Agriculture

Lait/contractualisation: manifestation nationale des producteurs à Angers

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@ AFP, Jean-Sebastien Evrard

Environ 500 producteurs de lait venus de toute la France ont manifesté lundi à Angers pour dénoncer la « contractualisation » des relations entre producteurs et laiteries, et réclamer une régulation à l’échelle nationale et européenne, a constaté un correspondant de l’AFP.

Les producteurs, environ 500 selon la police, sont venus manifester avec une quarantaine de tracteurs, des remorques de lisier et des citernes de lait, a-t-on vu de même source.

Les producteurs ont dénoncé la faiblesse des prix du lait actuels et la mise en place de la « contractualisation », qui aboutit à décentraliser les négociations sur les prix du lait au niveau de chaque bassin de production, alors qu’elles étaient menées jusqu’à maintenant au niveau de l’interprofession.

« Nous sommes contre une démarche d’émiettement de la discussion », a expliqué Gérard Durand, membre du comité national de la Confédération paysanne dont il est secrétaire général pour les Pays de la Loire.

Plutôt que des producteurs qui négocient les prix « chacun dans leur coin, on veut une représentation commune à l’échelle nationale et européenne qui puisse travailler sur des prix rémunérateurs », a-t-il dit.

« On veut créer une agence de régulation européenne, mettre une place une régulation et des prix référentiels pour toute l’Europe », a dit Paul de Montvalon, producteur de lait du Maine et Loire, et président de l’Office du Lait, créé par des opposants à la contractualisation pour faire valoir la voix des producteurs auprès des industriels.

La manifestation était organisée par l’Apli, l’association de producteurs indépendants à l’origine de la grève du lait à l’automne 2009, avec la Confédération paysanne et la Coordination rurale qui se sont joints au cortège ainsi que quelques responsables syndicaux agricoles belges.

Les producteurs de lait, venus du Nord, du Pays basque, de Bourgogne ou encore de Normandie, ont longuement exprimé leur situation de détresse, accentuée d’autant plus par la sécheresse qui les oblige à acheter des fourrages et selon eux certains produisent à perte.

Richard Blanc, producteur à Wallers-en-Fegne (Nord), est un important producteur avec un quota de deux millions de litres de lait par an mais « on n’en vit pas », affirme-t-il.

« On s’en tire aujourd’hui parce qu’on bosse 75 à 80 heures par semaine c’est tout », a indiqué M. Blanc. Son prix de vente en 2010, 330 euros la tonne, « reste inférieur au coût de production », a-t-il dit.

Avec la sécheresse « le manque de fourrage ça fait augmenter le coût de production et on n’en tient pas compte », a-t-il ajouté.

Un producteur de lait de la Manche a estimé le surcoût de la sécheresse à 47 euros par tonne de lait produite. AFP Via Google ACTUS

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