Culture

Gérard Pilet : Un homme politique vivant pour la culture.

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Crédit Paul Grandsard -Le chabada, Premiers Plans .... c'est lui

Angers – Gérard Pilet, 67 ans, et actuellement conseiller général de Maine et Loire s’est entretenu avec nous afin de nous raconter sa carrière politique et associative.

Fils d’un père cheminot et d’une mère, mère au foyer, cet ainé d’une famille de 7 enfants, Gérard Pilet a commencé sa carrière politique en 1969 en travaillant à la Caisse d’Allocation familiale. Il cherche à cette époque à mettre une démarche sociale citoyenne dans le quartier de Monplaisir. Son envie de s’engager dans la vie politique a été motivée par de nombreux idéaux. « C’est avant tout un souhait de murissement de ma personne », confie l’homme politique, son milieu d’origine a aussi été une donnée importante pour lui. « Je souhaiterais donner à tous un accès à la culture, une culture qui ne doit pas être centralisée à un seul endroit », déclare Gérard Pilet.

C’est en 1975 que sa carrière politique débute vraiment. Il se présente dans un contexte difficile aux élections cantonales partielles, un canton qui représente à l’époque le fief du parti communiste. Une élection qui marque le premier engagement politique de Gérard Pilet en Maine et Loire. En 1977, on lui propose de faire partie de la liste de Jean Monnier, liste qui remporte l’élection et qui propulse l’homme politique au rang d’adjoint au maire en charge de la petite enfance, de l’action culturelle, de la vie associative et des nouveaux médias. Un rôle à la fois lourd et très enrichissant pour l’ancien électromécanicien. « Nous avons voulu faire un lien étroit entre le social et la culture », raconte Gérard Pilet en précisant les différentes créations dont il a été l’instigateur. Maisons de la culture, association des habitants ou encore la Halte-garderie, tant de projets dont il s’est fait un devoir de les mettre en place.

Pour assurer le pluralisme, il effectue une remise à plat des conventions collectives des Maisons des Jeunes et de la Culture (MJC) en 1983. « Nous voulions vraiment garantir un accès à la culture pour tous », témoigne Gérard Pilet. Un projet qui s’est concrétisé par la création de plusieurs Maisons de la Culture toutes décentralisées. Des annexes bibliothécaires ont aussi été créées en plus du projet de TV et radio locale mené par l’homme politique. « J’ai quelques regrets concernant la TV départementale », déclare-t-il en précisant le bienfait qu’aurait créé la mise en place d’une télévision locale avec des programmes de qualité sur l’Anjou.

C’est en 1987 que le projet du festival Premiers Plans a été pour la première fois abordé entre les deux précurseurs Gérard Pilet et Claude-Éric Poirou. « Notre volonté était vraiment de créer un festival sur l’image, un message reposant sur une muse culturelle, celle de la jeunesse » confie l’homme politique. Un projet ambitieux qui reste l’un des majeurs symboles culturels de la ville d’Angers aujourd’hui. « Un festival de cinéma de premiers long et court métrage européen était un pari risqué » selon lui, un projet qu’il a porté et suivi jusqu’à aujourd’hui même si depuis cette année il n’est plus le président de l’association Premiers Plans. Un projet de longue haleine qui lui a permis de faire des rencontres très riches humainement grâce aux réalisateurs étrangers et à leur propre vision de la culture. Quand on lui demande son avis sur le cru de cette année, Gérard Pilet fait la moue. « Cette année n’a pas été une très bonne année », confie-t-il en dénonçant une programmation trop élitiste et trop loin des fondamentaux du festival Premiers Plans. « Cette année, il n’y a pas eu l’engouement des dernières années », déclare-t-il en critiquant par exemple le partenariat avec la Chine, loin du fédéralisme européen voulu par le festival.

Un vrai féru de culture qui déplore qu’au niveau national, celle-ci ne soit pas assez traitée. « Je suis déçu qu’aucun des candidats à la présidentielle n’ait axé sa campagne sur la culture » confie Gérard Pilet. Il a été à l’initiative de la majeure partie des projets culturels de la ville d’Angers comme l’ouverture du Chabada en 1995 qui a été un projet très difficile à mettre en place. Une volonté forte d’amener la culture au centre de tout et pour tous. « Nous sommes dans une logique de diffusion, d’aménagement du territoire afin de décentraliser la culture sur tout le département », raconte-t-il.

Actuellement conseiller général de Maine et Loire, l’homme de gauche poursuit son parcours politique d’homme de culture. Récemment, Gérard Pilet a apporté son soutien à Sophie Briand-Boucher qui se présente aux prochaines élections législatives. Engagé publiquement depuis 1973, l’homme politique pense que « le cumul des mandats n’est pas quelque chose de positif » et qu’un mandat devrait au maximum être renouvelé trois fois. Il fustige le fait qu’on ne laisse pas assez la place aux jeunes dans la politique : « briguer un poste à 70 ans ne devrait pas être possible » déclare-t-il.

Gérard Pilet qui depuis deux ans déjà s’est mis en réserve du parti socialiste de Maine et Loire raconte que pour lui, « la politique n’est pas une affaire d’ambition personnelle ». Il soutient également l’idée de primaire au sein du PS pour les prochaines élections municipales de 2014. Un soutien à Jean Luc Rotureau que l’on sait très proche du conseiller général.

Francois Boulard

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