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Angers. Un conseil municipal qui a tenu ses « promesses » … de campagne !

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La salle du conseil municipal d'Angers, une fois de plus comble hier soir

La salle du conseil municipal d’Angers, une fois de plus comble hier soir

Hier soir, lors d’un conseil municipal d’Angers placé sous le jour de la finance -qui a occupé plus de la moitié du temps d’une réunion qui aura duré plus de trois heures !- les premières tensions et débats de fond sont nés entre majorité et opposition. Au centre des discussions, l’audit financier sur les comptes de la ville et particulièrement ses conclusions, qui pousse la majorité à changer la politique budgétaire, au grand dam de la nouvelle minorité.

Le conseil a commencé par une présentation d’une demi-heure sur les résultats de l’audit financier portant sur les comptes de la ville, promis durant la campagne municipale par Christophe Béchu et mené par la société KPMG, spécialisée dans ce domaine. La conclusion peut se résumer en une phrase : « une situation saine mais une trajectoire peu vertueuse ». Comme nous vous l’annoncions hier matin en marge du conseil du soir, et après analyse du premier rapport publié par Christophe Béchu et son équipe, la hausse des dépenses d’investissement et de fonctionnement en 2013, conjuguée à un ralentissement de l’augmentation des recettes, a eu un impact négatif sur l’épargne de la ville et son déficit (retrouvez tous les chiffres dans l’article consacré au sujet). Nous vous signalions également une explosion de la dette due à un prêt contracté par la ville de 25 millions d’euros en 2013.

KPMG en déduit une capacité d’autofinancement qui se « comprime ». Il est vrai qu’avec un niveau d’investissement qui augmente, des dépenses de fonctionnement « en augmentation significative » et des recettes « peu dynamiques et fragiles », les marges de manœuvre se réduisent fortement. Cependant, notons également « un autofinancement net comparativement confortable », entendez tout simplement supérieur à la moyenne (205 euros par habitant à Angers en 2012 contre 184 en moyenne pour les villes françaises de la même taille, et seulement 137 pour les villes de l’Ouest !). Cependant, la ville a fait preuve « d’une inflexion de sa stratégie financière » en ayant recours pour la première fois à l’emprunt en 2010. Reformulons, « une bonne santé financière … mais une trajectoire qui fragilise la ville ».

Suite à cette présentation, Anthony Taillefait, conseiller de l’opposition, a tout de suite pris la parole à travers une intervention assez musclée (qui aura notamment accouchée d’un « la campagne est terminée, même si vous préférez séduire qu’agir » à l’intention du maire). Celui-ci a ponctué son discours de citations de l’audit qui auraient été selon lui plus ou moins passées sous silence lors de la présentation initiale car favorable au mandat Béatse. Entre autres, une forte capacité d’auto-financement de la ville, un équilibre financier satisfaisant ou encore un faible délai de désendettement. Bref, « une bonne situation financière » au sortir du mandat Béatse.

La majorité, elle, n’est pas vraiment d’accord et va donc procéder à une « modification de la trajectoire » économique (dixit Emmanuel Capus, nouvel adjoint aux finances). Au programme du budget supplémentaire pour 2014, des nouvelles dépense de fonctionnement avec la réalisation de deux promesses de campagne : 250 000 euros sont dédiés à la mise en place de la désormais fameuse première heure de stationnement gratuite en centre ville (« la mise en place de la 1ère heure de stationnement coûtera 250000 € pour 5 mois, soit plus de 500 000 € pour 1 an, le tout à la charge des contribuables angevins ! » dixit Vincent Dulong, ancien adjoint écologiste  à la voirie ) et 2,2 millions d’euros au plan voirie. Rappelez vous, durant la campagne, Monsieur Béchu avait à plusieurs reprises fustigé l’état de la voirie angevine. Mais ce qui fait débat, c’est bien la partie investissement. Pour sortir au plus vite de la trajectoire qui mettrait en danger la situation économique saine de la ville d’Angers selon le cabinet KPMG, le budget 2014 se voit amputé de 10 millions d’euros d’investissement et de l’annulation de 15 millions d’euros d’emprunt. Objectif affiché : lutter contre la baisse de l’épargne et la hausse de la dette. Après un vif débat, la minorité socialiste a voté contre ce budget supplémentaire, caractérisé selon Gilles Mahé par « un manque d’ambition » en matière d’investissement public avec par exemple l’abandon du projet rives nouvelles au profit de l’entretien de la voirie.

En conclusion, comme vous nous l’annoncions en marge du conseil, la minorité de Frédéric Béatse, jusqu’ici très coopérante, s’est fortement opposée à ce budget supplémentaire marqué par une coupe de 10 millions d’euros d’investissement public.

Avec Quentin Pasquiou

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