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Municipales – Angers.Quelles sont les raisons d’un tel contraste entre les deux sondages ?

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Christian Pihet, professeur de Géographie sociale à l'Université d'Angers nous propose un état des lieux global de la situation politique actuelle de la ville d'Angers.

Christian Pihet, professeur de Géographie sociale à l’Université d’Angers 

Les deux derniers sondages sur les résultats des élections municipales à Angers (TNS Sofres-Sopra Group pour Le Nouvel Observateur et RTL et IPSOS pour France 3) ont abouti à des résultats antagonistes. Christian Pihet, professeur de géographie sociale et politique à l’Université d’Angers, nous éclaire sur les raisons de cette divergence des résultats.

Pour remettre les choses dans leur contexte, le sondage TNS Sofres donne 50% des voix chacun aux candidats PS et UMP en cas d’affrontement au deuxième tour alors que le sondage Ipsos donne l’UMP Christophe Béchu vainqueur avec 54% des suffrages si les deux candidats étaient amenés à s’affronter le 30 mars. Il existe également des divergences sur les résultats au premier tour et en cas de triangulaire avec le dissident PS Jean-Luc Rotureau.

Selon Christian Pihet, la principale raison de cet écart de résultats vient d’une taille des échantillons insuffisante (environ 600 personnes interrogées). Il peut ainsi y avoir ainsi un risque de surreprésentation ou de sous représentation de tel ou tel électorat. Une taille d’échantillon insuffisante entraîne alors « des problèmes statistiques et mathématiques ». L’échantillon doit être constitué d’environ 1000 personnes pour que le sondage sois plus précis. De plus, en ce qui s’agit des écarts sur les scores du premier tour, Christian Pihet précise qu’un sondage portant sur un choix binaire (deux candidats) est toujours plus réaliste que lorsque les sondés ont le choix entre une multitude de candidats (ici 9 pour le premier tour !). Enfin, Angers est aussi une ville où le centre-ville vote en masse à droite alors que les quartiers sont plus majoritairement de gauche, les critères géographiques sont donc à prendre avec une grande précaution.

Il note également que certains résultats sont très peu probables, comme un score si faible du candidat UDI Laurent Gérault (2% seulement au premier tour selon le sondage Ipsos) ou encore un report des voix nul FN-PS si Frédéric Béatse se qualifiait au deuxième tour et que son concurrent frontiste n’y était pas présent. Tout cela revient, selon lui, au problème de la taille de l’échantillon. Le plus surprenant, le fait que Jean-Luc Rotureau obtienne exactement le même suffrage entre le premier et le deuxième tour en cas de triangulaire.

Selon lui, le fait que le PS dirige la ville depuis 1977 n’aura pas vraiment d’impact, du fait que Frédéric Béatse ait renouvelé sa liste et que surtout trois maires se soient succédé. Les paramètres qui vont cependant rentrer en compte sont l’abstention « qui pénalise souvent les partis de gauche » et surtout la division avec pas moins de cinq listes de gauche, six avec celle du maire actuel.

En conclusion, la gauche divisée pourrait perdre la mairie d’Angers. Constat lapidaire : la gauche unie obtiendrait 51% des suffrages au premier tour selon le sondage Ipsos, la liste de Béatse en obtient seulement 26% selon le même sondage. Même si il est raisonnable de penser que la liste de Jean-Luc Rotureau ait capté une partie de l’électorat centriste.

Quentin Pasquiou

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