Angers
Angers. Mobilisation des chefs d’entreprise pour la croissance et l’emploi
Ils étaient plus de 500 entrepreneurs, parfois accompagnés de leurs équipes, à se rassembler sur la Place de la Préfecture d’Angers hier après-midi.
Une mobilisation exceptionnelle, un front uni et transversal à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales patronales (MEDEF, CGPME et UPA, rejoints par la FDSEA et l’UNAPL) et des branches professionnelles (bâtiment, artisanat, travaux publics, métallurgie, commerce, métiers de l’alimentaire, banques, horticulture, plasturgie et transport) pour alerter les décideurs publics et l’opinion en général quant à leur extrême inquiétude et leur « ras-le-bol ».
Sans entreprise, notre système économique et social s’écroule. Les entrepreneurs ont clamé leur sens des responsabilités et l’envie de se battre quotidiennement pour pérenniser leurs emplois, si toutefois on leur laisse la possibilité de le faire. Il est urgent de libérer l’entreprise, c’est à dire de permettre aux dirigeants de faire leur travail et de produire avant tout ! C’est le sentiment de Nathalie, gérante d’une entreprise dans le service aux entreprises à Angers
« J’emploie à ce jour 3 salariés. Mon souhait aujourd’hui, c’est de créer de l’emploi et de pratiquer au sein de mon entreprise la reconnaissance salariale. Pour avoir des salariés compétents et motivés à nos côtés, il faut pouvoir les rémunérer à leur juste valeur, leur donner confiance en leur avenir dans l’entreprise, pouvoir les former …Il m’est difficile voire impossible aujourd’hui d’adopter une telle stratégie. Ma trésorerie ne me le permet pas ! Je croule sous les charges devenues insoutenables et sous la fiscalité qui ne cesse d’augmenter. Mes salariés en pâtissent et moi avec ! Lorsque j’entends Mr Stéphane LE FOLL, ministre de l’agriculture, porte-parole de notre gouvernement, qualifier notre mobilisation « d’incompréhensible », je tiens juste à lui répondre qu’il est loin d’imaginer nos angoisses, notre stress permanent, la réalité de notre quotidien et de celui de nos salariés. Je veux lui dire que je suis fière d’être une Tpe-Pme, que j’ai foi en notre combat et en l’avenir de nos entreprises ».
Pression fiscale, overdose des contraintes administratives, normatives et réglementaires, augmentation constante des charges font que les marges des entreprises françaises sont au plus bas depuis 1985 et conduisent à la perte de marchés dans un environnement hyper concurrentiel, rendant l’investissement et l’innovation difficiles, etc. L’ensemble des doléances exprimées depuis une dizaine de jours sur les différents territoires français a été repris en cœur avec un sens aigu de l’urgence.
La délégation reçue par Mr Le Préfet a souligné l’écoute de ce dernier et son engagement à faire remonter l’inquiétude des entrepreneurs du département, notamment quant à l’absurdité du compte pénibilité et à l’impossibilité de le mettre en œuvre au 01 janvier 2015 tel qu’il a été pensé.
Les organisateurs ont appelé à la poursuite de la vigilance et de la mobilisation. D’ores et déjà, un rendez-vous va être pris avec les élus parlementaires du département le 16 janvier prochain. Afin de les sensibiliser à la réalité terrain de l’entreprise, l’appel a été lancé de leur proposer d’intégrer une entreprise pendant quelques jours.