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Coronavirus. Restaurants, vacances, déplacements, écoles : ce qu’il faut attendre des annonces du Premier Ministre cet après-midi.

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Archive Crédit Thomas Baritaud – Edouard Philippe à gauche, et Christophe Béchu.

Edouard Philippe doit dévoiler les détails de la mise en place de l’acte 2 du déconfinement en France et dans le Maine-et-Loire. Entre enjeux politiques et économiques, l’exécutif est une nouvelle fois attendu au tournant.

Etape 2. En présentant ce jeudi 28 mai de nouvelles mesures de redémarrage du pays, Emmanuel Macron et son gouvernement espèrent démontrer la réussite du déconfinement et dépasser les critiques sur les masques et les tests du début de la crise.

L’exécutif s’apprête donc à « desserrer un peu plus l’étau », selon un membre du gouvernement, en affichant une France plus « verte », avec la possible réouverture à partir du 2 juin des lycées, des cafés et des restaurants, des parcs et jardins ainsi que la levée ou l’allègement des restrictions de déplacements au-delà des 100 km.

Comme les fois précédentes, c’est Édouard Philippe, entouré de plusieurs ministres, qui détaillera à 17 heures lors d’une conférence de presse les mesures décidées. Elle seront calées dans la matinée, au cours d’un Conseil de défense dédié à la crise sanitaire autour d’Emmanuel Macron qui procédera aux derniers arbitrages.

« Un déconfinement progressif et prudent » comme le répète à l’envie son ami le Maire d’Angers Christopĥe  Béchu

Cette fin de semaine sera capitale pour juger de la pertinence de la décision-clé du chef de l’État, celle de lever le confinement le 11 mai, une date volontariste, plus précoce que ce que recommandaient certains scientifiques et une partie de l’opposition. Etant donné la durée d’incubation du coronavirus et le délai d’aggravation, le nombre de cas en réanimation signalera si l’épidémie connaît ou non un rebond depuis le 11 mai.


Déconfinement : grande liberté ou restrictions, le dilemme du gouvernement

Pour l’instant les chiffres restent rassurants, avec une baisse continue du nombre de cas graves: 1.555 mardi soir, contre 2.543 le 12 mai, après un pic à plus de 7.148 le 6 avril. « Les signaux sanitaires sont encourageants », résume un responsable gouvernemental. « La stratégie d’un déconfinement progressif et prudent semble comprise et adoptée par les Français », dont le niveau d’inquiétude baisse peu à peu même s’il reste historiquement élevé.

Réouvertures des bars et restaurants en zone verte ?

Selon les informations de plusieurs médias, un accord est en cours entre Matignon et les cafés et restaurants pour une possible réouverture le 2 juin dans les zones vertes. La négociation a notamment porté sur l’obligation de laisser au moins deux mètres entre chaque client. C’est-à-dire un périmètre de 4 mètres carré, comme dans les bureaux ou les entreprises. Concrètement cela reviendrait à accueillir seulement un quart de la clientèle.

Quid des musées, salles de sport et salles de cinéma ? Le ministre de la Culture Franck Riester a expliqué sur Franceinfo que le gouvernement travaille toujours à une « réouverture début juillet » des cinémas. Pour le reste, aucune date n’a encore été évoquée.

100km et épreuves du baccalauréat

Autre interrogation : la limitation de circulation. Actuellement fixé à 100km, le gouvernement a prévu « d’annoncer des nouvelles règles », a indiqué la ministre des Transports Élisabeth Borne. « Dès maintenant, on peut réserver ses vacances pour le mois de juillet pour le mois d’août. C’est un dilemne qui devrait être tranché avec le Président de la République lors d’un conseil de  Défense qui aura lieu ce matin

Quid des épreuves prévues dans les lycées ? Des annonces concernant l’organisation de l’épreuve de Français du baccalauréat sont aussi attendues. Le gouvernement pourrait donner des précisions sur la réouverture des lycées. Jean-Michel Blanquer a déjà précisé que les lycées professionnels devraient être les premiers à accueillir les élèves, sans évoquer de date.

Un enjeu politique pour Emmanuel Macron

L’annonce d’une poursuite du déconfinement allégera non seulement la pression sur le pays mais aussi sur l’exécutif, qui peut se concentrer sur les plans de relance contre une deuxième vague non plus sanitaire mais économique. Face aux prévisions toujours plus inquiétantes pour l’activité économique et l’emploi, Emmanuel Macron et Édouard Philippe privilégient les annonces d’urgences : « Ségur de la Santé » pour l’hôpital, plan tourisme, plan automobile et bientôt un plan aéronautique.

Un déconfinement réussi suffira-t-il à faire remonter la cote d’Emmanuel Macron ? Selon un sondage publié mardi, 65% des Français le considèrent comme « un mauvais président » et il « n’est de nouveau plus soutenu que par son seul socle électoral LaREM », ce qui montre que « la relative union nationale de ces deux derniers mois est bien terminée », relève Gaël Sliman, président de l’institut Odoxa.

Emmanuel Macron « retrouve le problème d’image qu’il avait avant et que la crise n’a pas changé fondamentalement », remarque Bruno Cautrès, du Cevipof, qui pointe l’impact négatif de ses « discours grandiloquents ». À cela s’ajoutent « les messages contradictoires », selon un député LaREM, envoyés par la médiatisation de ses discussions avec des personnalités anti-système comme l’humoriste Jean-Marie Bigard, le souverainiste Philippe de Villiers ou le médecin controversé Didier Raoult.

Un remaniement « inéluctable » ?

A contrario, Édouard Philippe, dont la cote est en nette hausse, est crédité de 46% de jugements positifs par Odoxa et « sort renforcé de la crise » durant laquelle « il su incarner l’action, la sobriété et le sérieux », estime Bruno Cautrès.

Ce déséquilibre entre les deux têtes de l’exécutif « rend l’équation du remplacement du Premier ministre encore plus complexe, sauf si Édouard Philippe décidait de lui-même de quitter Matignon », ajoute cet expert, qui voit plutôt ce dernier rester à son poste. Un remaniement gouvernemental apparaît cependant « inéluctable », de l’avis même d’un ministre. Il pourrait intervenir entre le second tour des municipales, le 28 juin, et le 14 juillet. « Le président décidera du moment opportun » et « rien n’est tranché », indique son entourage. 

A coup sûr et à présent installé dans son fauteuil de Maire pour une seconde fois, sur un appel du pied de la Présidence, peut être que Christophe Béchu, Maire d’Angers, ne dira pas non. 

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