Angers

Le SCO Escrime, pour une vision à la fois ludique et sportive de l’escrime

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La catégorie junior, un des points forts du SCO Escrime

Angers – La garde, la fente, la flèche… comme on peut le voir, l’escrime est un sport bien particulier qui a son propre vocabulaire. Sport dans lequel la France est une des têtes d’affiche, avec les Gaudin, Oriola, Flessel, Jeannet et autres, l’escrime gagne de plus en plus d’estime auprès des Français. C’est une discipline qui reste sous médiatisée en dehors des Jeux Olympiques mais qui a le mérite d’attirer des pratiquants de tout âge. Nommé président du SCO Escrime club phare du Maine-et-Loire, en septembre dernier, René Lembert nous parle plus en détail de ce sport, mais aussi et surtout de son club, de ses actions et ses projets…

Vous êtes président du SCO Escrime depuis peu…

En effet, depuis très peu de temps, en fait depuis septembre 2011. Ça fait très longtemps que je suis au club, assez longtemps aussi que je suis au comité directeur. Le président qui était en fonction (Xavier Perrodeau) a démissionné à cause de ses occupations professionnelles. J’ai donc pris la relève en septembre.

Quels sont les points majeurs de l’histoire du club ?

(Il sourit) Il a été créé avant moi en tout cas. Le SCO Escrime, par lui-même, je crois qu’il a été créé en 1929. Il y a eu différentes appellations. Il s’est appelé, et s’appelle même toujours Section Jean de Malézieu. Après la 2nde Guerre Mondiale (le 4 janvier 1946), il a pris ce nom là suite au décès d’un des escrimeurs partis à la guerre. Il a été pendant très longtemps sous la tutelle des maitres Pradelle, Michel et Marie-Thérèse Pradelle, qui sont toujours au sein de notre club, et qui maintenant s’occupent uniquement de la partie artistique. Des nouveaux maitres d’armes sont arrivés. C’est également un couple, le maitre Dorin Varzaru et sa femme Carmen.

D’un point de vue performance, à quel niveau se situe le club ?

On est le deuxième de la ligue en terme d’effectifs. Après, au niveau des résultats, ça fluctue d’une année sur l’autre. On est, je dirais, le premier au niveau du sabre, le deuxième au niveau fleuret, et après, au niveau épée, ça dépend des années. On est un peu moins performant, en tout cas moins nombreux dans cette discipline. On a eu de très bons résultats récemment avec les cadets. Cette année on a un peu plus de mal.

Quand vous dites premier, deuxième, c’est au niveau régional…

(Il coupe) Voilà. Au niveau régional qui regroupe les cinq départements des Pays de la Loire. Au niveau national, on a des tireurs qui sont régulièrement classés dans les cents premiers Français, ce qui est correct. On a un tireur qui s’était classé aux alentours de la trentième place sur une compétition nationale. Quand on est dans les 32 premiers – parce que ce sont des tableaux de 32 – c’est une très bonne performance.

Ces performances permettent d’aller au Jeux Olympiques ?

Non. Aux Championnats de France oui. Les Jeux Olympiques ne sont réservés qu’aux seniors, et nous, les meilleures performances viennent des catégories plus jeunes (minime, cadet, junior). Avant minime il n’y a pas de compétition nationale. Les premières commencent en minime. En cadet et junior, on participe aux Championnats de France que ce soit en individuel ou par équipe. Au-delà de ça, il n’y qu’une seule personne (Marie-Thérèse Pradelle) qui fait des compétitions internationales, mais c’est en catégorie vétéran, catégorie où la concurrence est moins forte. Elle s’est qualifiée pour les Championnats du monde cette année tout comme l’année dernière.

Vous proposez trois types d’armes : le fleuret, l’épée et le sabre. Qu’est-ce qui diffère entre ces trois armes ?

Il y a à la fois les règles et la manière de porter les touches qui sont différentes. Pour l’épée et le fleuret, on porte les touches de la même façon, c’est-à-dire uniquement avec la pointe. Par contre, pour l’épée toute la surface du corps est valable, de la tête jusqu’aux pieds ; le fleuret, il y a uniquement le tronc (que ce soit devant ou derrière) qui est valable. Le fleuret et le sabre ont une similitude : ce sont des armes conventionnelles. Une convention défini si la touche portée est valable ou non. Et ça c’est l’arbitre qui va le décider. Alors qu’à l’épée, le premier qui touche a raison. Si les deux touchent en même temps, ils marquent chacun un point. Pour le fleuret et le sabre, c’est l’arbitre qui décide lequel des deux tireurs a soit porté l’attaque soit paré et riposté, et donc savoir de quel côté la touche est valable. Concernant le sabre, les touches se portent avec le tranchant et la pointe, avec l’ensemble de la lame.

En tant que président, quels sont vos projets pour cette année et celles à venir ?

Le principal projet c’est le développement du nombre de licenciés. Nous sommes actuellement à 190. On va donc essayer d’atteindre les 200, de les dépasser, et de se maintenir au-dessus des 200. On a déjà atteint ce seuil, mais on a fait les « dents de scie » comme on dit. Il nous faut donc plus de 200 adhérents pour pouvoir faire ce que l’on souhaite en terme d’aide aux déplacements, et avoir un noyau suffisamment complet pour que les maîtres d’armes puissent donner leurs cours dans de bonnes conditions. Voilà l’objectif.

Et il y en a d’autres…

Les résultats, forcément. Ça, c’est l’objectif des maîtres d’armes et des enseignants. Cette année, c’est plutôt bien parti, on a fait de très bons résultats. Le week-end dernier, ont eu lieu des compétitions de zone. Là, les équipes du quart Nord-Ouest de la France se rencontrent. S’ils se classent bien (dans les 15 ou 30 meilleurs selon l’arme), ils sont sélectionnés pour l’interzone, c’est-à-dire la moitié de la France qui se rencontre. Ceux qui en sortent vainqueurs sont sélectionnés pour les Championnats de France. On doit avoir… (Il réfléchit.) Au moins quatre sélectionnés pour l’interzone, avec des places tout à fait honorables. C’est pas mal.

Dimanche dernier s’est déroulée, aux Greniers Saint Jean, la troisième rencontre d’escrime artistique…

Alors ça c’est une autre branche de notre club. Le week-end ça s’est déroulé de manière moins bonne que d’habitude puisque la neige a arrêté un certain nombre de clubs qui venaient d’un peu plus loin. Mais on a quand même pu organiser cette rencontre d’escrime artistique dans les Greniers St Jean.

Alors en quoi consiste l’escrime artistique ?

L’escrime artistique c’est faire de l’escrime certes, mais, non pas dans le but de toucher son adversaire, mais dans le but de faire un spectacle, de reproduire des duels d’entant. Le but c’est de faire des combats tels qu’ils se passaient au temps des Mousquetaires ou à d’autres époques puisque l’escrime artistique apparaît au Moyen Âge et se développe jusqu’au XIXe siècle. Les pratiquants sont en costume d’époque, bien entendu, avec des armes ni affutées ni pointues, mais qui, malgré tout, restent des armes relativement dangereuses. Il y a donc des précautions très importantes à prendre puisqu’ils n’ont aucune protection. Ils ont un chapeau à plume, une veste en satin, rien qui puisse les protéger d’un coup. Ils doivent, eux, prendre toutes les précautions possibles pour ne pas toucher son partenaire – car ce ne sont plus des adversaires mais des partenaires – tout en faisant des gestes des plus « spectaculaires » pour le spectateur.

Vous avez dit « partenaires » donc ce sont deux personnes du même club.

Oui forcément, ils s’entraînent ensembles et sont donc du même club. Ils ont préparé depuis de longue date leur duel, leur scène. C’est une mise en scène assez vive de manière à ce que cela reste spectaculaire. Du point de vue du spectateur, ils se battent, du point de vue des pratiquants, ils savent déjà à l’avance l’attaque que va porter son partenaire, donc la parade, l’esquive qu’il doit mettre en place.

L’escrime artistique est à placer dans « la partie loisir de l’escrime ».

Oui, la rencontre n’est pas une compétition. Il n’y a pas de jugement, on va donner une appréciation à tous les bretteurs. On va leur donner une appréciation sur la manière dont ils combattu, s’ils ont pris des risques alors que normalement ils ne devraient pas en prendre, si la façon dont ils combattent est crédible. Mais il n’y a pas de premier et de dernier. Cependant, il existe des compétitions, des Championnats de France d’escrime artistique sur lesquels on va juger la chorégraphie, la mise en scène, la musique s’il y en a, les paroles…

Quelles sont les prochaines échéances pour le club ?

Nous avions organisé la JRJ individuelle (Journée Régionale des Jeunes), une compétition qui regroupe tous les jeunes (de poussins à benjamins) des Pays de la Loire. Elle a eu lieu le 14 janvier dernier. On va organiser la même chose, mais cette fois-ci par équipe, au mois de juin. On participera également à Tout Angers bouge (27 mai).

Les championnats de France sont également un événement qui va ponctuer cette année.

Alors, on y participera mais on n’organise pas de championnats de France. C’est peut être une compétition qu’on essaiera d’accueillir dans l’avenir, c’est une chose réalisable pour un club. Il faut déjà une équipe bien soudée. C’est pour cela que l’on préfère pour le moment faire des compétitions régionales sur lesquelles on se rôde, et puis, si on arrive à faire quelque chose d’intéressant, et que tout le monde est d’accord, on essayera d’aller faire des compétitions un peu plus importantes. Autrement, le club par lui-même participera à de nombreuses compétitions. Il y a des compétitions nationales pour les cadets, juniors, et puis ensuite la compétition de zone pour les minimes. Et enfin, les Championnats de France pour ceux qui se seront qualifiés.

Vous parliez de Tout Angers bouge. En quoi consiste cette manifestation ?

Tout Angers bouge c’est organisé par la municipalité d’Angers. Il y a, à la fois, des courses de trail à travers la ville d’Angers, et puis le village associatif, le village de toutes les associations sportives. Donc toutes les associations sportives sont invitées à participer, à monter un stand et faire des animations. Nous ça fait deux ans qu’on le fait, et on repart pour une nouvelle édition. Si des gens veulent découvrir et même s’initier, à Tout Angers bouge ce sera l’occasion. En septembre se déroulera une manifestation du même genre : le Vitalsport (10 et 11 septembre) de Decathlon.

Malo RICHARD

 

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