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Avant la Route du Rhum, l’angevin Fabrice Amedeo étudie « son sommeil ».

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Avant la Route du Rhum, l’angevin Fabrice Amedeo étudie « son sommeil ».

Pour l’angevin Fabrice Amedeo, dans la perspective de sa 3ème participation à la Route du Rhum – Destination Guadeloupe à bord de Newrest – Art & Fenêtres, l’étude du sommeil a pour but d’optimiser vigilance, performance et sécurité.

En mer, ce n’est pas forcément le « meilleur » qui gagne, mais souvent le « veilleur ». Pour être performant, le marin ne doit pas forcément s’abstenir de dormir mais dormir le mieux possible, au bon moment. Lorsqu’il est en mer, le solitaire passe du sommeil monophasique du terrien – une nuit de 6 à 8 heures – au sommeil polyphasique : des siestes de 30 à 40 minutes pour rester le plus longtemps possible sur le pont et veiller sur la marche de son bateau.

Un travail qui se fait grâce à l’expérience acquise en mer mais surtout grâce à l’aide de la médecine. « J’ai rencontré le Dr de la Giclais en 2008 » précise Fabrice Amedeo « Il avait débuté l’observation du sommeil des solitaires dans les années 90 avec Laurent Bourgnon qui était précurseur en la matière. Au départ, je m’étais adressé à lui sous l’angle sécurité, mais depuis 10 ans, nous n’avons cessé de nous voir tous les ans et de pousser chaque fois l’investigation un peu plus loin dans le but d’améliorer la performance. »

Voyage aux portes du sommeil

L’exploration du sommeil comprend systématiquement une étude à terre et une étude en mer, permettant au médecin d’établir un « agenda du sommeil » très précis. Objectif : éviter les phases de sommeil léger – qui représentent en temps normal 55% du temps de sommeil. En choisissant de dormir uniquement au moment précis des « portes du sommeil », au moins 6 fois 40 minutes par 24heures sur les 8 identifiées, le skipper peut se concentrer exclusivement sur le sommeil lent profond et le sommeil paradoxal. « Si la porte est à 23 heures et qu’il faut empanner à ce moment-là, il faudra attendre la suivante, à 2h du matin. La vraie récupération est à ce prix-là »

Faire progresser la connaissance

Aujourd’hui, le marin et le praticien progressent réellement ensemble. En 2016, Fabrice a participé à une étude inédite d’analyse de la mélatonine, l’hormone centrale de régulation des rythmes chronobiologiques. Après 11 jours de mer, pour s’assurer qu’il soit totalement passé du mode de sommeil monophasique terrestre au mode de sommeil polyphasique commandé par les veilles, il a effectué un prélèvement salivaire toutes les heures pendant 24h : il a ainsi été mis en évidence la sécrétion de Mélatonine dans la journée, une découverte qui n’était pas attendue a priori pour les scientifiques qui pensaient qu’elle n’était synthétisée que la nuit.

Surveiller la température

A l’occasion de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, et grâce au soutien de la société SOS Oxygène, l’étude se poursuit en ajoutant l’enregistrement de la température corporelle afin de croiser les trois paramètres : sommeil, mélatonine et variation de la température.

Autant d’éléments qui permettent au Docteur Bertrand de la Giclais de prendre en charge et de mieux comprendre les rythmes des patients atteints de troubles au centre du sommeil d’Annecy-Argonay comme au centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel Dieu à Paris.

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