Agriculture
Confusion Sexuelle des nuisibles dans les vignes du Maine-et-Loire
Le Maine-et-Loire montre une fois encore son amour pour le vin et sa volonté de respecter l’environnement. C’est en effet l’objectif de l’opération de confusion sexuelle qui débute aujourd’hui 2 Avril, sur de nombreuses exploitations viticoles en Anjou au Château de Plaisance à Rochefort-sur-Loire.
Mais qu’est-ce que la confusion sexuelle ? Il s’agit simplement d’installer des diffuseurs de phéromones dans les parcelles de vignes, afin de brouiller la communication entre les papillons ravageurs dont souffrent particulièrement le vignoble de Maine-et-Loire.
Les insectes mâles perturbés ne pourront donc plus retrouver les femelles et s’accoupler, car c’est avant tout les larves qui sont nuisibles, dévorant les grappes et les laissant vulnérables de surcroit à l’arrivée de la pourriture grise. Cette méthode permet ainsi de réduire, à la source, la population de Cochylis et d’Eudemis, les deux variétés de papillons responsables des dégâts occasionnés.
Cette action limite fortement la quantité d’insecticide utilisés et donc déversés dans les sols et nappes phréatiques, respectant la biodiversité, sur le plan agronomique, mais également biologique car les diffuseurs de phéromones agissent comme des catalyseurs, et non comme des tueurs.
Cette méthode « RAK® » (développée depuis 25 ans), ne peut fonctionner de manière optimale que si tous les exploitants d’un même secteur collaborent ensemble pour la mettre en place. Pour être efficace, il est en effet nécessaire que toute une zone soit couverte de manière homogène, sans effet Gruyère.
Cette protection s’adresse à des propriétaires de parcelles de minimum 5 ou 6 ha, et quelques moyens financiers, car il faut compter environ 500 diffuseurs à l’hectare, ainsi que la main-d’œuvre pour l’installer.
La méthode reste malgré cela une alternative aux insecticides et pesticides et une avancé prometteuse dans le respect de l’environnement lors de la lutte contre les nuisibles dans l’agriculture, preuve que les agriculteurs et viticulteurs ont compris qu’il était nécessaire de préserver l’environnement et de limiter l’utilisation des produits phytosanitaires. Ils se déclarent d’ailleurs prêt à s’engager dans l’aggro-écologie si les méthodes alternatives s’avèrent efficaces, rentables et fiables.
Nicolas Maffre