Angers
Christine Arron : « je croyais que c’était mes derniers championnats de France, mais vu que je n’ai pas gagné… »
Angers – Christine Arron, c’est la recordwoman d’Europe du 100m (10’’73 en 1998). A 38 ans, elle devait faire ses derniers tours de piste cette saison. Seulement, elle nous a confié que sa seconde place aux championnats de France pouvait remettre cette décision en question. Eléments d’explication.
Les minimas sont réalisés, objectif atteint ?
« Bien sûr, j’étais là avant tout pour faire les minimas pour les championnats d’Europe, ça c’est clair. Donc c’est bien déjà j’ai fait les minimas, je suis contente. »
Quelles étaient vos sensations sur cette course ?
« De bonnes sensations. Moins bonnes sur la deuxième parce que je rate mon départ. Je me redresse un peu tôt donc j’ai eu beaucoup de mal à prendre de la vitesse. Je la prends mais trop tard dans la course et c’est un petit peu court pour revenir sur les autres. »
Etes-vous tout de même satisfaite de vos championnats ?
« Oui, c’est quand même mes meilleures courses de la saison. Il y a de très bonnes choses sur la série, très bon départ. Beaucoup de rythme ensuite, j’ai gardé mon schéma de course parce que je suis bien parti. C’est ça qui est important. Donc j’ai senti que ça pouvait bien accélérer. D’ailleurs j’ai coupé un petit peu mon effort donc je sais que j’en ai sous le pied. Donc très bonnes sensations. »
Etes-vous un peu déçue de ta finale par rapport à ta demie?
« Bah oui ! Sur le départ c’est une déception technique parce que c’est une erreur technique. Ce n’est pas comme si j’étais bien partie et que dans la course j’avais manqué de vitesse. Ce n’est pas une question de travail. C’est vraiment une erreur technique au départ. »
Vous allez retrouver l’équipe de France dans un grand championnat, qu’est-ce que ça fait ?
« C’est bien, j’ai travaillé pour. Ce qui est important pour moi, c’est d’avoir une bonne santé, de pouvoir bien m’entraîner et là ça a été le cas cette année donc je pense que j’ai encore un potentiel pour descendre mes chronos. Et puis j’espère que pour Helsinki (les championnats d’Europe), je serais prête. »
C’est vos derniers championnats de France, c’est particulier ?
« Je croyais, mais je ne sais pas vu que je n’ai pas gagné… Je vais réfléchir. (rires) »
Quelles seront vos ambitions à Helsinki ?
« Déjà faire la finale bien sûr. Je ne connais pas trop le niveau européen, mais je vais essayer de me rapprocher du podium. Etre sur le podium, ce serait très bien. En tout cas pour moi c’est censé être un tremplin parce qu’il n’y a pas beaucoup de compétitions entre maintenant et le 6 juillet, date de la clôture des minimas. Donc je compte sur cette compétition pour descendre sous les 11’’20 ».
Il devrait y avoir une belle concurrence sur ces championnats.
« Oui. Je pense qu’en partant bien comme je l’avais fait en série, ça configure ma course complètement différemment et je sais que musculairement j’ai de quoi répondre. »
Vous pensez descendre jusqu’à combien ?
« Moins de 11’’20. Sur la série, j’ai fait 11’’27 et je pense que j’avais de la marge. »
Est-ce que pendant ces années galère, vous avez beaucoup douté ?
« J’ai douté seulement l’an dernier, parce que j’ai eu une mauvaise santé toute l’année dernière. J’ai eu l’impression d’avoir vieilli d’un coup parce que je n’étais même pas sportive. J’étais fatiguée tout le temps, j’étais en surentraînement. J’avais une mauvaise analyse. Je ne m’entraînais pratiquement pas ne pas être en surentraînement. Donc, ouais là j’ai un petit peu douté. Mais pas les autres années. C’était juste une question de santé. A la fin de 2011, j’ai récupéré, je me sentais beaucoup mieux et plus on en fait, plus ça va. Et puis l’an dernier, en m’entraînant je ne progressais pas du tout. Je n’avais jamais connu ça. »
Résurrection, c’est donc un peu fort si je comprends bien ?
« Ouais, on peut dire ça. Je n’étais pas en bonne santé on va dire. Je ne peux même pas dire que sportivement je n’étais pas bien puisque j’étais fatiguée. Je me réveillais fatiguée sans faire de sport. Donc je n’avais rien à attendre. Déjà là, il faut que je reste en bonne forme. »
Ludovic Aurégan