Angers
Gestion. Le Conseil général de Maine-et-Loire s’en sort bien, seul bémol, les investissements !
Trois semaines avant le premier tour des élections départementales, BFM Business est revenu sur la gestion des conseils généraux sortants. Un classement des départements les mieux gérés a ainsi été dressé, prenant en compte différents facteurs : dépenses de fonctionnement, impôts, endettement, etc. Le Maine-et-Loire termine 26ème sur 81. Pas si mal en fait !
Chaque année, les élus départementaux ont à gérer 80 milliards d’euros de budget. En s’appuyant sur les budgets primitifs de 2014 publiés par le Ministère de l’Intérieur, BFM Business a retenu sept critères de jugement, ramenés ensuite en euros par habitant : les dépenses de fonctionnement, les charges de personnel, les impôts locaux, les dépenses d’investissement, celles pour les collèges, celles pour les routes, et l’endettement. Les dépenses concernant l’aide sociale n’ont pas été prises en compte puisque leur gestion dépend de l’Etat et non des conseils généraux.
Le Maine-et-Loire 26ème sur 81.
Selon BFM Business, le Maine-et-Loire termine 26ème, entre la Gironde et les Pyrénées Orientales. Si le département s’en sort bien au niveau des dépenses de fonctionnement, des charges de personnel et des impôts locaux, il reste bon dernier pour ce qui est des dépenses d’investissement.
Dépenses de fonctionnement : 3ème avec 708 euros par habitant.
Les dépenses de fonctionnement regroupent : les charges de personnel, les dépenses sociales, les dépenses de gestion courante.
Dépenses d’investissement : dernier avec 141 euros par habitant.
Ces dépenses concernent pour la plupart les routes et les collèges.
Charges de personnel : 7ème avec 144 euros par habitant.
Charges concernant les fonctionnaires départementaux.
Impôts locaux : 9ème avec 276 euros par habitant.
Les principaux impôts locaux prélevés par les départements sont : la taxe foncière sur le bâti, (à la charge des propriétaires), et la Contribution à la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), qui a remplacé en partie la taxe professionnelle.
Dépenses pour les collèges : 61ème avec 54 euros par habitant.
Les départements gèrent les collèges depuis plus de trente ans, ce sont eux qui les subventionnent.
Dépenses pour la voirie : 55ème avec 65 euros par habitant.
Ces dépenses concernent principalement la construction ou la remise en état de routes.
Endettement : 51ème avec 149 euros par habitant.
Il s’agit ici du stock de dette pour emprunt au 1er janvier 2014. Bien que la situation financière des départements soit contrastée, la hausse de l’endettement est quasi-générale.
Pour Grégory Blanc, Premier Secrétaire du PS en Maine-et-Loire et conseiller général , c’est un « Un classement hasardeux, sur un prévisionnel fallacieux » . »Il faut en effet se souvenir : à la différence de la plupart des autres départements, il a fallu au cœur de l’été recourir à de nouveaux emprunts pour boucher les trous ! (le nouveau Président -ancien vice-président chargé des Finances- ne parlait-il pas pudiquement de « nombreuses découvertes » ?). Ce budget prévisionnel manquait pour le moins de « sincérité ». On en paie aujourd’hui la facture !
Notre Département est considéré comme un Département parmi les mieux dotés par l’Etat (il doit reverser au fonds national de péréquation pour plus de solidarité entre départements).
Mais, après remboursement, il se retrouve finalement au fond de la classe. Sa dette plombe sa capacité à rembourser : la spirale négative est là. Il nous faut innover, arrêter de s’éparpiller (Terra Botanica,…) et recentrer l’action, sur son cœur de métier : le Vivre Ensemble, la cohésion sociale, et l’aménagement du territoire, pour créer de réelles synergies avec les autres collectivités. »
Pour Jean-Luc Rotureau, conseiller général. Ma réaction à ce classement est conforme à tout ce que j’ai dit jusqu’ici et que je dirai en campagne électorale. » Le département a relativement bien maîtrisé ses dépenses de fonctionnement mais n’a pas sur limiter son endettement, ce qui le laisse aujourd’hui dans une situation difficile, notamment dans l’incapacité d’investir de manière importante ».
Le président Christian Gillet, au nom de la majorité départementale, s’en félicite et tient à réaffirmer sa politique de gestion rigoureuse dans un contexte économique tendu et contraint.
« Nous maîtrisons nos difficultés financières dont le gouvernement socialiste est le principal responsable, explique Christian Gillet. Tous les Départements subissent des effets de ciseaux avec une baisse brutale et forte des dotations de l’Etat (DGF : -11,5 millions d’euros) et une augmentation des dépenses sociales obligatoires. C’est le cas notamment du RSA et ses 80 millions d’euros pour 2015 qui ne seront compensés par l’Etat. » « Comment faire confiance à cette gauche et à tant de promesses non tenues : l’inversion de la courbe du chômage, la relance de la croissance, la diminution de la dette, l’investissement en panne, nos entreprises laissées à l’abandon… », conclut Christian Gillet.