cinglant 5-0, qui permet à Dijon de rentrer aux vestiaires avec un avantage de 14 à 13. Au retour des vestiaires, les locaux reviennent à 15-15, avant de se heurter à un Neboja Stojinovic en état de grâce. L’ancien portier de Montpellier et de Chambéry réalise des miracles, à l’image de ses mises en échec sur les tirs de Hadjali (36e) et de Eudaric (37e). Il permet à son équipe de s’envoler et de compter 5 buts d’avance (17-22).
… puis frôle l’exploit
Mais les 2 minutes infligées respectivement à Vernol (44e) et à Bonin (48e) permettent à Angers de se relancer. Les angevins reviennent à 23-24, devant 2 500 supporters gonflés à bloc. C’est alors que va arriver le tournant du match : Yoan Eudaric prend une pénalité de deux minutes très sévère et laisse ses partenaires en infériorité numérique (52e). Dijon reprend son avance et Angers ne reviendra pas. Avec la victoire de Massy à Nanterre, Angers n’a s’est sérieusement compliqué la tâche. Si la victoire de ce soir ne souffre d’aucune contestation, les noyangevins peuvent regretter la défaite du week-end dernier à Nançy. Les joueurs de David Peneau se déplaceront vendredi prochain chez le leader, Pays d’Aix. Il faudra maintenant un exploit ou sinon compter sur une victoire de ces mêmes dijonnais qui recevront Massy. A l’entraîneur angevin de conclure : « si Dijon reproduit vendredi prochain le même match qu’aujourd’hui, ça me parait compliqué pour Massy. Après dans le handball … »
Les réactions :
Denis Lathoud (entraîneur de Dijon) : « Nous avons joué le coup à fond, afin de finir 3e, ce qui permettrait de recevoir lors du match retour en play-off. On est là pour faire plaisir à personne. Lors du dernier match à la maison, il n’est pas question que l’on lâche quoi que ce soit. Angers a une équipe solide et pour moi, Massy est un cran en dessous. Sur le match de ce soir, on fait trop de cadeaux dans les 15 premières minutes. On perd sept ballons, sinon le reste du match, c’était bien. Juste, on prend deux fois deux minutes, mais nous avons su gérer ça sans paniquer. On s’est appuyé sur une défense au complet. Notre gardien de but a aussi été plus performant que le leur. »
David Peneau (entraîneur d’Angers-Noyant) : « La salle était pleine, c’est dommage … On avait face à nous une belle équipe de Dijon. Comme d’habitude, on pèche devant le but. Ils avaient un très bon goal, mais ça n’empêche pas qu’on ne les met pas au fond. On a pas assez le ballon, on précipite trop nos shoots, contre une équipe comme ça, ça ne pardonne pas. On n’a jamais été en mesure de les inquiéter. La première mi-temps, on était en surrégime par rapport à eux. On n’a pas réussi à assumer les duels tireur/gardiens de but, du coup ils en profitaient pour se projeter vite en contre-attaque. La sanction est immédiate contre une équipe qui a acquis de l’expérience en LNH. On savait avant le match, qu’on avait notre destin entre nos mains. Maintenant on ne l’a plus. Gagner à Aix, ça me parait compliqué, ils auront l’obligation de jouer pour assurer la première place. On devra compter sur Dijon. S’ils reproduisent vendredi prochain le même match qu’aujourd’hui, ça me parait compliqué pour Massy. Après dans le handball … Ce soir, on avait une belle salle. Les joueurs ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont de jouer dans une salle aussi pleine. »
Ahmed Hadjali (joueur angevin) : « On s’es mis en danger tout seul. Dijon avait à cœur de gagner pour assurer sa 3e place. Nous avons tout donné, mais en fin de match nous avons eu un peu de fébrilité. En plus, Dijon à l’habitude de gagner ses matchs au couteau. Je vois mal Massy s’imposer à Dijon. Il va falloir un concours de circonstances. On vit une saison ô combien compliquée. J’ai l’impression que les saisons se suivent et se ressemblent, pourtant on travaille et on se donne les moyens d’y arriver. »
Ilija Komnenovic (joueur angevin) : « Nous avons perdu contre une équipe bien plus forte, que ce soit au niveau de l’aspect défensif ou sur les contre-attaques. Nous avons tout le temps courru derrière. Ils gagnent le match sur leur expérience de LNH. A +1, ils n’ont pas paniqué et ont marqué ensuite deux, trois buts facilement. On a tout donné, mais Dijon a fait un match plein. Ils étaient plus forts, car ils ont vraiment bien défendu, avec un très bon goal. Leur défense était solide, j’avais l’impression de voir un mur qui se déplaçait … »
Skander Bouchkara (joueur angevin) : « C’est déprimant quand on voit la salle. Mais Dijon avait un super gardien de but et formait un gros bloc. Chaque but, il fallait vraiment aller le chercher. C’est un match qu’on voulait absolument gagner. On ne peut pas être satisfaits. Il y avait moyen de faire quelque chose, mais ils étaient solides .Contre ce genre d’équipe, il faut vraiment faire le minimum d’erreurs. On a raté quelques shoots immanquables, notamment des tirs à 6 mètres. A Aix, il va falloir donner tout ce qu’on a. Si on obtient la victoire, il n’y aura pas à regarder ce qu’à fait Massy. Sinon, on aura plus qu’à prier. »
Ludovic Aurégan