Citoyenneté

Covid-19. Le Préfet de Maine-et-Loire fait le point sur les aides aux personnes vulnérables.

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L’accompagnement des personnes en situation de pauvreté, de précarité, et d’isolement demeure une priorité du Gouvernement dans le contexte de l’état d’urgence sanitaire et du confinement.

Tous les services concernés de l’État et des collectivités du Maine-et-Loire sont mobilisés et la situation aujourd’hui est stabilisée.

Dès le début de la crise sanitaire dans le département, j’ai pris les décisions suivantes pour le personnes fragiles et les sans-abris à savoir, dès le 17 mars 2020 :
-d’une part, transférer la moitié des places du lieu de mise à l’abri situé «chemin de traverse» afin de réduire au maximum les contacts de promiscuité, d’autre part, veiller à ce que les sites puissent assurer une ouverture sans interruption ;
– ouverture d’un second centre d’hébergement d’urgence à Trélazé d’une capacité de 38 personnes grâce à la mise à disposition, en lien avec le Maire de Trélazé qui a favorisé la mise à disposition de locaux qui étaient disponibles au centre Jean Gueguen ;
– Captation de nuitées hôtelières dans différents établissements du département notamment dans la couronne angevine où les besoins sont les plus réguliers; Je rappelle, à cet égard, que nous pouvons augmenter l’accueil hôtelier pour faire face à toute difficulté d’hébergement.

Le Gouvernement a déployé des moyens budgétaires spécifiques à cet effet ;
-Mobilisation d’associations de protection civile afin d’assurer présence et intervention sur les deux sites d’hébergement d’urgence distribution coordonnée de l’aide alimentaire pour ces publics ;
– Ouverture, le 26 mars 2020, d’un centre spécialisé d’hébergement pour malades non graves
du Covid-19 à Angers d’une capacité de 40 places. Aujourd’hui, un seul résident à l’examen.

De façon plus générale, au 31 mars 2020, 52 places supplémentaires d’urgence ont pu bénéficier aux
personnes sans-abris.

Afin de répondre à toute situation de personne à la rue, le Samu Social, les écoutants du 115, ainsi que deux agents du Service Intégré d’Accueil et d’Orientation du 49 sont en permanence mobilisés et j’ai déjà augmenté le standard du 115 pour que le nombre d’appels perdus soient en nette régression, ce qui place le département parmi ceux dont le taux de réponse est très satisfaisant. Les services de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale de Maine-et-Loire veillent à la résolution des difficultés qui sont ponctuellement rencontrées.

En ce qui concerne l’aide alimentaire, celle-ci a été fortement perturbée au début de la crise, beaucoup de centre de distribution ont repris désormais leurs activités (Banque Alimentaire, Les Restos du Cœur, Secours Catholique, Secours Populaire, centres communaux d’action sociale, etc.), grâce à la mobilisation de nombreux bénévoles et à leur esprit de responsabilité. J’ai demandé à la DDCS de Maine-et-Loire de coordonner l’information partagée des structures dans ce domaine.

J’ai eu, voici dix jours, un échange téléphonique avec le président Jean-Pierre Mériel « Les restos du Cœur », qui m’a rassuré sur la montée en puissance des chaînes d’approvisionnement afin qu’elles puissent se reconstituer au plus tôt, y compris avec le retour de nombreux bénévoles pour la distribution. Je rappelle d’ailleurs que la plate-forme « JE VEUX AIDER » permet de recueillir des candidatures et, à ce jour, dans le département, cette réserve civique a permis d’enregistrer 129 candidatures individuelles au titre de l’aide alimentaire et de l’aide d’urgence sur 308 personnes volontaires.

Des entreprises du réseau de distribution agro-alimentaire ont participé à l’effort, je citerai pour la chaîne du froid, une collaboration généreuse avec le MIN (prêt de camions frigorifique par exemple) ; je remercie Jean-Pierre Bernheim pour son implication personnelle sur le sujet.

Le dispositif gouvernemental exceptionnel de distribution de chèques services pour permettre aux personnes sans domicile d’acheter des produits alimentaires ou d’hygiène pendant la crise trouve une traduction départementale : 2 700 « chèques services solidarités » financés par l’Etat, vont être distribués, par l’intermédiaire du Secours Populaire du Maine-et-Loire, aux personnes bénéficiaires.

Pour les personnes vulnérables qui font l’objet d’un accompagnement social et d’un suivi par différentes structures du département, pour exemple les majeurs protégés et demandeurs asile ou réfugiés, les professionnels ont dû adapter leurs modalités d’intervention et de travail afin de renforcer le lien avec ces publics confinés. Toutes les semaines, la DDCS de Maine-et-Loire dresse un état des lieux des difficultés rencontrées et essaye d’apporter des réponses individualisées aux situations qui sont portées à sa connaissance.

S’agissant des expulsions, chacun sait désormais que le Gouvernement a prolongé la période de trêve hivernale. Les expulsions sont suspendues, y compris pour les personnes déboutées du droit d’asile, lesquelles continuent à être hébergées dans les centres d’accueil pour demandeur d’asile du département. J’ajoute qu’aucune procédure de reconduite à la frontière ou de transfert « Dublin » n’a lieu en ce moment.

Aux côtés de l’Etat, je sais pouvoir compter durant cette crise inédite sur le soutien des collectivités territoriales et des associations qui œuvrent sans relâche dans le champ de la solidarité avec un engagement bénévole et professionnel sans faille. Je leur exprime ma gratitude pour l’aide et le réconfort qu’elles apportent aux personnes fragiles, alors même qu’elles ont parfois le plus grand mal à faire respecter le confinement, certaines personnes refusant de vivre en lieu clos, refusant d’intégrer les hôtels qui leur sont proposés ou qui en sorte toute la journée sans respecter le confinement. J’ai dû faire intervenir la police nationale, en appui de la DDCS, pour faire œuvre de pédagogie et tenter de les persuader de se confiner.

Je redis que la vacance hôtelière et les crédits supplémentaires dédiés qui sont gérés par la DDCS 49 sont aujourd’hui en mesure de répondre à toutes les situations pour l’hébergement d’urgence. Nul besoin, à ce stade de la pandémie, d’avoir recours à la procédure de réquisition. Toutefois, cette possibilité reste ouverte si l’évolution le justifiait.

Nous avons encore, collectivement, beaucoup d’efforts à faire, je sais aussi que certaines situations individuelles de personnes fragiles ne sont pas connues des services et, de fait, ne peuvent pas recevoir l’aide et l’assistance auxquelles elles pourraient prétendre, j’ai d’ailleurs demandé un renfort sur le repérage et tous les maires du département ont été incités à faire connaître les situations précaires et isolées non prises en charge, ce qu’ils font.

J’ai souhaité donner ces précisions, car sur ce sujet sensible qui, légitimement au regard des enjeux, mobilise beaucoup et en continu, tant au sein des associations qui sont en première ligne, que dans les services (qu’ils soient de l’État ou des collectivités), je lis des interpellations, heureusement très rares, qui devraient présenter une tonalité différente que celle de l’invective. Dans le contexte si particulier que nous traversons, chacun apporte une partie de la solution, en respectant ce que font les autres, surtout lorsqu’il s’agit de thématiques auxquelles des réponses ont déjà été fournies.

René Bidal, Préfet de Maine-et-Loire

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