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La précarité se renforce à Angers et dans le Maine-et-Loire.

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DR - La précarité augmente à Angers et dans le Maine-et-Loire

DR – La précarité augmente à Angers et dans le Maine-et-Loire

Entre 2008 et 2011, le taux de pauvreté s’est accru de 0,9 point dans le Maine-et-Loire suite aux conséquences de la crise économique. Dans le même temps, la pauvreté a augmenté dans des proportions similaires dans les Pays de la Loire et de 1,2 point en France métropolitaine. En 2011, 12,1 % de la population du département est en situation de pauvreté, une proportion qui reste inférieure au niveau national (14,3 %).

Les destructions d’emplois, en particulier dans le secteur du textile, de l’habillement, du cuir et de la chaussure, ont fortement dégradé le marché du travail. Dans ce contexte, l’insertion des jeunes et le maintien en emploi des séniors constituent quelques-uns des défis auxquels est confronté le Maine-et-Loire.

L’aggravation de la précarité a davantage touché les personnes déjà fragiles, parmi lesquelles les familles monoparentales. La pauvreté s’est renforcée dans les agglomérations, notamment à Angers, ainsi qu’à l’est et au nord du département.

Dans le Maine-et-Loire, 12,1 % de la population vit sous le seuil de pauvreté en 2011, c’est-à-dire dans un ménage qui dispose d’un revenu mensuel par unité de consommation inférieur à 977 euros (Définitions). Cette part, un peu plus élevée que le niveau régional (11,6 %), reste inférieure au niveau national (14,3 %). Depuis 2008, amorce de la crise économique, le taux de pauvreté y a progressé de 0,9 point, une évolution identique à celle de la région. Au total, entre 2006 et 2011, la proportion de personnes pauvres a progressé de 0,4 point, représentant environ 6 000 personnes supplémentaires. Sur la même période, la pauvreté a augmenté de 0,5 point dans les Pays de la Loire et de 1,0 point en France métropolitaine.

L’augmentation de la précarité est à mettre au regard de l’absence de création d’emplois entre 2008 et 2011, comme au niveau national. Les créations d’emplois dans les services sur cette période (+ 3 700 emplois) ne compensent pas les pertes d’emplois, notamment dans l’industrie (- 3 100 emplois) et plus particulièrement dans le secteur du textile, de l’habillement, du cuir et de la chaussure.

En conséquence, avec une population active qui augmente (+ 0,6 % en moyenne chaque année, comme au niveau national), le marché du travail s’est nettement dégradé. Le taux de chômage s’est élevé de trois points depuis 2008 pour atteindre 9,2 % de la population active en 2013, un taux qui reste inférieur au niveau national (9,9 % en moyenne en 2013).

En parallèle, le nombre de bénéficiaires du RSA socle a augmenté de 2,8 % en moyenne chaque année entre 2006 et 2012, portant à 30 000 le nombre de personnes couvertes pour 14 000 familles bénéficiaires fin 2012.

Les familles monoparentales, les enfants et les jeunes, premiers touchés par la crise

Dans le Maine-et-Loire comme ailleurs en France, la hausse de la pauvreté a davantage touché les populations les plus fragiles, dont les familles monoparentales. Parmi elles, le taux de pauvreté a progressé de 2,5 points pour atteindre 34,7 % en 2011. Cette proportion est supérieure au niveau régional (32,6 %) et national (31,0 %).

La part des personnes pauvres au sein d’un couple avec enfants est moins élevée (10,8 %), mais a augmenté entre 2008 et 2011 (+ 1,7 point), surtout pour les familles de trois enfants et plus. À l’inverse, sur la même période, le taux de pauvreté des personnes seules et des couples sans enfant a diminué (respectivement – 1,1 point et – 0,6 point). Ces deux types de ménage sont majoritaires chez les personnes âgées de plus de 65 ans dont les ressources dépendent plus fortement du niveau des pensions de retraite. La revalorisation de ces dernières selon l’inflation a donc joué un rôle d’amortisseur.

La crise a renforcé les inégalités entre les générations. Dans le Maine-et-Loire, la part des personnes pauvres chez les enfants (17 ans ou moins) a augmenté de 2,3 points entre 2008 et 2011 pour atteindre 16,6 %. Dans le même temps, la pauvreté s’est accrue de 1,7 point chez les jeunes âgés de 18 à 29 ans. L’augmentation de la précarité chez les jeunes révèle leurs difficultés à s’insérer dans un marché où l’offre de travail dépasse la demande des entreprises, l’économie locale ne créant globalement pas d’emplois.

La précarité augmente à Angers, à l’est et au nord du département

En touchant davantage les populations les plus vulnérables, la crise a globalement renforcé les disparités territoriales. Dans le Maine-et-Loire comme ailleurs en France, la pauvreté s’est surtout aggravée dans les agglomérations, à l’image d’Angers. Dans l’unité urbaine d’Angers, le revenu fiscal des 10 % les plus modestes s’élève à 5 800 euros par unité de consommation en 2011, contre 7 400 euros en moyenne pour les unités urbaines de plus de 10 000 habitants de la région. Il a diminué de 1,7 % en moyenne chaque année depuis 2008 (- 0,2 % pour l’ensemble des unités urbaines de plus de 10 000 habitants de la région). L’unité urbaine d’Angers concentre en effet des personnes dont la situation sociale est fragile, notamment au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville. L’agglomération de Cholet subit également les effets de la crise, avec une augmentation de la part de la population à bas revenus , et une stagnation des revenus déclarés des 10 % les plus modestes entre 2008 et 2011.

Au-delà, la part de la population à bas revenus a davantage augmenté dans les territoires où elle était déjà élevée, notamment à l’est du département, autour de Saumur, et au nord, autour de Segré.

Par Vincent BONNEFOY (Insee)

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