Angers
Dernière visite guidée de l’été à la Cathédrale d’Angers.
Tous les jours de l’été, des visites commentées d’un monument incontournable de la ville étaient proposées par la ville d’Angers. Ce lundi 31 clôturait ainsi les visites guidées à la Cathédrale Saint-Maurice, et nous avons décidé d’aller faire un petit tour dans ce lieu plein d’histoire et d’œuvres grandioses.
C’est le guide Paul Noizet qui nous reçoit et nous demande tout d’abord de combien de temps nous disposons, sachant que cela peut aller de 30 minutes à plusieurs heures. La visite commence à l’extérieur avec l’histoire de la reconstruction de la cathédrale suite aux incendies qu’elle a subis au cours du temps. On écoute aussi l’histoire de la construction de la façade où se tiennent le Patron Saint-Maurice et ses martyrs. On apprend entre autres qu’auparavant le monument disposait de deux cloches et non pas d’une seule comment maintenant.
En parallèle de l’histoire de la cathédrale, des explications sont données sur les matériaux utilisés pour telle ou telle partie : le bois et la pierre, autrefois beaucoup plus résistants que ceux que l’on utilise aujourd’hui.
Lorsque l’on entre dans la cathédrale, on fait face au « géni de l’évêque Ulger [qui] a pensé des voutes très particulières », l’homme d’église qui a aussi décidé de la reconstruction de la cathédrale vers 1140. Il a en effet fait construire une succession de voutes très très profondes, caractéristiques des églises angevines et Plantagenets, à la différence du gothique d’Île-de-France où l’on remarque une ligne droite au centre de la voute, de bout en bout du monument.
Chaque pièce du riche mobilier de la cathédrale a son histoire, comme l’immense et puissant orgue de l’entrée qui fait toute la largeur de la nef. L’élément soutenu par las Atlantes est en vérité originellement d’une architecture d’inspiration païenne, même si c’est finalement du mobilier chrétien. De la même façon, le mobilier du maître-autel et son baldaquin est cette fois-ci à l’origine inspirée de l’architecture de Rome de style baroque. Une extraordinaire chaire monumentale baptisée « l’histoire du salut » habille la cathédrale ; elle a été réalisée entre 1852 et 1855 et a participé à l’Exposition Universelle de Paris. Cette « œuvre d’une perfection inimaginable » possédait autrefois deux panneaux de chaque côté, on en a retiré un de part et d’autre pour faire entrer le meuble dans la voûte.
Les vitraux de la Cathédrale Saint-Maurice rassemblent à eux seuls les XIIème, XIIIème, XVème, XVIIIème et XXème siècles. Ceux à gauche près de l’entrée datent par exemple de la fin XII-début XIIIème siècle, tandis que les vitraux d’en face datent de 1954. La rosace du côté Nord, elle, a en revanche été construite au XVème. Les vitraux sont donc inévitablement différents les uns des autres, et notamment parce qu’ils pouvaient avoir une fonction figurative (au XIIIème par exemple) ou plus tard une simple fonction pratique de lumière (vers le XVIIIème).
Le monument possède aussi un trésor de 170 pièces de tapisserie dont environ 14 qui sont exposées, avec quelques une de la tenture de l’Apocalypse. En réalité, on retrouve en ces lieux des œuvres anciennes mais aussi des œuvres contemporaines.
Au chœur de la cathédrale où l’on sait enterrés là 8 princes et princesses d’Anjou, se trouvent les stalles qui peuvent être surmontées de miséricordes quand on en soulève le siège ; on peut imaginer la position très inconfortable, moitié debout moitié assis, que devaient tenir les gens pendant plusieurs heures ! Aux pieds des sièges se trouvent des compartiments avec un battant à soulever, difficile d’imaginer qu’il s’agissait en fait de crachoirs ! Toujours au niveau du chœur, on peut observer tout le tour du lieu habillé d’une boiserie du père de David d’Angers et qui date de 1784. David d’Angers lui, aussi a laissé sa marque puisqu’on retrouve une de ses sculptures, Sainte-Cécile avec sa harpe, réalisée en 1837, et qui possède le visage de son plus grand et impossible amour, Cécilia Odescalchi.
Marie Monkam