Angers
Angers SCO : WB quitte le monde du football et passe la main à Saïd Chabane
C’était un secret de polichinelle, WB a quitté ses fonctions d’actionnaire majoritaire d’Angers SCO. L’ancien président du club, a vendu ses actions à l’industriel sarthois Saïd Chabane. Une présidence durant laquelle le SCO est passé du bas de tableau de National au haut de la Ligue 2.
« J’estime que je devenais plus un handicap qu’une solution pour le club », déclare le PDG de Next Generation. « La scandaleuse affaire Floyd Ayité a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ». Voilà la principale raison invoquée par WBpour justifier le passage de témoin à Saïd Chabane. Cet industriel sarthois, PDG du groupe Cosnelle, détiendra 66% des parts du club en compagnie de Bertrand Baudaire (environ 60% pour Chabane et 6,66% pour le PDG de la Boucherie). Comme l’a indiqué WB, « tout est déjà signé. Je souhaite plein de bonnes choses à Saïd, c’est un changement dans la continuité. Nous avons la même analyse sur nos points forts, à savoir les salariés (administration, staff, joueurs) qui ont une marge de progression ». Le nouvel actionnaire majoritaire, et normalement futur président, devrait s’exprimer pour la première fois depuis sa prise de fonction dans le courant de la semaine.
Un excellent bilan sportif
W B qui a pris les rennes du SCO en 2006, qualifie son bilan de « très positif ». Sur le plan sportif, il a en effet connu les joies de la montée de National et Ligue 2 dès sa première saison. « Ce fût mon meilleur moment au SCO. C’était un exploit de faire monter l’équipe en un an, surtout en ayant changé quasiment tout l’effectif. C’était ma première année, j’étais insouciant. Lors de la montée, j’ai senti toute une ville derrière son club. C’est le jour où j’ai le plus ressenti d’amour de toute ma vie ». Au cours du mandat de W B, l’équipe a progressé d’année en année. A sa tête Jean-Louis Garcia, comme entraîneur, et Olivier Pickeu, comme manager général. « On nous appelait le trio », se souvient avec nostalgie l’ancien président. Un trio qui a amené le club jusqu’aux portes de la montée ces dernières saison, sans toutefois y parvenir. Parallèlement, le club a connu une formidable épopée en Coupe de France l’an dernier en atteignant les demis-finale. Un stade de la compétition que le SCO n’avait plus connu depuis 1957.
Une image abimée début 2011
Malgré ce bilan sportif extrêmement positif, l’image de l’homme d’affaire a été écornée par « l’affaire WB ». Celui qui, à l’époque, était président du SCO, a été traduit en justice pour abus de biens sociaux. Une affaire dont la procédure est toujours en cours. Néanmoins, le PDG de Next Generation a tenu à rappeler qu’il a « épongé un passif de 2,5 millions d’euros lié aux présidences précédentes » et qu’il ne s’était « jamais enrichit avec l’argent du club ». Au cours de sa mandature, le budget du club est passé de 6,7 millions d’euros l’année de la montée en Ligue 2 à 9 millions d’euros cette année. Le nombre d’abonnés a lui aussi connu une progression : de 150 en 2006, il est passé à près de 3 000 cette année. Le club s’est aussi structuré autour du centre de formation qui est entrain de se mettre en place, tout en intégrant les jeunes formés au club en équipe première (Vincent Manceau, Maxime Rousseau ou encore Rayan Frikeche), ce qui n’était plus le cas depuis des années.
W B se retire, au moins provisoirement, du monde du football
Son ami, et directeur général du club, Olivier Pickeu tient à remercier « un grand président qui a développé le club. Je tiens aussi à rendre hommage à la décision qu’il a prise pour le bien de l’équipe. Il avait dit en 2006, que s’il devait partir pour le bien du club, il partirait. Sa décision montre qu’il n’a jamais changé de cap ». C’est donc le départ d’un homme qui était adoré par certains, détesté par d’autres, mais qui ne laissait pas indifférent. L’accueil réservé par les salariés du club (joueurs, staff, administration) « peut en témoigner », ajoute le directeur général du SCO. « Je resterais toujours le premier supporter du SCO », confie l’ancien président. « Il ne faut jamais dire jamais, mais pour le moment c’est fini, je me retire du monde du football. C’est un monde compliqué, où se mèle passion, émotion, médias, économie, politique et justice. C’est donc très formateur. Je n’ai que 33 ans, on verra au grés des opportunités ».
Ludovic Aurégan
* Nous avons modifiés le nom et prénom de l’ancien président d’Angers SCO à sa demande .
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