Angers
A Angers : 4 millions d’euros pour la lutte contre l’illettrisme en secteur professionnel
Des dizaines de salariés du secteur de la propreté sont en formation pour réapprendre les savoirs de base (lecture, écriture, calcul et repère dans l’espace et le temps) associés aux savoirs appliqués dans les situations professionnelles. A Angers, des salariés du secteur de la Propreté suivront prochainement une formation intitulée « Clés en Main » qui allient les savoirs généraux essentiels aux savoirs mobilisés dans les métiers de la Propreté.
Ce dispositif novateur, créé par Opcalia Propreté (OPCA du secteur de la propreté) propose aux salariés qui en ont besoin, de revoir la lecture, l’écriture, le calcul et le repérage dans l’espace et dans le temps, associés à 6 savoirs appliqués : les savoirs numériques et technologiques, les attitudes et comportements, les gestes, postures et observation, l’univers réglementaire et l’ouverture culturelle. Pour comprendre les enjeux de cette formation, il faut pouvoir imaginer un salarié de la propreté au travail, qui découvre quotidiennement, des « post-it » sur les bureaux qu’il ne déchiffre pas, des consignes de sécurité écrites qui ne sont pas comprises, l’adresse d’un nouveau chantier où il doit se rendre dont il ne lit pas l’adresse, des compte-rendu qu’il doit faire et qu’il évite etc. Cela ne l’empêche pas de faire son travail, mais à chaque fois, c’est un peu comme un pari ! L’employeur, quant à lui, veut professionnaliser ses équipes pour mieux satisfaire son client et répondre aux exigences légales en matière de sécurité et de traçabilité des procédures. Les objectifs partagés de cette formation sont donc l’autonomie et la sécurisation du parcours professionnel. Pour précision, 61% des salariés du secteur de la propreté n’ont aucun diplôme (niveau V bis et VI) et 23,3% ont un niveau V (Cap/Bep).
La formation vise alors à renforcer des apprentissages incomplets ou oubliés, à mieux réaliser les tâches qui sont confiées au salarié, à mieux communiquer et enfin à être plus autonome pour réagir correctement à un aléa ou à un incident, prendre des initiatives ou encore capitaliser son expérience.
Une formation pratique
A raison de deux demi-journées par semaine, des centaines de salariés, partout en France, troquent leur matériel de nettoyage contre cahiers et stylos pour suivre la formation « Clés en main », qui dure 250 heures. Celle-ci repose sur des situations vécues au travail, et s’appuie sur les outils pédagogiques du quotidien (les étiquettes des produits, les panneaux ou les plans, la fiche de liaison). « Clés en main », une formation certifiée Basée sur les référentiels des métiers (Agent de Service, Agent Machiniste Classique, Chef d’Equipe, Laveur de Vitres avec échafaudage, Agent de Rénovation), « Clés en Main » débouche sur un certificat de la profession intitulé « maitrise des compétences clés de la propreté « délivré par la CPNEFP de la branche Propreté, qui facilite les passerelles et les transferts des acquis entre les métiers, pour mieux évoluer professionnellement. Une nouveauté pour une formation sur-mesure qui, par l’élargissement des contenus, offre plus de clés, augmente les ressources et les possibilités d’action des salariés sur les chantiers.
Un engagement durable et soutenu
Chaque année, le secteur de la propreté investit environ 4 millions d’euros dans la lutte contre l’illettrisme, permettant ainsi aux salariés, de suivre des formations rémunérées. Pour le programme « Clés en main », Opcalia Propreté bénéficie, depuis fin 2010 jusqu’à juin 2013, du soutien financier du Fond Social Européen (FSE) et du FPSPP (Fonds Paritaire de Sécurisation des Parcours Professionnels) pour le caractère innovant de la formation. La Propreté fut d’ailleurs le premier secteur professionnel à prendre à bras le corps le problème de l’illettrisme au travail.
« Clés en main » en chiffre
60% des salariés qui ont suivi ces formations sont des femmes
50% des stagiaires ont plus de 45 ans
74,1% des salariés qui ont suivi cette formation sont des ouvriers non qualifiés
14,5% sont des ouvriers qualifiés
10% sont des employés
52,7% d’entre eux travaillent à temps plein