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En Maine-et-Loire, la Protection de l’Enfance fait toujours débat .
Durant une heure, le conseil départemental a débattu du sujet de la protection de l’enfance. La majorité et la minorité ont exprimé leur point de vue discordant pendant que les salariés des structures manifestaient dans les rues d’Angers.
Christian Gillet a voulu dans un premier temps valoriser ses premières années de mandat. « Avec Anjou 2021-Réinventons l’avenir, nous avons élaboré une autre méthode. Nous avons donné de la visibilité pour les six années de cette mandature, en traçant un cap politique clair. Nos objectifs comme nos actions sont concrètement annoncées. Ils sont adaptés aux attentes de nos territoires et de nos populations mais aussi soutenables financièrement. »
« En seulement deux ans, et je crois que nul ne niera ce fait, nous avons su donner une dynamique nouvelle à cette collectivité. En dépit des difficultés immenses auxquelles nous étions et sommes toujours confrontés, nous avons contribué à force de travail, de concertation et de souhaitons innovantes à remettre le département sur les bons rails » assure le président du conseil départemental.
Le président élu en 2015 atteste que le département est dans une meilleur situation économique depuis son accession au pouvoir. « Nous pourrons enfin, trois ans après ma prise de fonction, commencer le désendettement de notre collectivité. Nous sommes sortis du coma financier. »
L’appel à projet « permet de mieux répondre à des besoins réels »
Dans un second temps, Christian Gillet tient à préciser que « la question de la protection de l’enfance est bien sûr fondamentalement différente et éminemment plus grave, il n’en demeure pas moins que l’approche voulue par l’appel à projet est identique, conforme aux CASF (Code de l’Action Sociale et des Familles) et à la dernière loi de protection de 2016. »
Pour l’élu UDI, cet appel à projet « permet à la fois de mieux répondre à des besoins réels, insuffisamment pourvus d’un point quantitatif comme qualitatif, mais aussi d’apporter un regard nouveau en matière d’accueil et d’accompagnement. Et il faut dire, sans renier le passé ou le travail effectué jusqu’à présent par les associations, que les projets présentés sont aujourd’hui de nature à améliorer ce que faisions jusqu’alors. Dans un contexte d’augmentation du nombre des enfants confiés et de complexité des situations individuelles. »
« Je veux dire aussi que son application n’aura pas l’impact catastrophique annoncé par certains Cassandre qui, aujourd’hui, instrumentalisent les peurs pour défendre en réalité d’autres causes que celle qu’ils prétendent défendre. Au contraire, cette démarche bénéficiera en premier lieu aux enfants qui nous sont confiés.Tout comme elle permettra aux professionnels de travailler dans un cadre rénové. Et nous veillerons, comme j’ai déjà pu le dire aux représentants des personnels que j’ai reçu et que je suis prêt encore à recevoir, à ce qu’ils ne soient pas des laissés-pour-compte » prévient Christian Gillet.
« Il est temps de faire consensus sur les grands projets »
Le groupe de gauche du conseil départemental dénonce la majorité qui ne les entend pas et demande un moratoire. « Ailleurs, les oppositions souvent se contentent de contester. Nous, nous faisons le choix de proposer. Nous tendons la main pour travailler ensemble, avec la conviction que nous pouvons apporter un regard complémentaire, indispensable pour éviter les erreurs, et mieux apprécier ce qui peut renouveler les politiques dont nous avons la responsabilité. Sur le sport, le vieillissement, l’insertion, l’éducation et la culture, nous proposons. nous l’avons également fait sur la protection de l’enfance. »
La minorité demande des « choses simples ». « Priorité à l’intérêt de l’enfant. Pour évaluer nous demandons un comparatif Avant/Après. Le mettre sur la table éviterait bien des fantasmes. En quoi cette procédure et son résultats répondent-il aux besoins, notamment concernant le problème des enfants pris en charge hors département faute de solutions en Maine-et-Loire ? »
Pour le groupe de gauche, une solution doit être trouvée pour les salariés. « Zéro Chômeurs. Dans les associations actuellement en place, il y a des équipes, des compétences, des femmes et des hommes. S’il y avait eu des discussions dans le cadre de CPOM (Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens), et même avec un appel d’offres, nous n’évoquerions pas ce point. Quel engagement prenez-vous pour maintenir les emplois ? »
« Avec votre procédure, il y aura des coûts périphériques de quelques millions, sans davantage de service en face. Quid des finances de la collectivité ? Où cela a-t-il été étudié ? Avons-nous les moyens, au moment où toutes les vis sont serrées, y compris le personnel à l’aide social à l’enfance ? » interpelle Grégory Blanc, membre du groupe de gauche au conseil départemental.
La minorité demande un moratoire sur la question de la protection de l’enfance. Regrettant aussi le passage sous silence de la majorité pour le problème de la protection de l’enfance qui n’est pas à l’ordre du jour. « Nous ouvrons finalement une session d’une journée qui illustre parfaitement le problème de gouvernance qui se pose : vous réunissez l’ensemble des élus pour 14 pages de délibérations, avec comme dossier en point d’orgue : la signalisation touristique mais sur la protection de l’enfance qui concerne des milliers de personnes en Anjou, enfants, familles et salariés : rien à l’ordre du jour » dénonce Grégory Blanc.
En même temps, près de 800 manifestants salariés de la protection de l’Enfance déambulaient ce matin sur les boulevards angevins dont une centaine d’entre eux ont investi la cour de la Préfecture de Maine-et-Loire pour se faire entendre.