Gastronomie

A Angers un restaurateur innove en période de crise: le coming-out de Mamie !

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L’Equipe de Mamie Henriette à Angers devant le restaurant.

Ils n’en sont pas à leur coup d’essai. L’équipe de Bruno Kauffmann, qui porte le restaurant Le Grandgousier à Angers (Maine-et-Loire) et avait déjà défrayé la chronique avec le projet de La Machine à bulles (guinguette éphémère au Cœur de Maine), a plus d’un tour dans son sac !

Lors du premier confinement, ils avaient transformé leur restaurant en laboratoire 100% dédié à la restauration en livraison, créant pas moins de 7 enseignes disponibles exclusivement via les plateformes de livraison à domicile.

Cette fois-ci, face à la crise et à la fermeture administrative des restaurants, ils se lancent dans la vente à emporter. Comme plein d’autres, mais avec leur petite touche à eux : ils lancent Mamie Henriette, une marque de restauration traditionnelle dédiée à la vente à emporter et en livraison.

« La restauration traditionnelle, c’est notre métier historique, explique Richard Savarit, chef de cuisine, mais on ne met pas une entrecôte Rouge des Prés cuite au feu de bois dans une boite en plastique ! »

Le menu de Mamie Henriette est donc pensé pour être emporté, livré éventuellement, réchauffé parfois. Il est composé de plats mijotés, de confit de canard, de planches de fromage ou de cochonnaille, de desserts faits maison, avec – en ce mois de novembre – une belle part faite aux abats (millefeuille de langue de bœuf, rognons de veau flambés au Calvados…).

Cette enseigne dédiée est apparue en livraison sur l’application UberEats lors du premier confinement, et fait son « coming-out » en vente à emporter à l’occasion du second. A l’heure qu’il est, l’application Frères Toques est encore en réflexion pour intégrer Mamie Henriette à sa plateforme.

« Merci d’être ouverts ! »

Devant le restaurant, Papy Georges (un membre de l’équipe, le compagnon de Mamie Henriette semble-t-il) interpelle deux passantes intriguées par le changement d’enseigne : « Je vois un grand point d’interrogation au-dessus de vos têtes ! ». Et il déroule l’histoire : Henriette qu’on ne voit jamais car la cuisine est pour elle comme une addiction, le gratin dauphinois qu’elle a préparé « ce matin très tôt », leur rencontre en Asie du Sud-Est, l’amour d’Henriette pour le bon vin : « Mamie Henriette, elle a de la bouteille ! ». Sur le logo apparaissant en vitrine, Mamie Henriette semble une bien jeune grand-mère, bonne vivante et plutôt coquette, et l’on comprend que son compagnon semble très amoureux !

« Elle est comme ça, Henriette », conclut-il avec un sourire bonhomme et généreux, en faisant déguster la soupe du jour aux clientes, qui repartent ravies avec leurs plats chauds : « Merci d’être ouverts ! ».

Un menu « Collab’ » pour contribuer à ce que vive la rue

Au-delà de ses formules 2 ou 3 plats, Mamie Henriette prépare un menu « Collab’ », en partenariat avec quelques commerçants de la rue saint Laud. Quand on commande à déjeuner ou à dîner, on peut ainsi profiter (pour 10€ de plus) d’une bière de la cave Craft Bier de Stéphane Lesieur pour l’apéritif, d’un mini ballotin de Madame Chocolat comme gourmandise de fin de repas, d’une bougie Woodwick by The Little Factory pour l’option « dîner aux chandelles ».

Ultra local, donc, ces boutiques étant les voisins quasi directs du restaurant. « C’est symbolique,concède Bruno Kauffmann, mais la dimension collaborative fait partie de notre ADN. Cela ne sauvera pas le modèle économique des commerces locaux, mais ça fait vivre un peu la rue ! ». Et les clients sont ravis de faire un geste pour soutenir ceux qui cherchent à maintenir un peu de chiffre ou de visibilité pendant ce nouveau confinement.

L’entrepreneuriat, c’est tout le temps, même en période de crise

« Nous avons la chance d’avoir un système social qui préserve au mieux les entreprises fermées et les emplois qui vont avec. Mais, quand on est entrepreneur, on a fait le choix – en quelque sorte – d’être condamné à toujours s’adapter, à toujours chercher des réponses. », s’expliquait il y a quelques semaines le responsable de l’équipe sur une radio canadienne.

« Etre en vie, pour notre équipe, c’est continuer à être en dynamique de projet ! », ajoute Robin Carlier, apprenti en alternance dans le cadre d’une formation en management de projet.

« C’est une priorité pour moi que de maintenir l’essentiel de l’équipe au travail, de soutenir notre dynamique collective, avant même la rentabilité à court terme de l’entreprise. Les crises, c’est souvent l’occasion de se réinventer, d’innover, de saisir des opportunités », conclut Bruno KAUFFMANN, manifestement fier de son équipe.

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