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Public, privé : des « inégalités scandaleuses » dans les lycées à Angers, durant la crise du COVID, dénonce la FCPE.

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Archive Credit FR – Les élèves du Lycée Jean Bodin.

Deux poids, deux mesures. Le régime de l’alternance dans les lycées publics ne s’applique pas dans les lycées privés, qui maintiennent 100% des cours en présentiel pour tous leurs élèves. Avec pour objectif, le même examen : le bac, organisé dans des conditions de plus en plus inégalitaires. Cette situation choque la FCPE (49) qui demande l’application des mêmes règles pour tous.

1ère fédération de parents d’élèves dans l’enseignement public, la FCPE redoutait déjà que la crise sanitaire liée à l’épidémie de COVID-19 ne creuse davantage les inégalités sociales et ne menace l’égalité des chances entre les élèves.

Mais l’information qu’elle apporte aujourd’hui jette un vrai pavé dans la mare !

Selon les responsables angevins de la FCPE, de nombreux lycées privés confessionnels s’exonèrent purement et simplement des règles de fonctionnement mises en vigueur depuis novembre dernier dans les établissements publics pour lutter contre la contagion.

L’alternance y est imposée pour limiter la présence de tous les élèves en même temps… sauf que ce protocole n’est pas du tout respecté dans les lycées privés, qui font venir l’ensemble de leurs élèves en cours (en classe de seconde, première et terminale), comme si de rien n’était !

« On n’y croyait pas ! C’est une affaire très grave, qui soulève beaucoup de questions, à commencer par la rupture d’égalité entre les élèves, car il est clair que les lycéens du public sont évidemment pénalisés et défavorisés dans cette histoire. On sait bien que le téléenseignement n’est en rien comparable pédagogiquement au cours dispensé par le professeur dans sa classe », explique Jean-Baptiste Lalanne, coprésident départemental de la FCPE.

Et la différence est tout sauf négligeable : on évalue le delta entre les lycées à environ 230 heures de cours par élève, depuis novembre… au détriment des élèves du public. Pour la FCPE, c’est inadmissible. Tout cela se fait dans la plus complète indifférence du Rectorat, chargé pourtant de contrôler ces établissements privés « sous contrat » avec l’Etat.

A la Fédération de parents d’élèves, Jocelyn Rio, autre responsable départemental, parle même de véritable «perte de chance » pour les élèves des lycées publics. Il pointe « ce bac 2021, rendu encore plus inégalitaire avec une note composée à 82% par le contrôle continu », comme vient de l’annoncer le Ministère.

Sur un même territoire, les enfants -selon qu’ils fréquentent tel ou tel lycée- ne sont donc pas logés à la même enseigne. Les enjeux ne sont pas anecdotiques : la préparation au baccalauréat (en réalité dès la classe de seconde) préfigure aussi l’entrée dans le supérieur avec ParcourSup et une sélection renforcée entre les élèves. La FCPE prend l’image du coureur de fond à qui l’on ajoute un sac de cailloux sur les épaules, tandis que le concurrent venu du privé est gratifié d’une avance dès la ligne de départ. C’est complètement déloyal !

Les lycées privés ne jouent pas le jeu, alors que rien ne justifie la légèreté de ces établissements privés au regard de la lutte contre le COVID. « Leurs bâtiments ne sont pas plus vastes et leurs lycées pas mieux dotés en personnel. On y voit une forme de cynisme de la part de la direction de ces lycées ; ils ne font pas société et privilégient d’abord leurs propres intérêts, alors que tout le monde ailleurs subit cette crise et fait des efforts, c’est scandaleux ! », poursuit Florence Prudhomme, coprésidente départementale de la FCPE.

La FCPE (49) entend interpeller les autorités à ce sujet (Rectorat, Préfecture, Région, ARS), elle va également déposer des motions dans tous les Conseils d’administration des lycées publics qui se tiennent prochainement et invite l’ensemble des parents d’élèves de ces lycées à se joindre à elle, pour exiger l’application de la même règle pour tous et la fin de ce « deux poids, deux mesures ».

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