Citoyenneté

Pourquoi vous ne voyez plus de photos quand vous partagez les articles d’Angers Info sur Facebook ?

Publié

le

Pourquoi vous ne voyez plus de photos quand vous partagez les articles d’Angers Info sur Facebook ?

Le réseau social a bloqué le partage des contenus issus de médias par les internautes, ne laissant que le titre et le lien. Cette décision unilatérale pénalise nos entreprises et altère le droit à l’information. Explications.

Depuis vendredi , si vous partagez un article de votre journal sur Facebook, seuls le titre et le lien apparaissent. Plus la photo et le contenu de l’article ou de la vidéo. Le réseau social a décidé, sans prévenir et sans ouvrir de concertation d’appliquer aux internautes sa propre lecture de la directive européenne sur les droits voisins qui garantit une rémunération aux éditeurs de presse pour leurs contenus.

Facebook se justifie ainsi: « Une petite part des contenus sur notre plateforme est publiée par des utilisateurs, et ce sans avoir reçu le consentement des éditeurs de presse. Aussi, si ces derniers souhaitent que les liens publiés par les utilisateurs s’affichent dans un format enrichi sur Facebook, ils auront la possibilité de nous donner leur accord et de nous informer de leur volonté que ces liens soient affichés dans un format enrichi. »

Cette décision pénalise fortement l’audience de nos articles et photos qui nous garantit des revenus pour financer une information indépendante, vérifiée et de qualité. en revanche, vous pouvez toujours accéder à ces contenus, articles, photo, vidéos, posts… sur les comptes et les pages Facebook certifiés de votre journal.

LA REPONSE DES EDITEURS A FACEBOOK

Les éditeurs de l’Alliance de la Presse d’Information Générale (APIG), du Syndicat des Editeurs de la Presse Magazine (SEPM) et de la Fédération Nationale de la Presse d’information Spécialisée (FNPS), tiennent à dénoncer l’attitude de Facebook qui refuse la mise en œuvre de bonne foi des droits voisins des éditeurs de presse.

Depuis vendredi, Facebook a décidé unilatéralement et sans aucune concertation préalable de modifier les modalités d’affichage des extraits et des photos des articles de presse, lorsque l’information est postée par les internautes. Désormais n’apparaissent plus que le titre et le lien vers l’article.

Malgré les déclarations de ses dirigeants affirmant leur volonté de rémunérer les contenus de presse et d’engager des discussions avec les éditeurs pour mettre en œuvre un nouvel espace dédié aux actualités, force est de constater que Facebook refuse, comme Google, de respecter l’esprit et la lettre de la nouvelle loi sur les droits voisins. Il préfère, sans préavis, dégrader l’affichage des articles de presse plutôt que d’engager des négociations loyales sur la rémunération des droits voisins des éditeurs de presse.

Du fait de sa position dominante, le réseau social se permet, comme Google, d’imposer aux éditeurs de presse et aux journalistes une règle unilatérale au mépris de la loi votée démocratiquement, de la souveraineté nationale et européenne.

Les premières victimes de cette attitude sont les internautes eux-mêmes qui n’ont plus la même visibilité des articles postés sur leur réseau et donc un accès dégradé à l’information de qualité.

A l’heure où les phénomènes de bulle informationnelle sont dénoncés et que les fake news et autres instruments de désinformation prolifèrent sur les réseaux sociaux, cette attitude vis-à-vis des éditeurs de presse constitue une grave atteinte à la démocratie, à la liberté d’informer et de s’informer.

Les éditeurs décideront des suites à donner dans les jours qui viennent.

Les + vus

Quitter la version mobile