Cyclisme
Tour de France.Vers la 7ème étape : Montpellier / Albi
Les arrivées à Montpellier sont souvent prévisibles, mais réservent aussi des surprises. Ce n’est pas sur le scénario général de l’étape que le millésime 2011 se distingue, puisqu’une arrivée au sprint a bien été jugée devant le stade Yves du Manoir. En revanche, la cote d’André Greipel était bien moins sûre que celle de Mark Cavendish depuis l’arrivée à Marseille hier. C’est pourtant le sprinteur allemand qui a eu raison du champion de Grande-Bretagne, il est vrai perturbé par une chute à 35 km de l’arrivée.
Surtout, le Maillot Jaune a changé d’épaules, passant de Simon Gerrans à Daryl Impey. Il s’agit du premier changement inter-équipe depuis le déshabillage de Frank Schleck par Carlos Sastre sur le Tour 2008. Dans la ville qui avait vu la première victoire d’étape d’un coureur africain, Robert Hunter, en 2007, c’est un de ses compatriotes qui devient le premier porteur africain du Maillot Jaune dans l’histoire du Tour.
Luis Mate, un peu seul
Dès le passage sur la ligne du kilomètre zéro, Luis Maté (COF) accélère, avec l’espoir de voir d’autres coureurs suivre son mouvement. Mais les maigres perspectives de réussite n’incitent pas à l’échappée. Le coureur espagnol se lance donc dans un raid solitaire auquel il peine à croire. Dès lors, après avoir obtenu un avantage maximal de 5’30 » (km 19), et constaté que l’équipe Omega Pharma Quick Step avait bien l’intention de contrôler la situation, le lynx andalou abdique après 44 kilomètres.
Abandon de Bouhanni
L’équipe Cannondale se montre ensuite active dans la préparation du sprint intermédiaire. Mais pour la quatrième fois depuis le début du Tour, c’est Andre Greipel qui règle le peloton sur cette échéance. L’accélération du peloton a eu raison de Nacer Bouhanni, à la fois malade et blessé depuis le début du Tour. Le sprinteur de la FDJ.fr réintègre la voiture de son équipe au km 86, juste après une chute qui a mis Joaquim « Purito » Rodriguez à terre (km 82), une mésaventure également vécue par Nairo Quintana (km 55).
Chute de Cavendish
Selon le niveau d’appréhension des bordures, variable en fonction de l’orientation, et plus généralement de l’exposition du peloton aux vents latéraux, le rythme de progression s’accélère ou se réduit. Le peloton s’avance groupé, à une allure qui s’intensifie dans les quarante derniers kilomètres. Mark Cavendish connaît une première contrariété, en chutant à 35 km de la ligne, mais la mécanique Omega Pharma Quick Step semble reprendre de la vigueur dans le final. Avec Argos-Shimano, ses coureurs sont les plus visibles dans les derniers kilomètres. Le train de Lotto-Belisol se positionne plus tardivement, mais le timing s’avère finalement payant, puisqu’Andre Greipel se retrouve à 200 mètres de la ligne dans une position idéale pour laisser parler sa puissance sur le côté droit de la route, et remporter sa cinquième étape sur le Tour.
Le Maillot Jaune à Impey
Légèrement derrière, les rôles sont inversés dans l’équipe Orica-GreenEdge, puisque le poisson-pilote habituel de Matt Goss, Daryl Impey, joue sa carte personnelle pour partir à la conquête du Maillot Jaune. Il lui faut terminer l’étape avec 7 places d’avance sur son leader Simon Gerrans pour prendre la tête du général. 13ème sur la ligne d’arrivée, pendant que Gerrans termine 48ème, Impey devient le premier porteur africain du Maillot Jaune.
L’analyse de l’étape de demain Montpellier / Albi par Jean-François Pescheux.
« Troisième étape dite de « transition », même si celle-ci est un peu plus vallonnée : nous nous rapprochons des Pyrénées, le grand objectif de la fin de semaine. Théoriquement, place encore aux sprinteurs dans un Tour qui ne leur fait pas franchement la part belle… D’ailleurs, il n’est pas impossible que le maillot vert soit déjà joué. Imaginez, par exemple, que Sagan ait signé deux victoires en Corse, loin devant Kittel, Cavendish, Goss, Greipel… Comment ses adversaires le rattraperont-ils ? D’où, encore une fois, l’importance des premiers jours de course. Le temps perdu, les points perdus pourraient être longtemps regrettés ! » un contenu letour.fr