Angers
Maine-et-Loire. Départ en vacances pour les enfants du Secours Populaire.
Les premiers départs en vacances ont débutés dimanche au Secours Populaires du Maine-et-Loire, hier après-midi à Angers, c’était le départ pour 15 jours de bonheur dans le Finistère à Brest pour une dizaine d’enfants à la fois emplis d’excitation à l’idée de partir mais aussi de beaucoup d’émotion pour certains (les parents aussi !) car il est toujours difficile de se séparer.
Avec plusieurs partenaires, le Secours Populaire agit depuis sa création afin de favoriser les départs en vacances, comme le rappelle Stéphane Lepage, secrétaire général et départemental. Abordant le projet « Vacances possible pour tous » il rappelle qu’« il est inscrit dans la loi de 1998 que les vacances sont un droit » et ajoute que « c’est aussi un moyen de reprendre pieds dans des situations qui sont compliquées ». Il parle de « bouffée d’oxygène » à travers ces départs d’enfants, de familles et de séniors, qui améliorent leur quotidien. Certains partiront seuls, et une soixantaine en famille (dans ce cas pour un séjour d’une semaine), soit une centaine de bénéficiaires. Ainsi, les enfant pourront profiter d’un dépaysement quotidien, que se soit à la mer, en camping, à la montagne ou en colonies de vacances, « comme tout le monde ». Les familles auront en fonction d’un quota à participer financièrement aux départs, ce qui fait partie de la dignité humaine ainsi que de la fierté ressentie par ceux dans le besoin. Les bénévoles eux sont animés par ces sourires au retour, « même si j’ai toujours des problèmes en revenant, je les vois différemment » rapporte d’anciens bénéficiaires au secrétaire général.
Les familles font preuve d’un engouement grandissant chaque année, « mais malheureusement on n’a encore pas les moyens de faire partir tout le monde » fait remarquer Janette Hardouin bénévole et chargé du Séjour Famille au sein de la Commission Vacances. Le budget prévisionnel global intégrant l’ensemble des frais de la campagne vacances 2015 du Maine et Loire s’élève à 168 000 euros. Mais le manque de moyens n’est pas uniquement financier, il est aussi humain, sachant que les familles, n’ayant pas de moyen de locomotion, se font conduire et ramener par les bénévoles.
Jean-Luc Chanteux, délégué départemental de Solidarité Laïque (lié à l’ANCV) rappelle que cela fait plus d’une dizaine d’années qu’ils soutiennent le Secours Populaire du département, et que « les vacances c’est un levier d’insertion sociale et aussi un lieu de parentalité pour ces enfants ». Les familles ne sont pas stigmatisées et sont donc réparties dans les villages-vacances. Mr Chanteux rend compte de l’une des missions de l’ANCV qui est de répartir les chèques-vacances entre plusieurs associations, et il annonce en prévision le projet de lutter contre l’illettrisme à travers des animations lors de ces vacances, peut-être pour l’an prochain.
« Notre plus beau remerciement des enfants c’est de les voir revenir avec les yeux qui brillent et un immense sourire » témoigne Martine Leblanc des APEP 49 (Association Départementale des Pupilles de l’Enseignement Public) en charge des Séjours Vacances pour les enfants et familles. L’une des tâches des APEP est un accompagnement social des familles pour un possible « vivre ensemble » avec les autres familles.
Concernant les autres partenaires, on peut citer « Axa Atout Cœur » avec ses bénévoles exclusivement salariés d’Axa en France mais aussi la CAF qui apporte une aide financière, et un dispositif VACAF qui offre des séjours aux enfants de 7 à 17 ans depuis l’an dernier. La FOL (Fédération des Œuvres Laïque) a un lien historique et national avec le Secours Populaire, et défend deux objectifs principaux : la mixité sociale et la dimension éducative. Aussi Eric Mathé, délégué général de la Fédération des Ouvres Laïques s’astreint-t-il, et c’est souvent difficile à « faire prendre conscience aux collectivités, aux financeurs institutionnels mais aussi à certaines familles » de l’aspect éducatif inaliénable des vacances. Parce qu’en effet, partir en vacances est complémentaire à l’école, dans le cadre de la découverte d’un nouvel environnement, de nouvelles relations avec l’adulte, de l’autonomie, « ça fait parti des apprentissages qui permettent de grandir ».
Françoise Foussat, bénévole et chargée de l’accueil familial insiste : « le retour en vacance d’un enfant qui est parti en vacances ça n’a rien à voir avec le retour en vacances d’un enfant qui n’est pas parti […] c’est un vrai capital pour l’avenir ». Même si partir en vacance n’est pas forcément synonyme de quitter la ville c’est un indéniable apport mutuel humain que ce soit pour l’enfant mais aussi pour les familles.
Malheureusement, cette année « certaines collectivités se désengagent en matière de soutien » nous apprend Stéphane Lepage. C’est le cas du Conseil Général « qui a supprimé purement et simplement toute l’enveloppe financière qui était destinée aux enfants de milieux difficile pour partir en vacances, qui a réduit de façon très importante l aide financière aux animateurs » reprend Eric Pathé, ils ont obtenu que le dossier soit ré-ouvert à la rentrée, les économies ne devant pas être à faire lorsqu’il s’agit d’éducation.
De plus en plus de retraités appellent le mouvement au quotidien depuis plusieurs années et ainsi le Secours Populaire du Maine et Loire a mis en place un programme « Sénior en vacances » collectif, qui clôturera cette saison en septembre (du 20 au 27), à l’initiative d’un départ de 50 séniors à Douarnenez. Bénévoles auront donc la mission de se relayer tout l’Eté. Evidemment, certains ne pourront pas partir en vacances et par conséquent une journée à thème souhaitée par le président du Secours Populaire français Julien Lauprêtre a voulu un grand rassemblement à Paris aux pieds de la Tour Effel le 19 août autour de la thématique « le pari des solidarités ». Cet événement que s’est permis le Secours Populaire cette année célèbre les 70 ans de l’association, et sera surtout l’occasion pour les familles « de visiter et de profiter du cœur de Paris, des différents sites historique […] avec un jeu de piste adapté […] et puis un grand concert géant avec 70 000 personnes » énonce Stéphane Lepage.
Cet été on compte une trentaine d’enfants du département qui iront en vacances durant 15 jours dont dix qui partent dans le Finistère à Brest et le reste dans le Maine-et-Loire (en Alsace, en Vendée ou même à Angers) accueillis par des Familles de Vacances. Au niveau national, ce sont 1 000 de 7, voir 6, à 12 ans qui passeront d’inoubliables vacances entre le 5 juillet et le 15août. Malgré la mobilisation, un enfant sur trois ne partira pas en vacances cette année. Aussi n’est-il pas anodin de rappeler qu’un don de 52 euros équivaut à offrir une journée de vacances à un enfant.
Marie Monkam