Angers

Safari urbain au Muséum des sciences naturelles d’Angers

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Ours brun, Brasov Roumanie ©Geslin

Inutile d’aller jusqu’en Afrique pour voir des animaux de près. L’Homme en créant les villes a créé de nouveaux biotopes. Certains animaux se sont enfuis vers des milieux plus sauvages, tandis que d’autres ont proliféré et vivent autour de nous… Ils ne suscitent pas le même intérêt que les grands fauves d’Afrique car ils sont paradoxalement très mal connus. La faune urbaine ne se résume pas qu’aux pigeons et aux rats. Cette exposition au Muséeum des sciences naturelles d’Angers veut offrir un nouveau regard sur les habitants de nos jungles urbaines.

Les photos ont été prises dans plusieurs villes et plusieurs pays du monde.

L’exposition sera complétée par quelques exemples d’animaux que l’on peut trouver sur le territoire d’Angers.

L’adaptation des animaux dans les villes.

Les métropoles gonflent proportionnellement à l’accroissement de la population mondiale, les milieux

naturels sont grignotés par l’extension des grandes villes, les voies de transports, l’agriculture intensive, les systèmes de transport énergétiques ou l’exploitation des ressources naturelles.

Les biotopes de milliers d’espèces se réduisent comme peau de chagrin.

Alors que la plupart des organismes vivant, du corail aux plus grands des mammifères se retranchent dans les derniers havres de paix, dans des parcs nationaux ou dans d’autres endroits reculés et inhospitaliers pour l’homme, certaines espèces se sont appropriées leur nouvel environnement pour proliférer. Les pigeons bisets, nichant autrefois dans les cavités de falaises, vivent maintenant principalement dans les centres villes tandis que les moineaux domestiques, ayant disparu des

campagnes ne se trouvent à présent presque qu’à proximité de l’homme.

En chassant, les espèces concurrentes plus farouches, le milieu urbain a favorisé le développement d’une vie sauvage mieux adaptée. Pour la flore comme pour la faune, les avantages des cités ne sont pas négligeables : nourriture abondante, prédation réduite, température souvent plus élevée en hiver. Certaines espèces se sont tellement spécialisées dans les villes, qu’il leur serait difficile de se réadapter à un milieu moins bétonné.

Le regard de l’homme sur les animaux en ville.

L’Homme, conscient de son impact destructeur sur les milieux sauvages, tente à présent de protéger des sites fragiles. Il préserve des zones humides, entretient les bocages, rouvre les prairies, tout cela au nom de la biodiversité. Pourtant lorsqu’il est en ville et que la nature est à sa porte, il oublie que cette même biodiversité existe. Les pigeons sont vus comme des envahisseurs, les rats des porteurs de maladies et les étourneaux sont les coupables des voitures tâchées de fientes. Il ne s’imagine pas que la chaîne alimentaire, au même titre que dans les forêts sauvages, s’est reconstituée naturellement avec ses prédateurs, ses proies et ses charognards.

Tout au plus, certains citadins aiment placer une mangeoire pour passereaux sur leur balcon ou distribuer des bouts de pain dans la marre à canards du parc voisin. La faune urbaine est négligée.

Mais si l’on fait l’inventaire des espèces qui vivent dans nos villes, la liste se révèle plus impressionnante que prévue…

Ce projet d’exposition propose un nouveau regard sur la Nature en ville. En montrant la richesse faunistique potentielle des agglomérations, il permet également de souligner l’importance des espaces verts dans nos cités. Afin que les villes ne soient plus des jungles de béton mais au contraire des lieux de vie « sauvage », les politiques d’urbanisation pourraient intégrer les espèces potentiellement colonisatrices et ainsi favoriser la biodiversité.

Les jardins :

Que ce soit un potager de pavillon, un jardinet de terrasse d’appartement ou une grande pelouse de maison individuelle, le jardin attire toujours la faune locale. Insectes ou autres invertébrés, rongeurs et passereaux sont les visiteurs réguliers de ces domaines. Et si l’on agence particulièrement notre jardin, une biodiversité étonnante peut être observée juste au pas de notre porte…

Les plans d’eaux :

Ils attirent facilement les canards et les cygnes à la grande joie de citadins qui les nourrissent de bouts de pain. Mais si l’on y regarde de plus prêt, les canaux, étangs et mares de nos villes peuvent être les hôtes de bien plus d’espèces.

Pour peu que l’on aménage quelques îlots tranquilles et des berges moins bétonnées, il serait très facile d’attirer amphibiens, mammifères aquatiques et oiseaux d’eau.

Les nouveaux milieux créés par l’Homme.

Les parcs urbains :

En périphérie ou au coeur de nos villes, taillés à la française ou laissés plus sauvages, les parcs urbains comptent un nombre impressionnant d’habitants. Sur les étendues de pelouse viennent brouter les oies bernaches. Pigeons ramiers y récoltent les matériaux pour leurs nids, merles et grives y chassent versde-terre et tipules. Dans les troncs creux, les étourneaux nichent et la chouette anime les nuits de son hululement…

Les bâtiments :

S’il faut une falaise à nos oiseaux pour nicher, qu’à cela ne tienne, un immeuble ou une cheminée feront l’affaire. C’est ainsi que l’on peut observer des martinets tournoyer au-dessus des tours des grandes villes, les moineaux domestiques qui trouvent de nombreuses cavités pour y faire leur nid ou les hirondelles de cheminée qui s’abritent sous les toits. Les prédateurs aussi sont de retour sur ces falaises artificielles : le faucon pèlerin depuis peu fait des agglomérations son nouveau terrain de chasse et s’avère très utile pour réguler la population de pigeons.

Les « No man’s land », friches et terrains vagues :

Même dans les villes qui semblent ordonnées et « propres », il reste des zones ou l’homme n’a pas accès.

Les bordures de voie de chemin de fer, les ronds points de grands carrefours, les chantiers en construction ou les terrains vagues. Autant d’endroits que la flore sauvage va pouvoir coloniser et avec elle, les insectes, les oiseaux et certains mammifères.

La faune de nos villes.

Les mammifères :

Les rats et souris sont sûrement les mammifères les plus connus dans nos agglomérations, mais si l’on y regarde de plus près, nous nous apercevons que la liste est beaucoup plus fournie. Les écureuils, musaraignes, chauve-souris sont ceux que l’on peut observer assez facilement. Mais que dire des hérissons, des fouines ou même des renards qui vivent au coeur des plus grandes mégapoles ?

Les oiseaux :

Si certains passereaux se sont très vite accommodés de la présence humaine en tirant avantage de celleci, il aura fallu plus de temps d’adaptation à d’autres espèces. Les hérons, autrefois très craintifs nichent maintenant dans la plupart des villes d’Europe. Le faucon crécerelle, habituellement petit rapace des champs, est régulièrement vu au bord des routes, nichant parfois sur des balcons. Et que dire du majestueux spectacle des étourneaux hivernant qui effectuent leur ballet envoûtant avant de se réfugier dans leur dortoir…

Les insectes et autres petites bêtes :

Mais n’oublions pas que la chaîne alimentaire, comme en pleine nature, commence par les petites bêtes qui semblent insignifiantes et pourtant sans qui la vie n’est pas possible. Dans nos villes aussi les insectes et autres araignées ont un rôle fondamental. Ils nourrissent les couvées de jeunes mésanges et permettent la pollinisation des fleurs. Depuis peu, on voit même fleurir sur les toits de nos immeubles des ruches dans lesquelles les abeilles citadines produisent un miel de grande qualité.

Muséum des sciences naturelles,

du vendredi 26 mars 2011 au samedi 31 décembre 2011

Ouvert du mardi au dimanche, de 14h à 18h

Plein tarif : 4 €, tarif réduit : 3 €, tarif réduit solidaire : 2 €

Gratuit pour les moins de 26 ans

 

 

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