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Ilija Komnenović : la force tranquille d’Angers-Noyant

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Rencontre avec le gardien serbe d’Angers-Noyant, Ilija Komnenović. Réputé comme l’un des meilleurs portiers de Pro D2, il porte la défense de l’ANHBC à bout de bras cette saison. Retour sur ses débuts en Serbie jusqu’à son arrivée dans l’hexagone, analyse sur le maintien avec Angers-Noyant et incertitude sur son avenir. Dans toutes les situations, le serbe sait rester modeste…Pouvez-vous présenter votre parcours en quelques mots, pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

 » J’ai commencé le handball quand j’avais 10 ans, en Serbie. J’ai joué là-bas jusqu’en 2005. En 1998, j’étais le plus jeune gardien de la D1 serbe et j’ai été sélectionné en équipe espoirs de Serbie. J’ai joué un peu partout dans mon pays, en D1 mais aussi en D2 puis j’ai fini par rejoindre l’Etoile Rouge de Belgrade. Après avoir fait mes classes en Serbie, j’ai signé mon premier contrat en France avec l’équipe de Gonfreville l’Orcher (Nationale 1) dans laquelle je suis resté pendant deux saisons. Après cette expérience, j’ai absolument voulu changer de niveau puisque j’estimais que j’avais le potentiel pour jouer un peu au-dessus. J’ai donc signé dans le club de Besançon qui était monté cette année-là en D2. Après deux saisons concluantes, je suis venu rejoindre Angers-Noyant avec laquelle je joue cette année ma troisième saison.  »

En championnat, la dernière victoire face à Pontault-Combault vous a permis de prendre un peu l’air au classement. Selon vous, cela va-t-il provoquer un déclic dans l’optique du maintien ?

 » C’est sûr que cette victoire nous a donné de l’air puisque c’était « un match de la mort », comme on aime le dire. Elle était d’autant plus importante pour nous du fait que nous jouions à domicile. Dans les vestiaires, nous avons senti un vrai relâchement par rapport à la pression d’avant-match, notamment avec la victoire de quatre buts qui nous a permis de passer devant Pontault-Combault au goal-average particulier, ce qui est capital dans ce championnat très serré. Par contre, c’est peut-être trop tard pour le « déclic » parce qu’il ne reste que cinq matchs mais le plus important reste le maintien et quand on fait les comptes, il nous faut encore deux victoires pour l’acquérir. Nous avons largement les moyens de le faire puisque nous jouons encore deux fois à domicile. En tout cas, cette victoire va nous permettre de jouer la fin de saison de manière un peu plus libérée.  »

Vendredi soir vous affrontez un gros client, Mulhouse… Dans quel état d’esprit abordez-vous ce match ?

 » Comme j’ai l’habitude de le dire, ces genres de matchs sont les plus faciles à jouer puisque nous n’avons absolument rien à perdre. Nous n’avons aucune pression sur les épaules, nous allons à Mulhouse pour simplement bien jouer au handball. La pression, elle était sur nos épaules samedi dernier puisque nous avions peur de mal jouer, de faire des fautes. Vendredi c’est différent, nous avons vraiment tout à gagner. En faisant un bon résultat là-bas, on sera pratiquement maintenus et même si nous sommes conscients que Mulhouse reste favori, une surprise est possible.  »

Sur un plan plus personnel, la plupart des acteurs de la Pro D2 vous considèrent comme l’un des meilleurs gardiens du championnat. Que pensez-vous de cette distinction ?

 » Je n’aime pas trop parler de mes titres et de mes statistiques personnelles. Le handball est d’abord un sport collectif dans lequel les résultats de l’équipe sont primordiaux. Par exemple, j’ai figuré dans les cinq meilleurs gardiens de D2 ces deux dernières saisons mais nous sommes descendus chaque année donc ça ne veut pas dire grand-chose. Mais c’est vrai que pour l’instant je fais une bonne saison, peut-être meilleure que l’année dernière. Je suis actuellement dans les deux ou trois meilleurs gardiens du championnat et le premier au niveau des arrêts. Ceci dit, c’est le travail de toute l’équipe car j’ai aussi une bonne défense devant moi, la quatrième du championnat. Dès qu’il y a une bonne défense, forcément il y a un bon gardien.  »

Etant donné votre bonne saison, avez-vous des contacts avec des équipes de l’échelon supérieur ou comptez-vous poursuivre l’aventure avec Angers-Noyant ?

 » Je suis encore sous contrat pendant un peu plus d’un an, jusqu’en juin 2013. Cela dépendra des résultats… Pour l’instant je me sens très bien ici, je vis bien et ma famille est bien installée sur Angers. Malgré tout, je reste un joueur professionnel et mon avenir n’est pas certain. J’espère déjà que, cette année, nous allons nous maintenir et que nous allons garder une bonne ossature pour repartir du bon pied la saison prochaine et pourquoi ne pas même se renforcer encore un peu. Cette année, déjà nous avons de bons joueurs et quand vous regardez le classement, ça se joue à peu de choses. Par exemple, comparez notre équipe et celle de mon ancien club Besançon. Eux, ils ont eu quatre victoires d’un but et nous cinq défaites d’un but. La seule différence est que Besançon est à deux points des play-offs et nous à deux points de la relégation. Cette saison se joue sur des détails.  »

Et au niveau international, avez-vous toujours l’espoir que vos bonnes performances soient récompensées par une sélection en équipe de Serbie ?

 » Pour être franc, non. C’est très difficile, la Serbie a déjà beaucoup de très bons gardiens partout en Europe. Darko Stanić a été élu meilleur gardien du Championnat d’Europe en Serbie et figure dans le top 5 des meilleurs gardiens du Monde. Même en D1, vous avez quelques gardiens serbes qui ont un très haut niveau. C’est sûr que c’était mon rêve quand j’étais plus jeune puisque j’y ai déjà un peu goûté lorsque j’évoluais en équipe espoirs de Serbie mais je n’ai jamais joué pour l’équipe sénior. Nous sommes un pays qui possède une culture pour les très bons gardiens et une nouvelle génération de jeunes serbes arrive. Moi j’ai 32 ans, ce n’est pas mon objectif et pour tout vous dire, je n’y pense pas trop. Mais si un jour si j’évolue en première division et que j’effectue une bonne saison, alors pourquoi pas !  »

Guillaume Murian

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