Angers

La qualité des eaux de rivières en Pays de la Loire demeure insuffisante

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Les mesures les plus récentes sur la qualité des rivières en Pays de la Loire confirment leur mauvais état écologique global : seulement 13 % des rivières sont ainsi classées en « bon état ». La Directive Cadre sur l’Eau fixe pour 2015 un objectif régional de 46 % de cours d’eau classés en bon état. La configuration géographique de la région qui limite les débits des cours d’eau explique en partie les perturbations écologiques constatées. L’empreinte des activités humaines présentes et passées sur la transformation et la pollution des rivières accentue par ailleurs ces déséquilibres écologiques.

Les cours d’eau de la région des Pays de la Loire sont particulièrement dégradés et en mauvais état, au regard des critères d’appréciation de l’état écologique des eaux.

En application de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE), dès la réalisation de l’état des lieux en 2004- 2005, il est apparu que la région des Pays de la Loire atteindrait plus difficilement que d’autres l’objectif de bon état de ses eaux. Comme la DCE le permet, les dates d’atteinte de l’objectif ont été échelonnées. C’est ainsi que pour les Pays de la Loire, l’objectif retenu est de 46 % des cours d’eau en bon état en 2015, contre 61 % pour le district Loire Bretagne, dont la région fait partie, et 65 % pour la France.

Seulement 13 % des cours d’eau en bon état

Depuis 2006 et la mise en place des réseaux de contrôle de surveillance de la qualité des rivières, il est procédé à l’évaluation de l’état écologique sur la base des résultats acquis sur deux ans consécutifs. Aujourd’hui, un peu plus de 50 % des rivières ont fait l’objet de suivi des paramètres biologiques ou physico-chimiques.

Les derniers résultats connus de l’évaluation de l’état écologique, sur la base des données acquises en 2008-2009, confirment l’état dégradé des rivières de la région des Pays de la Loire : durant cette période, la qualité de 231 des 434 rivières de la région a été mesurée, les autres ayant fait l’objet d’une simulation à partir notamment des données connues de population, de rejets identifiés et de la nature de l’occupation du sol. Seulement 13 % des cours d’eau y sont en bon état contre 30 % sur le district Loire Bretagne et 43 % sur la France entière. Le Maine-et-Loire ainsi que la Vendée connaissent une situation particulièrement difficile avec respectivement 7 % et 3 % des cours d’eau en bon état.

Si 60 % des rivières des Pays de la Loire sont qualifiées en état écologique moyen, plus d’un tiers d’entre elles ne sont que légèrement déclassées et proches du bon état qu’elles pourraient retrouver assez rapidement avec la mise en oeuvre des programmes d’actions

Insee

Des conditions naturelles défavorables

Les rivières de notre région ont un écoulement lent de par leur faible pente. Le sous-sol géologique, essentiellement le socle cristallin du Massif Armoricain, ne permet pas un stockage de l’eau en grande quantité qui assurerait un débit important pendant la saison estivale. La pluviométrie estivale n’est généralement pas à même de générer un débit régulier des cours d’eau et de ce fait, les cours d’eau de la région ont un ratio débit d’étiage/débit moyen faible et connaissent régulièrement en été des périodes de très faible débit, parfois jusqu’à l’assec* avec comme conséquence des perturbations de l’écologie de ces rivières.

L’empreinte humaine fait barrage à la bonne qualité des eaux

Au cours des siècles, pour pouvoir utiliser régulièrement les cours d’eau, pour le transport, l’énergie hydraulique des moulins ou des usines, l’irrigation, ou la disponibilité de stocks d’eau pour l’eau potable, les hommes ont largement transformé les rivières par toute une série de seuils, de barrages, de dérivations, de vannages. Ainsi l’été certains de ces cours d’eau se présentent parfois comme une succession de plans d’eau à très faible débit où l’eau stagne davantage qu’elle ne s’écoule.

De gros efforts ont été réalisés depuis 40 ans dans la réduction des pollutions rejetées dans les rivières. Toutefois, il subsiste encore des rejets, notamment diffus, mais également, au fond des cours d’eau et des retenues un stock d’éléments nutritifs comme le phosphore. Dans les conditions de faible écoulement, les eaux des rivières peuvent connaître de forts développements d’algues microscopiques qui consomment l’oxygène, accroissent les teneurs en carbone organique qui déséquilibrent le milieu.

Agir pour atteindre l’objectif d’un bon état des rivières

D’importants efforts sont indispensables pour atteindre l’objectif fixé par la DCE pour la région des Pays de la Loire. Des programmes sont déjà en cours comme sur la Sèvre nantaise, avec la suppression de seuils et barrages, les programmes « Eve » Vendéens de lutte contre les pollutions diffuses, des réalisations exemplaires sont menées comme le débarrage du Vicoin sur la commune de Saint-Berthevin en Mayenne. Dès à présent, ce sont plus de cinquante opérations de lutte contre les pollutions diffuses ou de restauration des cours d’eau qui sont menées par les collectivités locales sur l’ensemble de la région des Pays de la Loire, avec pour objectif prioritaire la réalisation des actions pour l’atteinte du bon état écologique des rivières régionales.

Etude réalisé avec la Collaboration de l’Insee et de Yvon SIOU – Agence de l’eau Loire Bretagne – Délégation de Nantes

 

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