Angers
Le MEDEF interpelle le maire d’Angers concernant la taxe transport
Joel Freuchet, Président du MEDEF en Anjou, adresse une lettre ouverte au Président d’Angers Loire Métropole, concernant le classement de la ville d’Angers en commune touristique et la probable répercution sur la taxe transport.
« Monsieur le Président,
Vous avez, au nom de la municipalité d’ANGERS, sollicité le classement de votre ville en « commune touristique ».
Nous sommes persuadés que votre volontarisme en la matière relève d’une stratégie globale de développement d’ « Angers Loire Valley » et que nous n’aurons qu’à nous en féliciter.
Malheureusement, nos informations nous laissent à penser qu’Angers Loire Métropole envisage très clairement la programmation de ressources financières supplémentaires de l’ordre de 4 à 5 millions d’euros en année pleine, en augmentant de 0,2 % l’actuel taux du versement transport (VT) applicable sur les communes du périmètre du Grand Angers, pour le porter à 2 % de la masse salariale des entreprises de plus de 9 salariés et ce, dès 2012.
Il ne nous est pas possible d’imaginer, qu’après avoir augmenté les impôts ménages de manière très importante, vous puissiez profiter de la possibilité donnée par la loi Grenelle 2, aux autorités organisatrices de transport urbain ayant une commune touristique sur leur territoire, d’augmenter le taux plafond du versement transport sur le périmètre de transport urbain d’Angers Loire Métropole.
Après avoir imposé, sans concertation et sans tenir compte du besoin réel des usagers, le tracé de l’actuelle ligne de tramway, avoir encaissé deux années anticipées de versement transport (taux passé de 1,05 % à 1,80% dès 2005), lourdement endetté l’agglomération angevine avec une enveloppe « tramway » quasiment doublée par rapport au budget initial, il n’apparait pas concevable que vous espériez trouver une nouvelle fois, auprès des entreprises, la solution à vos problèmes de financement.
Vous ne pouvez pas ignorer, même si des signes encourageants de reprise économique se manifestent, que les entreprises viennent de traverser une crise économique sans précédent, et que nombreuses sont celles qui n’ont survécu que grâce à la compréhension des services de l’Etat.
Comme les autres acteurs économiques, les collectivités publiques doivent faire des choix, composer avec un environnement financier moins favorable, gérer avec rigueur, avoir le souci de l’amélioration de leur productivité et abaisser le niveau de leurs dépenses. Elles ne peuvent pas avoir pour seul réflexe, celui d’augmenter les taxes pesant sur les entreprises privées ou publiques, au gré de leurs projets, sans tenir compte de la réalité du terrain. La France est la championne européenne des prélèvements obligatoires sur les entreprises ; or la conquête de marchés dans un contexte de concurrence intense suppose des efforts de marge ; augmenter sans cesse les impôts et taxes contracte ces marges et détruit l’emploi en France comme en Anjou.
Nous comptons, Monsieur le Président sur votre bonne compréhension des mécanismes économiques pour ne pas imposer aux entreprises de l’agglomération angevine cette nouvelle taxation et restons à votre disposition pour toute concertation ou échange que vous souhaiteriez avoir avec notre Mouvement.
Dans cette attente, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de notre sincère considération. Joel Freuchet, Président du MEDEF Anjou»