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Près de 40 ans après, que sont devenues ces moissonneuses batteuses “Made In France” fabriquées à Angers.

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Credit Farm-connexion. Près de 40 ans après, que sont devenus ces moissonneuses batteuses “Made In France” fabriquées à Angers.

Il est un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître. Braud et ces moissonneuses batteuses, un des gloires angevines de l’époque avant la déchéance du groupe … Mais la “bleue de France “ comme on l’appelle dans le métier, existe toujours et résiste au temps.

Le Pure Player “farm-connexion” consacre cette semaine un article sur les moissonneuses batteuses Braud made in Angers (Maine-et-Loire) et Saint Mars la Jaille (Loire-Atlantique).

4 ans après la reprise du Groupe Braud par Fiat-Allis, les dernières moissonneuses batteuses fabriquées en Maine-et-Loire et Loire-Atlantique tiraient leur révérence en 1984. Le groupe New Holland (filiale du groupe Fiat-Allis) privilégiant la machines à vendanger, la deuxième activité de cette marque emblématique.

Que sont devenus ces moissonneuses batteuses “Made In France”

“Malgré leur âge, les dernières générations démontrent leur robustesse et leurs performances honorables. Et même si elles sont de moins en moins nombreuses à travailler chaque année, les plus rutilantes font toujours un pied de nez à la modernité et permettent aux petites exploitations de moissonner économiquement et de façon autonome.” indique le pure player, spécialiste du secteur.

Une ombre au tableau, les pièces de rechange devraient se faire de plus en plus rare, et pour réparer ces rutilantes, “ca sera un peu à la débrouille” ose avouer un céréalier.

En effet, l’entreprise qui avait acquis le stock de pièces détachées des moissonneuses Braud, mais également les précieuses presses hydrauliques, a été placée en liquidation et les stocks dispersés et les presses revendues à des ferrailleurs.

Pour les plus nostalgiques de ces machines, il existe un musée et une association située près des anciens locaux de l’usine de Saint Mars la Jaille,

Braud et ces moissonneuses batteuses à Angers, de la gloire à la déchéance.

Braud, c’est surtout l’histoire d’un échec à Angers. Achevée en 1971, la nouvelle usine Braud de 55 000 M2 installée à Angers n’a jamais convaincue. C’est à l’achèvement du bâtiment angevin “lorsque surgirent les premières difficultés financières de la société. Elle ne tourna jamais qu’au tiers de ses capacités.” indiquait Claude-Henri Gay dans son article du Monde du 6 novembre 1980.

Pour sauvegarder ce fleuron, l’Etat avait pris en main la direction de l’établissement et détenait 90% des actions de l’entreprise. Mais le mal est fait et l’annonce d’un plan d’urgence voit le jour et la suppression de 275 emplois est envisagée.

“Le maire socialiste d’Angers, M. Jean Monnier, s’est élevé contre une décision d’autant plus  » inacceptable  » qu’elle met en cause les pouvoirs publics.” écrivait à l’époque Claude-Henri Gay dans son article.

Au final, un regroupement des activités de Braud est effectué dans son usine de Saint-Mars-la-Jaille (Loire – Atlantique) où d’autres licenciements n’étaient pas moins prévus. Ce sont 375 postes de travail sur 585 qui ont été supprimés dans l’entreprise.

Les locaux de l’usine d’Angers seront repris en avril 1981 par International Harvester France, l’un des concurrents de Braud. Et depuis 1992, c’est un autre fleuron de l’industrie angevine qui occupe ce bâtiment, le constructeur de camions, Scania.

L’arrêt de la fabrication des moissonneuses-batteuses Braud remonte à 1982-1983. Pendant les campagnes de moisson, on aperçoit encore régulièrement des « Bleues » dans les plaines céréalières.

Anthony Marsault

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