Cholet
Propos de Gilles Bourdouleix.Réactions des partis politiques angevin
En déplacement sur un campement des environs de Cholet, le maire, Gilles Bourdouleix, a laissé échapper que le dirigeant nazi n’en avait «peut-être pas tué assez». L’élu dément ces propos, l’UDI les «condamne».
Selon l’AFP, le président de l’UDI, Jean-Louis Borloo « condamne les propos de Gilles Bourdouleix évoquant Hitler, et saisit la direction de l’UDI ».
Réaction de Jean-Louis Borloo, Président de l’UDI aux propos de Gilles Bourdouleix
« Quelles que soient les provocations bien réelles et inacceptables dont a été victime le député-maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, rien ne justifie pour autant les propos qui auraient été apparemment tenus par ce dernier à en croire le son mis en ligne par le Courrier de l’Ouest cet après-midi. Je les condamne de la manière la plus formelle et saisit le comité exécutif de l’UDI pour les suites inévitables à donner. », écrit le président de l’UDI dans un communiqué.
Interrogé par l’AFP lundi avant la mise en ligne de ces propos, Gilles Bourdouleix a nié les avoir tenus, indiquant avoir répliqué aux gens du voyage «que si j’avais été Hitler effectivement, ils seraient morts», alors que des gens du voyage lui avaient fait le salut hitlérien, selon lui. L’élu a indiqué lundi matin, dans un communiqué, avoir «déposé plainte pour diffamation, atteinte à l’honneur et atteinte à l’image» contre Le Courrier de l’Ouest et menacé de poursuivre pour diffamation «toute personne qui relayera ces propos mensongers».
Du côté du parti socialiste angevin, une démission du maire de Cholet s’impose « La République française, marquée par la Résistance, ne peut tolérer de tels propos, contraires aux valeurs et à l’histoire nationale.Les socialistes de Maine-et-Loire condamnent fondamentalement ces faits et appellent les républicains de l’UMP et de l’UDI à prendre les mesures qui s’imposent.Le départ de Gilles Bourdouleix est devenu une évidence. » et chez les jeunes socialistes, « on a la nausée » « Les Jeunes Socialistes sont horrifiés par les propos nauséabonds quoi Hitler n’en a peut être pas tué assez… » à propos des gens du voyage installés dans un champ de sa commune.
C’est la plus abjecte des déclarations qui montre encore une fois la porosité de la droite à l’héritage raciste de l’extrême droite. L’UDI n’a aucune leçon à donner en matière d’exemplarité et suit le chemin de l’extrême-droitisation emprunté par l’UMP ces dernières années. Nous appelons Jean-Louis Borloo à exclure immédiatement cet élu de son parti.
Encore une fois les responsables politiques de droite républicaine doivent prendre leurs responsabilités et dénoncer ces propos qui rappellent les heures sombres de la collaboration et les propos controversé de Jean Marie Le PEN sur les chambres à gaz. »
Même son de cloche du côté des élus PS à la région « Gilles Bourdouleix a franchi la ligne jaune… Une fois de plus, une fois de trop ! Depuis le temps que nous tirons la sonnette d’alarme sur les dérapages à répétition du Maire de Cholet et Président de la Communauté d’Agglomération du Choletais, nous savions déjà que le personnage est capable de toutes les dérives les plus inacceptables et que, tant ses propos que ses attitudes le placent dans la catégorie des élus indignes de la République. »
Chez les écologistes , on dénonce une inquiétante dérive « Depuis plusieurs mois, le maire de Cholet ne passe pas une semaine sans parader dans la presse avec un seul et unique moteur : la provocation. Que ce soit à propos des gens du voyage, du mariage pour tous, de ses échanges avec le Préfet et d’autres sujets encore, il se laisse aller de plus en plus vers l’agressivité et la polémique. »
Au centre et au Rassemblement citoyen, dénonce des propos scandaleux d’un élu de la République Française. « Une fois de plus, Gilles Bourdouleix député Maire UDI de Cholet sous la responsabilité de son mouvement, (dont le Président n’est autre que Jean-Louis Borloo et du représentant départemental Laurent Gérault), n’hésite pas stigmatiser et à appeler à l’extermination d’une frange de la population Française, pour assouvir son petit combat avec l’actuel Préfet de Maine et Loire qui lui refuse l’entrée de Bégrolles en Mauges au sein de la CAC du Choletais dont le même Gilles Bourdouleix est également le Président. Le flux des gens du voyage est sous la responsabilité des Préfectures mais également des Maires des communes. Si le respect de la loi, doit être suivi par les gens du voyage, il en est également de même avec les Maires. La perte de moyens menant à de tels propos, n’est pas digne d’un élu de la République et est même dangereux dans le climat actuel. Si Monsieur Bourdouleix, ne se sent plus capable d’assumer tous ses mandats, Le Rassemblement Citoyen l’invite à n’en conserver qu’un seul, comme devrait faire chaque élu responsable.
Nous appelons l’UDI à une précision écrite, sur le mode de pensée au sein de son mouvement, et lui rappelons que l’UMP chasse déjà sur les terres du Front National. »
Au NPA, on a à peu près la même vision » l’action de G. Bourdouleix participe depuis longtemps d’un climat détestable marqué par l’intolérance, le racisme et la mise en avant de boucs émissaires. C’est néanmoins un nouveau seuil des plus significatif et des plus honteux dans la longue liste de provocations réactionnaires du maire de Cholet qui viendrait d’être franchi. Car la phrase abjecte incriminée ne peut en rien être excusée par un coup de colère, surtout de la part d’un responsable politique. A sa manière, elle banalise les effroyables meurtres de masse commis par les bourreaux nazis et les justifie. »
Pour le PCF, Le député Maire de Cholet, « une fois de plus, une fois de trop, dérape avec des propos outranciers et gravissimes. La saisine de la justice pour apologie de crimes contre l’Humanité est totalement justifiée. Elle montre la porosité de plus en plus évidente et répandue entre idées de droite et de l’extrême droite, préoccupante pour tous les républicains. La meilleure sanction que l’on puisse appliquer à Mr Bourdouleix est entre les mains des citoyens de Cholet : ils ne méritent pas d’avoir un maire comme cela qui cause du détriment à ses habitants. Nous appellons les choletais à faire battre Mr Bourdouleix aux prochaines élections municipales. Le PCF s’y emploiera sans modération ! Plus généralement, nous appellons les citoyens et les forces de gauches à être extrêmement vigilants à tous ces rapprochements idéologiques et alliances électorales entre droite et FN qui commencent à se développer dans notre pays faisant flotter comme un vieux souvenir des années 30. Préoccupant …Nous nous appliquerons donc à monter à nos concitoyens que l’avenir n’est pas dans ces idées nauséabondes et dangereuses pour tous. »
Pour Jacques Auxiette, « c’était prévisible ! ».
Aujourd’hui, la France découvre, à travers les propos honteux et inadmissibles de Gilles Bourdouleix, le comportement anti-républicain d’un élu de la Nation. Pourtant, ces faits n’ont rien d’un dérapage et cette énième provocation cause aujourd’hui un profond malaise et, je l’espère, un choc irréversible dans le Choletais » souligne Jacques Auxiette, Président de la Région des Pays de la Loire.
Jacques Auxiette rappelle que Gilles Bourdouleix est coutumier du fait quand il s’agit de ne pas respecter les plus élémentaires principes républicains vis-à-vis de son opposition locale, vis-à-vis de la collectivité régionale mais aussi vis-à-vis des représentants de l’Etat. « Aujourd’hui, confronté à une situation sensible, il invoque les heures les plus odieuses de notre histoire pour justifier sa ligne politique et révéler sa véritable personnalité », dénonce le Président de la Région.
Depuis plusieurs années, et il y a encore quelques jours, Jacques Auxiette ne cesse de dénoncer les comportements inadmissibles de l’élu choletais. « La récente adhésion de Gilles Bourdouleix à une formation politique dite modérée n’a en rien fait varier le député-maire de Cholet dans ses éructations ou dans ses attitudes sectaires » note le Président du Conseil régional.
« L’intolérable est arrivé dimanche 21 juillet dernier. Cette situation nuit maintenant gravement aux Choletaises et aux Choletais, et je ne doute pas qu’ils sauront en tirer toutes les conséquences dans les mois qui viennent » conclut Jacques Auxiette.