Angers
Angers – municipales. Béchu devant, Béatse et Rotureau devront s’entendre pour la victoire.
Le taux d’abstention pour la ville d’Angers a suivi la tendance nationale : il est très élevé, ce qu’a d’ailleurs regretté le maire sortant PS Frédéric Béatse.
Au niveau des résultats, la gauche, divisée, finie loin derrière la liste Angers pour vous de Christophe Béchu. Ce dernier compte pleinement profiter de la dynamique créée par la première place pour prendre la place de Frédéric Béatse dans une semaine. Cependant, le maire sortant reste confiant et a d’ailleurs souligné que « la gauche est majoritaire à Angers » ce dimanche.
Tous les regards sont désormais tournés vers la décision de Jean-Luc Rotureau, qui se laisse quelques heures pour réfléchir à sa décision de participer, ou non, au deuxième tour. « La nuit porte conseil » a déclaré à plusieurs reprises ce dernier.
Les chiffres clés de la journée du premier tour :
88281 inscrits, 52 287 votants. 59,23% de participation. 1151 nuls. 51135 exprimés. 1539 procurations.
Angers vivre mieux naturellement : 1683 voix (3,29% des suffrages). Angers Bleu Marine 3443 (6,73%). Contre les politiques d’austérité 307 voix (0,62%). Servir Angers 3806 voix (7,44%). Angers pour vous 18365 voix (35,91%). Aimer Angers 13691 voix (26,77%). Energie de faire 8288 voix (16,21%). Lutte ouvrière 477 voix (0,93%). Résister, construire à gauche 1075 voix (2,1%).
L’analyse de Christian Pihet, Professeur de Géographie sociale à L’université d’Angers.
» Dans une élection municipale ce sont tout autant les facteurs locaux (programmes, candidats) que les effets du contexte national qui influencent les résultats.
A ces égards, la situation d’Angers reflète ces éléments. L’abstention y est élevée avec près de 41 % comme dans les autres grandes villes du pays. Mais les spécificités locales demeurent avec un vote FN plus faible qu’ailleurs avec 6 %. La droite classique n’a pas atteint le seuil des 40 % et le courant centriste qui a choisi l’autonomie prouve son existence et son rôle dans le débat politique. La majorité de gauche et de centre-gauche aux affaires depuis 1977 se situe juste au dessous du seuil de 45 %. Sa division dans ce scrutin demeure sa plus grande fragilité, même si le résultat global des courants de gauche – environ 47 % – est de dix points inférieur au score local de François Hollande en 2012.
Au delà des résultats, ce scrutin nous permet de comprendre les mutations de la société angevine. Les contrastes sociaux et culturels entre quartiers s’expriment dans les variations des résultats des bureaux de vote. Un centre-ville plus conservateur se distingue ainsi des quartiers dits périphériques qui votent plus nettement pour F. Béatse et J-L Rotureau. Cet écart existait déjà en 1977 et constitue un trait majeur du paysage social et politique. Beaucoup plus positif est le faible résultat du FN qui laisse penser que la société angevine demeure ouverte à la diversité et à la solidarité entre habitants. En dépit des effets de la crise économique et du chômage, cette société refuse les propositions simplistes et outrancières.
A cette heure, le résultat du second tour est imprévisible. Les listes issues ou soutenues par les partis qui se sont succédés au gouvernement obtiennent autour de 85 % des voix.
Les candidats auront donc à préciser les projets et les perspectives qu’ils proposent aux Angevins en tenant compte des demandes de dynamique urbaine, de cohésion sociale et territoriale que les résultats du premier tour laissent apparaître. »