Angers
Des auteurs en résidence à Angers
La Ville d’Angers a décidé de soutenir la création littéraire en accueillant chaque année un auteur pendant deux mois. Ce projet conduit par la médiathèque Toussaint vise à favoriser la création littéraire mais aussi à susciter une relation vivante et concrète des Angevins à la création littéraire, de leur donner le goût des mots et de la lecture.
Cette année, c’est Emmanuel Adely qui a été choisi à la fois pour la qualité de son œuvre, son envie de rencontrer des publics très différents, son expérience dans la médiation et sa capacité à parler de littérature avec enthousiasme. La résidence s’installe dans le quartier des Hauts-de Saint-Aubin. Pendant deux mois, l’auteur ira à la rencontre des habitants par l’intermédiaire de la bibliothèque de ce quartier et en partenariat avec des associations qui y interviennent.
Pour l’auteur, le temps d’une résidence se partage en deux volets : le temps de l’écriture personnelle et un temps de lectures, rencontres, ateliers qui permettent à l’auteur de présenter son métier et d’avoir un contact privilégié avec le public. La Ville passera en plus commande à chaque auteur en résidence, d’un court texte sur le thème de l’Apocalypse – en lien ou pas avec la Tapisserie.
Lecture et rencontres publiques prévues
– Mardi 11/10 : Lecture et rencontre à la médiathèque Toussaint (20h30)
– Jeudi 20/10 : Rencontre avec les lecteurs de la bibliothèque Haut-de-Saint-Aubin (19h00)
– Samedi 26 /11 : Café littéraire, bibliothèque des Justices (10h00-12h00)
L’auteur
Emmanuel Adely a publié depuis 1993 une douzaine de livres chez plusieurs éditeurs (Losfeld, Argol, Inventaire/Invention, Seuil). Romanesques ou autobiographiques, les livres d’Emmanuel parlent d’amour (Mon amour, Mad about the boy), de famille (Jeanne, Jeanne, Jeanne ; Fanfare, Genèse), de difficultés à vivre au quotidien (Mon amour). Ils disent le réel, réel que l’auteur tente de cerner dans toutes ses dimensions, familiale, affective, sociale ou politique (J’achète, Cinq suites pour violence sexuelle). Son inspiration se nourrit aussi de l’actualité (No more reality), de faits divers (Sommes). Livre après livre, Emmanuel Adely s’interroge sur les liens entre réel et fiction. Et s’il expérimente des formes ou des écritures différentes, c’est pour approcher et restituer la réalité du monde au plus juste.
Son écriture est souvent proche de l’oralité comme un flot ou une musique. Parfois sans ponctuation (Mad about the boy), jouant sur les répétitions et le ressassement, ses textes ont un rythme lancinant. La parole et les dialogues surgissent comme dans le réel, « dans une impression de spontanéité proche de la parole ». Emmanuel Adely aime d’ailleurs lire ses livres en public lors de lectures performances au cours desquelles il livre des extraits ou l’intégralité d’un texte. Ses livres peuvent surprendre ou déconcerter par leur forme, leur ton, leur contenu. Ils sont toujours porteurs d’une émotion forte et d’une humanité qui ne laisse pas le lecteur indifférent.
« Comment on raconte une histoire », s’interroge Emmanuel Adely dans Genèse, « comment placer une histoire aujourd’hui qui ne soit pas une rédaction, qui ne soit pas du Yourcenar, qui ne soit pas cet usage uniquement poli de la langue, qui ne soit pas un récit qui commence à la première phrase et se termine à la dernière phrase, qui soit une vie, dans une grande tension ».
Ce projet est financé par la Ville, par la Région et par le Ministère de la Culture (DRAC), dans le cadre des dispositifs d’aide à la création.