Angers
Fermeture de Biopole à Angers. Vinci réclame 30 Millions d’euros à l’agglo.
Dans le conflit qui oppose la collectivité angevine et Vinci Environnement, filiale du groupe Vinci, au sujet de la fermeture de Biopole , l’usine de tri mécano-biologique (TMB), de méthanisation et de compostage de Saint-Barthélemy-d’Anjou, près d’Angers, un nouvel épisode est arrivé au courant de l’été. Vinci vient de transmettre à l’agglomération d’Angers une longue épître lui réclamant près de 30 millions d’euros, en préjudice de la fermeture définitive, décidée en juillet par la collectivité.
Selon Christophe Béchu, président de l’agglomération d’Angers, la grande majorité de la somme demandée – 22 à 23 millions d’euros – serait motivée par la réparation de « la résiliation du contrat, qui aurait fait perdre des marchés à Vinci Environnement en Pologne, en Angleterre et aurait compliqué certains autres en France comme à Tarbes », a-t-il précisé. Vinci aurait transmis près de 20 kg de documents et près de 2M de classeurs « toute à la gloire du TMB » pour motiver sa requète.
Le site arrêté dès avril
Construite par Vinci, mise en service en 2011 à Saint-Barthélémy-d’Anjou au nord d’Angers, en remplacement d’une usine d’incinération, l’usine Biopole, qui combinait tri mécano-biologique et méthanisation, avait cessé d’accueillir des déchets dès avril dernier sur décision de son gestionnaire, la société Geval (Veolia Environnement), « pour préserver la santé et la sécurité de ses salariés ».
En juin, les élus de l’agglomération d’Angers avaient décidé de résilier le contrat de marché de conception-réalisation passé avec Vinci, le constructeur, puis choisi de fermer purement et simplement le site quelques semaines plus tard, estimant la solution moins chère et périlleuse qu’une restructuration. L’agglomération angevine réfléchit déjà à son devenir
Importants dysfonctionnements
Depuis son démarrage en 2011, l’usine, dont la conception et la construction ont coûté environ 70 M€ pour une capacité prévue de 75 000 t/an, avait accumulé les problèmes, incitant la collectivité à ne pas réceptionner les travaux et entraînant un contentieux entre ses trois acteurs : le constructeur (Vinci), le gestionnaire (Veolia Environnement) et le maître d’ouvrage (Angers Loire Métropole).
Biopole ne produisait pas la quantité et la qualité de compost espérée et ne traitait que 35 % des déchets qu’elle était censée accueillir. Les nuisances induites par son process industriel avaient en outre entraîné de nombreuses plaintes de riverains, obligeant l’agglomération d’Angers à négocier le rachat de plusieurs maisons voisines, indique l’AFP
Si les élus angevins réfléchissent déjà au devenir du site et du tri des ordures ménagères dans l’agglomération, des travaux vont être entrepris sur le site afin de vider les digesteurs de l’usine, pour éviter tout risque lié à la sécurité du site. Une opération complexe effectuée par des scaphandriers qui avoisinerait 1 des 2,5 millions d’euros prévu pour l’arrêt du site.