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La Traviata de verdi, Version « Angers Nantes Opéra » débarque au Quai à Angers les 16 et 18 juin prochain.

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Credit ©Jef Rabillon – Extrait de la Traviata de Verdi

La célèbre Traviata de verdi,Version « Angers Nantes Opéra » débarque au Quai à Angers les 16 et 18 juin prochain.

Avec une mise en scène d’Emmanuelle Bastet et sous la direction de Roberto Rizzi Brignoli, « Emmanuelle Bastet poursuit avec la Traviata son parcours quasi sans faute sur les scènes d’Angers Nantes Opéra. Sombre et métaphorique, sa vision de l’opéra de Verdi évite les pièges de la convention, et trouve un reflet sans concession dans la direction de Roberto Rizzi Brignoli. » s’enflamme altamusica pour cette nouvelle production d’ANO.

« Les courtisanes se cachaient pour mourir quand la passion leur donnait enfin une raison de vivre. D’avoir trop aimé leur liberté, elles avaient perdu la liberté d’aimer. Ainsi de Violetta, la dévoyée. Grisée de son succès auprès d’hommes qui l’adoraient autant qu’elle les méprisait, rieuse égarée dans les salons du plaisir et la futile compagnie de trop bruyantes assemblées, elle s’était oubliée. Mais il avait suffi qu’un Alfredo, transi de sentiments, forçât les riches velours de sa vénale insouciance et lui parvînt au coeur pour qu’elle lui abandonnât aussitôt une fleur de camélia. Plus encore, sa vie. Avant que l’une et l’autre ne finissent par se faner. Dès les premières notes de son ouverture, limpide et grave, Giuseppe Verdi mène au drame final. Ni l’entrain des fêtes, ni les joyeux éclats du choeur, ne distrairont sa musique de la romantique noirceur dans laquelle il a voulu que vive et meure La Traviata. Le fol amour peut bien s’y chanter magnifiquement, l’éphémère espoir adoucir les plaintes, Violetta est condamnée à bouleverser. »

Alexandre Dumas fils affirme que, « n’ayant pas encore l’âge où l’on invente », il « se contente de raconter », précise que « la personne qui [lui] a servi de modèle pour l’héroïne de La Dame aux camélias se nommait Alphonsine Plessis, dont elle avait composé le nom plus euphonique et plus relevé de Marie Duplessis ». Évidemment, cette star des courtisanes, aperçue au théâtre quand ils ont vingt ans, qui bouleverse sa vie quelques mois avant de pimenter celle de Liszt, de devenir comtesse de Perrégaux et, ruinée par trop de dissipations, de mourir de phtisie à vingt-trois ans, est l’une des sources d’inspiration de son roman. Pourtant, ce recours au « vécu » participe aussi d’une autre préoccupation, purement esthétique, celle de peindre l’époque avec une vérité qui augure un naturalisme que Zola portera au plus cru avec Nana.

Giuseppe Verdi assiste à la pièce, adaptée par Dumas de son roman, l’année qui suit la création à Paris. Deux ans plus tard, elle est La Traviata qu’une prude direction de La Fenice de Venise exige de présenter comme un drame du début du XVIIIe siècle pour en diluer le propos audacieux en des temps révolus quand le compositeur tient à ce qu’elle soit, pour la première fois sur la scène lyrique, un reflet sans concession de la société de son temps. Son voeu ne sera exaucé qu’en 1906, cinq ans après sa mort.

Les faiblesses du coeur rapprochent romancier et compositeur, mais la brève passion du jeune Dumas n’est pas la mure liaison que Verdi entretient au même moment avec la chanteuse Giuseppina Strepponi. Il n’y a pas chez Verdi cette haine du péché que nourrit depuis l’enfance le fils illégitime d’Alexandre Dumas pour celles, comme les nombreuses que fréquentait son père, dont « le corps a usé l’âme, les sens ont brûlé le coeur, la débauche a cuirassé les sentiments ».

Au contraire, Verdi aime son héroïne autant qu’il aime Giuseppina, celle qu’il épousera en 1859 pour l’imposer à la bonne société qui la méprise. Il semble souffrir son martyre, aimer comme elle aime, et quand il dit de Paris « qu’au milieu d’un tel vacarme il [lui] semble être dans un désert », on croirait entendre sa Violetta. La mort de sa mère en 1851, ses ennuis financiers du moment, le rendent encore plus sensible au destin de La Traviata à laquelle il offre ainsi une telle modernité, une telle véracité, que les plus grandes chanteuses rêvent depuis de l’incarner, de retrouver l’émotion que Verdi y a laissée : « J’ai adoré cet art, et je l’adore toujours ; quand tout seul, je me débats avec mes notes, mon coeur bat, les larmes me coulent des yeux, mes émotions et mes joies passent toute description ».

Nouvelle production de la Traviata de Verdi dans une mise en scène d’Emmanuelle Bastet et sous la direction de Roberto Rizzi Brignoli à Angers Nantes Opéra.

Giuseppe Verdi (1813-1901)

La Traviata, opéra en trois actes (1853)

Livret de Francesco Maria Piave d’après la Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils

Chœur d’Angers Nantes Opéra

Orchestre National des Pays de la Loire

direction : Roberto Rizzi Brignoli

mise en scène : Emmanuelle Bastet

décors : Barbara de Limburg

costumes : Véronique Seymat

éclairages : François Thouret

Avec :  Mirella Bunoaica (Violetta Valéry), Edgaras Montvidas (Alfredo Germont), Tassis Christoyannis (Giorgio Germont), Leah-Marian Jones (Flora Bervoix), Cécile Galois (Annina), Christophe Berry (Gastone, visconte de Letorières), Laurent Alvaro (Barone Douphol), Pierre Doyen (Marchese d’Obigny), Frédéric Caton (Dottor Grenvil), Boo Sung Kim (Giuseppe).

 

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