Présidentielles 2012 : François Bayrou à l’assaut de l’Elysée

François Bayrou combatif à Angers

En meeting à Angers, François Bayrou  s’est montré combatif devant près de 1 500 sympathisants. Il en a profité pour attaquer les deux favoris : Nicolas Sarkozy (UMP) et François Hollande (PS) en dénonçant les deux principaux partis qu’il juge « coresponsables » de la situation économique actuelle.

Reçu par les principaux élus locaux du Modem, Xavier Coiffard (élu à Cholet), Laurent Gérault (élu à Angers et Conseiller Régional), François Zocchetto (sénateur de la Mayenne) et Jean Arthuis (Président du Conseil Général de la Mayenne et sénateur), François Bayrou a attiré les foules. Près de 500 personnes n’ont pas pu rentrer dans un Centre des Congrès archi-complet pour la réception du troisième homme de 2007. Pendant plus d’une heure, le candidat du Modem a livré sa vision sur l’état actuel de la France. Un pays « au bord d’un accident grave ». Une situation qui lui rappelle 1958, période où « comme aujourd’hui, la France présentait un déficit du commerce extérieur ». François Bayrou entend remettre de l’ordre dans les finances de la France : « je ne ferais pas un discours sans appeler mon pays à choisir de rééquilibrer les finances de la France, sans quoi cette dette se fera sur le dos de nos enfants ».

François Bayrou : « Les autres candidats ignorent les principales mesures qui blessent notre pays »

A ses yeux, il ne faut pas chercher très loin pour trouver les coupables : le PS et l’UMP. « Leurs deux partis sont coresponsables de la situation actuelle et sont entrain de proposer son aggravation » à déclaré le leader centriste, en dénonçant des « réformes à coup de millions ou de milliards » qui arrivent une à une, mais surtout « sans cohérence » à chaque meeting. Aux yeux de François Bayrou, il faut au contraire « réduire les dépenses publiques pendant deux ans pour supprimer le déficit du pays ». Un déficit dû à « une balance commerciale qui s’effondre ». Il devrait atteindre les 75 milliards d’euros (selon Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat au commerce extérieur, en septembre 2011) pour l’année 2011. Des chiffres aux allures de menaces pour le candidat du Modem : « prenons garde à ce que ça n’explose pas chez nous aussi ». Autre sujet clé de son programme : l’éducation. « La chose la plus importante est la maitrise de la lecture et de l’écrit de la langue française […] La langue est la clé de tout » rappelle le troisième homme de 2007. Pour y parvenir, François Bayrou compte « non pas recruter 60 000 enseignants, mais consacrer la moitié de l’école primaire à la maîtrise de la langue française ».

Une candidature en retard par rapport à celle de 2007

Un meeting à Angers qui a attiré les foules, où certains sont venus « par simple curiosité », tandis que de nombreux militants Modem sont venus des quatre coins de la région pour soutenir « le candidat du changement ». Au final, une heure de discours qui s’est conclue par la traditionnelle Marseillaise, puis par un bain de foule dans le hall du Centre des Congrès, avec les nombreux spectateurs qui n’ont pas pu rentrer dans la salle. Venu pour « gagner des voix », le candidat centriste pouvait compter sur le soutient de ses sympathisants, à l’image de l’ancien ministre de l’économie, Jean Arthuis : « nous sommes avec toi, François. Tu incarnes l’esprit de résistance ». Un soutien dont il a bien besoin, avec des intentions de vote allant de 10,5 à 12,5%, selon les instituts, contre 17% à la même époque il y a cinq ans. Une situation qui n’inquiète pas plus que cela François Bayrou qui rappelle que « De Gaulle était à 11 % en février 1958, et qu’en mai les électeurs se tournaient vers lui ».

Ludovic Aurégan

La vidéo du meeting d’Angers 
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